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L’ Algerie Face Aux Enjeux De La Mondialisation :bonne Gouvernance Et Reformes

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  • L’ Algerie Face Aux Enjeux De La Mondialisation :bonne Gouvernance Et Reformes

    le président de la République algérienne entame le lancement de son nouveau
    programme économique à compter du 01 janvier 2010 de plus de 150 milliards de
    dollars 2010/2013. Ci-joint un dossier en cinq parties qui est l’aboutissement
    d’un ouvrage en cours de finalisation pour les lecteurs Alter
    L’Algérie est –elle Sommes sur la bonne voie ? T- elle est la question
    qui mérite un débat contradictoire utile loin de toute passion, car engageant
    l’avenir du pays et donc la sécurité nationale.
    PREAMBULE
    La mondialisation dans sa version contemporaine renvoie non seulement à des
    interactions internationales d’ordre économique mais aussi à des
    interactions de type religieux et culturel, politique idéologique et militaire,
    et dont la crise d’octobre 2008 qui est loin d’être terminée préfigure
    d‘importants bouleversements géo stratégiques et socio-économiques tenant
    compte du futur défi écologique, horizon 2015/2020. L’Algérie devra s’y
    adapter si elle veut éviter sa marginalisation croissante, tant politique
    qu’économique surtout avec l’épuisement inéluctable des hydrocarbures.
    C’est pourquoi toute stratégie d’adaptation ou de réponse à ce
    phénomène doit embrasser l’ensemble de ses composantes et de ses
    manifestations, notre participation volontaire et active à l’ordre
    international en construction devant être appréhendée et retenue comme un
    objectif de toute première importance. Notre adaptation est un problème de
    sécurité nationale et donc un défi pour les générations futures, évitant
    le retour suicidaire du volontarisme étatique des années 1970.
    Aussi, afin de situer la problématique de l’Algérie face aux enjeux de la
    mondialisation, j’articulerai ma démonstration comme suit :-esquisse du
    processus de mondialisation- deuxièmement , les grands traits de l’Accord de
    l’Algérie avec l’Union Européenne dont le bilan devra se faire le 01
    septembre 2010- troisièmement je juge utile de rappeler la déclaration du
    Mouvement International Européen dite déclaration d’Alger de 2006 ;
    quatrièmement les obstacles à la réforme globale , cinquièmement, les
    actions à mener pour approfondir les réformes ; sixièmement démystifier les
    propos négatifs vis-à-vis de l’apport du privé national et international ;
    septièmement je poserai les conditions pour une stratégie transparente de la
    privatisation qui suscite l’ adhésion, privatisation qui piétine depuis des
    années du fait de rapports de forces contradictoires au niveau du pouvoir
    algérien alors qu’elle constitue le fondement de l’instauration d’une
    véritable économie de marché, n'existant pas d'économie de marché
    spécifique à l'algérienne, mais des spécificités sociales et enfin pour
    terminer l’analyse de l’urgence de nouvelles forces sociales pour mener à
    bien les réformes .
    1ERE PARTIE
    LA MONDIALISATION, UN RAPPORT SOCIAL COMPLEXE HISTORIQUEMENT DATE, NON ENCORE
    ACHEVE

    Le processus de mondialisation non encore achevé comme le montre la crise
    récente, rapport social complexe, produit historique du développement du
    capitalisme est irréversible et l’Algérie et plus globalement le Maghreb
    l’ère des micro- Etats étant révolu, devra s’y adapter si elle veut
    éviter sa marginalisation. Il s’agit de comprendre donc, qu’aujourd’hui,
    ce sont les entreprises qui compétitionnent pour les Etats- Nations. Face à ce
    mouvement et cette dynamique, où l’accumulation en ce XXIème siècle se
    fonde sur le savoir et l’entreprise dominée par des segments personnalisés
    et les producteurs de symboles, nous restons en Algérie spectateurs d’une
    pièce de théâtre qui se joue sans nous mais qui nous concerne tout autant.
    Insérer l’Algérie dans l’économie mondiale c’est d’abord situer les
    enjeux puis connaître les règles du jeu de la globalisation. Ce renouveau
    stratégique doit nécessairement s’accompagner d’un réengineering global
    qui s’appuiera sur plusieurs leviers dont principalement :
    -La culture des affaires internationales-
    La maîtrise du processus des réformes –
    La mise en place d’un système d’information économique et de veille
    technologique.
    Tout cela supposant la nécessaire revalorisation du savoir loin des emplois
    rentes et des comportements rentiersLa plupart des pays en développement se
    livrent, depuis une décennie, à une concurrence aiguë pour attirer sur leur
    sol l’implantation des groupes multinationaux, vecteur traditionnel de l’IDE
    et parallèlement favoriser un partenariat gagnant/gagnant. Les quelques
    expériences menées par SONATRACH avec succès doivent être analysées et
    évaluées dans le fond, pour servir de « référents » aux formes futures de
    partenariats Il est urgent pour l’Algérie de s’inscrire dans un tel
    mouvement avec les objectifs suivants :
    -Relancer et moderniser son économie-
    -Accéder aux technologies avancées –
    -Apprendre le marché et viser l’exportation hors hydrocarbures-
    -Stimuler la concurrence et la compétitivité interne et externe-
    -Considérer les IDE comme « ressources » pour les privatisations.

    Sur le plan de la garantie des droit de propriété, c’est plus la mise en
    application des textes de lois édictés qui est mise en cause, que la qualité
    même de ces lois.

    L’investissement Direct Etranger (IDE) constitue l’un des moteurs de la
    globalisation, voire même sa source principale et est un élément important du
    processus de restructuration, de modernisation et de l’éventuelle
    réorientation de l’économie mondiale. Mais contrairement à une idée
    largement répandue, l’IDE est concentré pour plus de 75% dans le Nord, 25%
    dans la zone Sud, la Chine captant plus de 50% laissant au reste de la zone Sud
    que 25% accaparé par des pays émergents comme l’Inde, le Brésil, le
    Mexique, et d’autres pays de l’Asie comme la Malaisie et la Corée du Sud.
    De ce point de vue, notre pays, présente un déficit d’attractivité des IDE
    et d’une manière générale d’investissement hors hydrocarbures à forte
    valeur ajoutée qui s’explique en partie par la présence de plusieurs
    obstacles structurels :
    -Une gouvernance à résultat mitigé ;
    -Le manque de cohérence et de visibilité dans la démarche de la politique
    économique
    -Un cadre juridique instable
    -Un système financier sclérosé
    - Une formation peu adaptée aux nouvelles mutations ayant misé sur la
    quantité au lieu de la qualité
    - Un secteur tertiaire sous-développé
    - Et enfin l’étroitesse du marché algérien.

    Aussi, toute la future politique économique et sociale algérienne devra
    tenir compte des mutations planétaires afin de s’adapter à ce monde
    interdépendant en perpétuel mouvement. Car il ne saurait être question
    d’occulter la consolidation des grands espaces Asie( APEC)-Amérique
    (ALENA)-l’Europe qui s’étend sur son flanc Est et Sud dont la future carte
    euro méditerranéenne. La notion de globalisation (certains parleront de
    mondialisation) concerne un certain stade de développement des échanges de
    biens et de services, d'intégrations des marchés financiers et d'extension
    de la multinationalisation des appareils productifs, de diffusion de
    connaissances technologiques et de comportements de consommation, le rôle des
    services jouant un rôle croissant surtout au XXI ème siècle. Aussi cette
    globalisation concerne tant l'accroissement des échanges, que la
    transnationalisation des circuits agro-industriels, commerciaux, bancaires, de
    services. Dans la mesure où les grandes sociétés calquées anciennement sur
    l'organisation militaire éclatent en réseaux complexes à travers le monde.
    Se substituent à la configuration passée de l'accumulation fondée sur la
    consommation de masse, une accumulation fondée sur l'économie personnalisée
    dont le pivot est la vente en fonction de besoins exclusifs d'où la percée
    des producteurs de symboles et l'avancée des segments de la PMI/ PME elles
    mêmes organisées en réseaux et s’appuyant sur le savoir faire managérial
    et technologique. Car il y a lieu de ne pas confondre les anti-mondialisations
    qui ne sont pas contre une économie de marché concurrentielle humanisée mais
    condamnent plutôt les économies étatistes totalitaires. Certes, des voix
    s’élèvent contre cette forme de mondialisation. Ils appellent à une
    économie de marché sociale solidaire, à un mouvement des citoyens impliquant
    la société civile (le regretté Bourdieu parlait de société civile
    internationale) afin de réaliser un contrepoids perdu depuis l’effritement du
    bloc communiste,nécessitant de mieux encadrer les marchés par une nouvelle
    régulation institutionnelle, sociale et politique au niveau mondial , montrant
    l’importance de l’Etat Régulateur ou l’Etat stratège comme nerf de la
    régulation sans briser le ressort des énergies créatrices .Aussi s’agit- il
    de comprendre, afin de prévoir toutes les incidences, l’Accord de
    l’Algérie pour une zone de libre échange avec l’Europe qui s’inscrit
    dans le cadre des accords de Barcelone restrictif à une région, incluant des
    volets culturels et politiques et les futurs accords avec l’Organisation
    Mondiale du Commerce ( OMC) qui concerne à la fois les flux de marchandises
    mais récemment les flux de capitaux, la propriété intellectuelle et les
    services.

    Cela implique d’ailleurs une uniformisation du droit face aux nouvelles
    exigences internationales, encore que l’évolution du droit international face
    à ces mutations mondiales est en gestation comme en témoignent les perceptions
    différentes du concept de concurrence par les USA et la Commission de
    Bruxelles. L'adhésion à l'OMC implique par conséquent au moment de la
    consolidation des grands espaces économiques de grands espaces stables
    politiquement, solides économiquement, élément déterminant de la stabilité
    de l'espace mondial. Pour l’Algérie ne pas adhérer à l’organisation
    mondiale du commerce (OMC), la majorité des pays du Maghreb et de l’ OPEP
    étant membres, et le plus grand producteur de pétrole de l’OPEP à savoir
    l’Arabie Saoudite ayant eu son ticket d’accès le dernier trimestre 2005
    après plusieurs décennies de négociation, a certes des avantages à court
    terme (mono exportateur d’hydrocarbures) mais aura des répercutions
    négatives à moyen et long terme sur l’économie nationale en isolant le
    pays. Cela implique d’avoir une visibilité dans la démarche, de savoir ce
    que l’on veut en synchronisant les avantages comparatifs statiques avec les
    avantages comparatifs dynamiques. Toujours est-il que l’implication de ces
    accords aura des répercutions importantes sur le devenir tant de l’économie
    que de la société algérienne rendant nécessaire l'accélération des
    réformes économiques micro-économiques et institutionnelles, la stabilisation
    macro-économique étant éphémère sans ces réformes. Examinons l’accord
    avec l’Union Européenne qui est en application depuis le 01 septembre 2005 :
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Deuxieme Partie

    FONDEMENTS DE L’ACCORD ENTRE L’ALGERIE ET L’UNION EUROPENNE DU 01
    SEPTEMBRE 2005 ET LA DECLARATION D’ALGER DE MARS 2006 DU MOUVEMENT
    INTERNATIONAL EUROPEEN

    I-LES FONDEMENTS DE L ACCORD ENTRE L’ ALGERIE ET
    L’UNION EUROPENNE


    Dans l’Accord il est souligné d’une part, que convaincus que le présent
    accord constitue un cadre propice à l’épanouissement d'un partenariat qui
    se base sur l'initiative privée. Il favorisera un climat favorable à
    l'essor de leurs relations économiques et commerciales. Il est le fondement
    d’un dialogue politique et de sécurité régulier entre les partenaires et
    créera des liens durables de solidarité qui contribueront à la prospérité,
    à la stabilité et à la sécurité de la région méditerranéenne en
    développant un climat de compréhension et de tolérance entre les cultures. Je
    recense neufs (9) objectifs de cet accord signé en toute souveraineté par
    l’Algérie et l’Europe qui sont notamment :

    a- le respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux de
    l'homme, tels qu'énoncés dans la Déclaration universelle des droits de
    l'homme, inspire les politiques internes et internationales des parties et
    constitue un élément essentiel du présent accord ;
    - encourager l'intégration maghrébine condition stratégique afin de
    favoriser les échanges et la coopération au sein de l'ensemble maghrébin et
    entre celui-ci et les Communautés européennes et leurs Etats membres;

    b- assurer à partir de l'entrée en vigueur du présent accord, la libre
    circulation des capitaux concernant les investissements directs en Algérie,
    effectués dans des sociétés constituées selon la législation en vigueur ,
    ainsi que la liquidation et le rapatriement du produit de ces investissements
    et de tout bénéfice en découlant Les parties se consultent et coopèrent pour
    la mise en place des conditions nécessaires en vue de faciliter la circulation
    des capitaux entre la Communauté et l'Algérie et d'aboutir à sa
    libéralisation complète ;

    c- sur le plan de la concurrence, élément stratégique de l’Accord, il est
    stipulé que sont incompatibles dans la mesure où ils sont susceptibles
    d'affecter les échanges entre la Communauté et l'Algérie: tous les accords
    entre entreprises, toutes les décisions d'association d'entreprises et toutes
    les pratiques concertées entre entreprises, qui ont pour objet ou pour effet
    d'empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence et
    l'exploitation abusive par une ou plusieurs entreprises d’une position
    dominante . Dans ce cadre, les Etats membres et l'Algérie ajusteront
    progressivement, sans préjudices, des engagements pris au GATT, tous les
    monopoles d'Etat à caractère commercial à la fin de la cinquième année
    suivant l'entrée en vigueur de l'accord. Il n'existeront plus de
    discrimination en ce qui concerne les conditions d'approvisionnement et de
    commercialisation des marchandises entre les ressortissants des Etats membres et
    ceux de l'Algérie , le Comité d'association étant informé des mesures
    adoptées pour mettre en oeuvre cet objectif. Les parties se fixent comme
    objectif une libéralisation réciproque et progressive des marchés publics ;

    d- la suppression dès l'entrée en vigueur du présent accord, de toutes les
    mesures unilatérales ainsi que tous les obstacles administratifs , techniques
    ou autres qui pourraient constituer une restriction déguisée ou avoir des
    effets discriminatoires sur la libre prestation des services internationaux et
    ne pas engager des actions rendant les conditions d'établissement et
    d'exploitation de leurs sociétés plus restrictives qu'elles ne l'étaient
    le jour précédant la date de signature du présent accord ;

    e- en matière de coopération douanière, il est précisé que la
    coopération vise à garantir le respect du régime du libre-échange et porte
    en priorité sur la simplification des contrôles et des procédures
    douanières; l'application d'un document administratif unique similaire à
    celui de la Communauté et la possibilité d'établir un lien entre les
    systèmes de transit de la Communauté et de l'Algérie. A cet effet,
    l’Accord vise à rapprocher les législations de l'Algérie à la
    législation de la Communauté dans les domaines couverts par le présent
    Accord.

    f -assurer une protection adéquate et effective des droits de propriété
    intellectuelle - industrielle et commerciale en conformité avec les plus hauts
    standards internationaux y compris les moyens effectifs de faire valoir de tels
    droits.

    g- dans le domaine de la coopération scientifique, technique et
    technologique, la coopération vise à favoriser l'établissement de liens
    permanents entre les communautés scientifiques des deux parties, à travers
    notamment :l'accès de l'Algérie aux programmes communautaires de recherche
    et de développement technologique en conformité avec les dispositions
    communautaires relatives à la participation des pays tiers à ces programmes;
    la participation de l'Algérie aux réseaux de coopération décentralisée; la
    promotion des synergies entre la formation et la recherche; renforcer la
    capacité de recherche de l'Algérie; stimuler l'innovation technologique, le
    transfert de technologies nouvelles et de savoir-faire, la mise en oeuvre de
    projets de recherche et de développement technologique, ainsi que la
    valorisation des résultats de la recherche scientifique et technique et
    encourager toutes les actions visant à créer des synergies d'impact
    régional.

    h- une coopération dans le domaine statistique pour d'assurer, via
    notamment, un rapprochement des méthodologies utilisées par les parties, la
    comparabilité et l'utilisation des statistiques, entre autres sur le commerce
    extérieur, les finances publiques et la balance des paiements, la démographie,
    les migrations, les transports et les communications.

    i- Enfin, dans le domaine de l’Energie et des Mines, élément stratégique
    pour l’Algérie, les objectifs de la coopération dans le domaine visent la
    mise à niveau institutionnelle, législative et réglementaire pour assurer la
    régulation des activités et la promotion des investissements ; la mise à
    niveau technique et technologique pour préparer les entreprises énergétiques
    et les mines aux exigences de l'économie de marché et faire face à la
    concurrence ; le développement du partenariat entre les entreprises
    algériennes et européennes, dans les activités d'exploration, de production,
    de transformation, de distribution, des services de l'énergie et des mines. A
    ce titre les domaines prioritaires de la coopération seront d’une part,
    l'adaptation du cadre institutionnel, législatif et réglementaire régissant
    les activités du secteur de l'énergie et des mines aux règles de
    l'économie de marché par l'assistance technique administrative et
    réglementaire; d’autre part, le soutien aux efforts de restructuration des
    entreprises publiques du secteur de l'énergie et des mines. L’Accord insiste
    notamment sur le développement du partenariat en matière d’ exploration,
    production et transformation des hydrocarbures ; de production d'électricité
    ; de production des produits pétroliers ; de production d'équipements et
    services intervenant dans -la production des produits énergétiques ; la
    valorisation et transformation du potentiel minier ; le développement du
    transit de gaz, de pétrole et d'électricité; le soutien aux efforts de
    modernisation et de développement des réseaux énergétiques et de leur
    interconnexion avec les réseaux de la Communauté européenne; la mise en place
    de bases de données dans les domaines de l'énergie et des mines; le soutien
    et la promotion de l'investissement privé dans les activités du secteur de
    l'énergie et des mines; l'environnement, le développement des énergies
    renouvelables et de l'efficacité énergétique et enfin la promotion du
    transfert technologique dans le secteur de l'énergie et des mines.

    Se pose cette question : les grands groupes industriels que le gouvernement
    veut créer, après avoir assaini les entreprises publiques d’environ 40
    milliards de dollars soit 3.000 milliards de dinars et encore 5 milliards de
    dollars entre 2009/2010 (352 milliards de dinars au cours actuel de décembre
    2009 ) seront-ils compétitifs dans le cadre des valeurs internationales(
    coût/et surtout qualité) renvoyant à des normes de gestion modernes(combien
    d’entreprises privées et publiques ont-elles la comptabilité analytique ?)
    lorsque le dégrèvement tarifaire tendra vers zéro( 0) horizon 2014/2015, ne
    pouvant interdire l’importation, et actuellement l’Algérie n’exportant
    presque rien hormis les hydrocarbures à l’état brut ou semi brut , les 50%
    de l’insignifiant 3 % d’exportation hors hydrocarbures étant constituées
    de déchets ferreux et semi ferreux . Comme il y a lieu de signaler que certains
    dits « exportateurs algériens » notamment dans l’agro-alimentaire
    bénéficient d’une double subvention comme le blé à la fois des pays
    producteurs ( USA- Canada- Europe) et de l’Etat algérien : dans ce cas
    l’exportation devrait être autorisée qu’en cas d’alignement des prix des
    matières premières sur le prix réel du marché, donc corrigés de la valeur
    des subventions, pour déterminer leur véritable compétitivité .
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

    Commentaire


    • #3
      II- LA DECLARATION DU MOUVEMENT INTERNATIONAL EUROPEEN (déclaration d’Alger
      de mars 2006)


      Pour la première fois de son existence au lendemain de la seconde guerre
      mondiale le Mouvement Européen International s’est tenu à Alger les 24/25/26
      février 2006 sous le haut patronage du Président de la République Algérienne
      avec une participation de plusieurs pays regroupant environ 400 personnes dont -
      Algérie- Tunisie- Maroc- Arabie Saoudite- France- Belgique – Autriche -
      Allemagne –Danemark- Egypte-Grèce- Irlande-Espagne-Italie-
      Grèce-Hongrie-Liban-Jordanie- Lybie- Pays Bas- Portugal- Tchéquie- Suède-
      Suisse – Liban- Royaume Uni. Cela traduit le dynamisme de la société civile
      signe évident de la vitalité de toute société. Mais cette adaptation
      intermédiaire pour l’Algérie devra s’inscrire dans le cadre euro
      méditerranéen pour un dialogue fécond Nord-Sud fondement de l’attrait de
      l’investissement pour une prospérité partagée. C’est le message fort de
      la déclaration d’Alger qui traduite en actions concrètes pourrait être le
      prélude d’un dialogue fécond des deux rives de la Méditerranée et qui a vu
      pour le suivi des travaux la création d’un observatoire dont le siège a
      été fixé en Algérie. Concrètement les recommandations notamment de
      l’atelier investissement se sont articulées autour de trois axes (1):

      - Intégration Sud Nord par la bonne gouvernance et la promotion du capital
      humain
      - Dynamiser l’investissement pour une richesse partagée
      -L’émigration facteur d’inter- culturalité et de développement

      2.1- Intégration Sud Nord par la bonne gouvernance et la promotion du capital
      humain

      Le soubassement des travaux de l’atelier investissement que j’ai eu
      l’honneur de présider au nom de l’Algérie, s’est fondé essentiellement
      sur l’intégration Sud-Sud- et Nord Sud, le développement des investissements
      directs étrangers-(IDE) le soutien aux PME, du micro crédit et enfin
      l’investissement dans le capital humain(promotion des compétences) qui
      conditionne tout le reste. Ainsi lié à cet aspect stratégique il a été
      retenu la promotion de la mobilité universitaire, la reconnaissance mutuelle
      des diplômes et la création d’une université euro méditerranéenne en
      favorisant les réseaux de formation qualifiante pour le personnel de la PME,
      d’élargir le programme Erasmus aux pays du Sud et intensifier la coopération
      en matière de recherche développement notamment dans les nouvelles
      technologies. Justement pour ce point capital, il a été largement démontré
      qu’il faille une coopération étroite en matière d’éducation et du savoir
      au sens large. Sans la considération du savoir et de l’élite il ne peut y a
      voir de développement durable et donc une lutte efficace contre le chômage.
      D’une manière générale, il a été fortement souligné par la majorité des
      participants quatre facteurs conditionnent l’attrait de l’investissement :

      a)une bonne gouvernance et une société fondée sur un Etat de droit par la
      lutte contre les entraves bureaucratiques qui limitent fortement la mise en
      œuvre d’affaires communes ;

      b)Lié à la construction d’un état de Droit,l’intégration loin des
      mesures autoritaires, de la sphère informelle par la délivrance des titres de
      propriété dans la mesure où la citoyenneté se mesure par la progressivité
      du paiement des impôts directs ;

      c)la mise en œuvre par les deux parties du partenariat euro méditerranéen
      de la libre circulation effective des personnes, des biens, des services et des
      capitaux ;

      d) le renforcement du secteur financier dont celui des banques (fondement des
      réformes micro-économiques et institutionnelles) pour une contribution
      efficace au financement de l’économie et notamment la création d’un
      environnement juridique favorable au micro crédit. A cet effet, la
      professionnalisation de la micro finance devrait conduire à réserver les dons
      et fonds publics à la couverture du risque et à l’accompagnement des projets
      en association avec les organismes de miro crédit en impliquant la société
      civile.

      2.2- Dynamiser l’investissement pour une richesse partagée
      Pour favoriser ce rapprochement entre les deux rives de la méditerranée, il
      a été fortement souligné qu’il est souhaitable d’axer les efforts sur
      sept axes fondamentaux :
      -que les institutions internationales ciblent leurs décisions de financement
      sur les investissements ayant des externalités loin d’une vision purement
      commerciale. A cet effet une convention euro méditerranéenne de
      l’investissement direct étranger est fortement souhaitée ;
      -une harmonisation des législations notamment au sien de la zone Sud surtout
      avec la création d’une zone de libre échange avec l’Europe et
      l’adhésion de ces pays à l’organisation mondiale du commerce ;
      - l’institutionnalisation d’une banque dédiée au développement des
      économies des pays du Sud et de l’Est de la méditerranée ;
      - la création d’une agence euro méditerranéenne des investissements
      étrangers ;
      -la promotion d’un groupe de travail sur la promotion de l’image des pays
      du Sud (notamment du risque qui est surévalué) ;
      - la création d’une bourse et d’une banque centrale euro
      méditerranéenne ;
      -la dynamisation de la PME avec la mise en place d’un système de garantie
      couvrant les risques politiques ¸juridiques et commerciaux.
      Autre point important canaliser l’apport de l’émigration surtout son
      savoir faire.
      2.3- L’émigration facteur d’inter- culturalité et de développement

      .Il s’ensuit que des mesures concrètes doivent être entreprise afin :

      -d’adapter les produits financiers à la communauté émigrée

      -de favoriser une plus grande bancarisation de cette épargne potentielle,

      -de réduire les coûts de transaction, le coût de certaines sociétés
      spécialisées dans ce transfert pouvant atteindre 10 à 16% du coût de
      transaction.

      Dans ce cadre l’émigration maghrébine ciment des liens culturels peut
      être la pierre angulaire de la consolidation de cette coopération. C’est un
      élément essentiel de ce rapprochement du fait qu’elle recèle
      d’importantes potentialités culturelles, économiques et financières. Car la
      promotion des relations entre nos pays et sa communauté émigrée doit
      mobiliser, à divers stades d’intervention, l’initiative de l’ensemble des
      parties concernées, à savoir le Gouvernement, les missions diplomatiques, les
      entrepreneurs, les commerçants et les compétences individuelles.
      L’engagement implicite caractérisant les relations entre nos communautés
      émigrées et les pays d’origine, ne doit pas occulter les légitimes
      intérêts strictement économiques des parties concernées pour garantir la
      rentabilité et la pérennité des opérations engagées.

      Les pouvoirs exécutifs devraient veiller, dans le cadre organisationnel et
      législatif, à alléger l’ensemble des procédures administratives, afin de
      favoriser la promotion de l’investissement et les échanges commerciaux, à
      l’instar de pays qui utilisent leurs compétences nationales localisées à
      l’étranger comme point d’appui au développement national. Cela permettrait
      par des actions concrètes de promouvoir la synergie de systèmes privés,
      politiques et administratifs, pour développer une approche « coopération »
      avec l’Europe qui pourrait être mieux perçue qu’une approche purement
      commerciale.

      C’est que les relations entre nos deux rives sont souvent passionnées pour
      des raisons historiques. Le Forum International Européen a clairement
      démontré, soucieux de concilier la modernité et notre authenticité, du fait
      de la densité de nos rapports culturels qu’elles seront transgressées dans
      le cadre des intérêts bien compris de chaque nation. L'accélération des
      réformes économiques, sociales, culturelles (le droit à la différence) et
      politiques inséparable de l’instauration de l’économie de marché
      humanisée basée sur la concertation sociale, de l’instauration de la
      démocratie, du respect du droit de l’homme, de la promotion de la condition
      féminine, de la promotion du capital humain conditionnent largement la
      réussite de cette grande entreprise qui interpelle notre conscience euro-
      méditerranéenne. Aux tensions et aux conflits doivent se substituer la
      coopération et un dialogue soutenu pour éviter des factures douloureuses.
      Notre espace doit être un relais puissant, et un lieu de brassage des cultures,
      la culture étant entendue comme processus historique et relationnel. Car il est
      suicidaire pur chacun de nos pays de faire cavalier seul à l’heure des
      importantes mutations mondiales. Le repli sur soi serait préjudiciable à notre
      prospérité commune et engendrerait d’inéluctables tensions sociales.
      L’histoire commune nous impose d’entreprendre ensemble.
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

      Commentaire


      • #4
        Troisieme Partie

        CONTRAINTES ET ACTIONS POUR SURMONTER LES OBSTACLES AUX REFORMES

        I- L’ ALGERIE FACE A LA FAIBLESSE DE LA REFORME GLOBALE

        Sous réserve que l’Algérie favorise la libéralisation de son économie
        par l’investissement nouveau et « les privatisations »,tenant compte de la
        concurrence internationale vivace dans ce domaine(la concentration étant au
        profit des pays développés , et à un degré moindre des pays émergents comme
        la Chine et l’Inde, avoir des matières premières n étant plus une condition
        essentielle de l’attrait de l’investissement, la maîtrise des services et
        donc des nouvelles technologies devenant de plus en plus prépondérant ), les
        IDE , des partenariats bien ciblés et la promotion du secteur privé national
        utile pourraient fortement contribuer à la relance et la modernisation de notre
        économie , de permettre d’accéder aux technologies avancées, d’apprendre
        le marché et viser l’exportation hors hydrocarbures et de stimuler la
        concurrence et la compétitivité interne et externe. Concernant le
        développement du secteur privé indispensable pour asseoir une véritable
        économie de marché concurrentielle, sa promotion ne peut être comprise isolé
        des réformes d’ensemble liant démocratie- bonne gouvernance et instauration
        de l’économie de marché au moyen de mécanismes concurrentiels, pour
        favoriser le débat, je rappelle les principes directeurs suivants :

        1.-L’Algérie s’est engagée dans les réformes économiques
        indispensables pour s’adapter tant à la mondialisation de l’économie dont
        l’espace euro-maghrébin, euro-méditérranéen (accord de Barcelone) et
        arabo-africain NEPAL) est son espace naturel qu’aux mutations internes. Je
        suis persuadé, au moment de la consolidation des grands espaces, une des
        conditions de l’attrait de l’investissement, qu’il est suicidaire pour
        chaque pays du Maghreb de faire cavalier seul.

        2-Le cadre macro-économique relativement stabilisé et les réserves de
        change sont éphémères sans de profondes réformes structurelles. Les
        réserves de change, estimées à environ 144 milliards de dollars ne sont
        qu’un signe monétaire. Le pouvoir d’achat n’augmente pas forcément quand
        les réserves gonflent, le travail et l’intelligence à travers la
        dynamisation de l’entreprise étant la source de la richesse.

        3-IL est utile de pourtant rappeler que la période du terrorisme s’est
        soldée par des destructions d’infrastructures qui se sont chiffrées à des
        dizaines de milliards de dollars US et l’Etat algérien a eu pour souci de
        préserver la cohésion sociale. Ainsi en moyenne en 2005/2009, les transferts
        sociaux le montant des affectations budgétaires se solde à 10% du produit
        intérieur brut y compris environ 2,5/3 milliards de dollars qui sont versés
        au titre des subventions des produits énergétiques, l’eau, les loyers, les
        transports. Entre transferts sociaux explicites et implicites, le montant
        approche 10/11 milliards de dollars, l’Etat dépensant actuellement quatre
        fois plus en actions sociales, mais mal, qu’en actions économiques. Cela peut
        constituer à l’avenir une dérive économique et sociale que voilent les
        recettes exceptionnelles des hydrocarbures ces dernières années, le fondement
        de la loi de finances 2010 étant un soutien plus important à la sphère
        sociale qu’à la sphère économique rendant urgent un ciblage pour plus de
        cohésion sociale.

        4-La privatisation qui n’est certes pas une panacée – englobée dans le
        cadre des réformes : système financier – douanier, fiscal – domanial pour
        les titres de propriété, supposant la réactualisation du cadastre,
        administration (la réforme de l’Etat pour la dé bureaucratisation et
        l’efficacité du service public) – régulation sociale au profit des plus
        démunis – est l’élément essentiel des ajustements structurels futurs.
        Mais il y a lieu de ne pas confondre restructuration industrielle qui n’est
        qu’un élément – de la restructuration globale de l’économie objectif
        stratégique de la privatisation. Le bilan est mitigé : il faut tirer les
        leçons. Le consensus tant au niveau international que national est l’urgence
        d’objectifs politiques plus précis et une nouvelle organisation
        institutionnelle afin de donner plus de cohérence et une accélération de ce
        processus complexe mais combien déterminant pour l’avenir du pays. Les
        expériences internationales, tenant compte du contexte social algérien,
        peuvent être utiles.

        5. Dans ce cadre, il est utile par ailleurs de signaler que l’accumulation
        des richesses de l’indépendance politique à nos jours a suivi le processus
        de positionnement des cadres dans les secteurs névralgiques ou mêmes
        secondaires de l’économie et surtout son domaine public en fonction des
        positionnements au sein de la société, par l’irrigation de la rente
        provenant des hydrocarbures, expliquant l’économie mono-exportatrice depuis
        des décennies, la faiblesse de la production et exportation hors hydrocarbures
        et par là de véritables entreprenants créateurs de richesses.

        C’est donc à partir de l’accumulation des richesses dans ce secteur et
        leur redistribution que s’est construite l’actuelle structure sociale en
        Algérie, structuration en mutation non achevée. Il est utile, pour toute
        politique économique fiable, d’analyser cette structure fondée sur une
        synergie assabienne, une hiérarchie parentale et une identité patrilinéaire
        solide. Ces analyses opératoires qui rendent d’actualité la vision ibn
        khaldounienne au niveau de l’ensemble des pays du Maghreb, sont indispensables
        pour faire émerger une société conciliant la modernité et son authenticité.
        Elles sont le fondement stratégique pour l’émergence de nouvelles
        catégories d’acteurs (les scientifiques et les cadres compétents, les villes
        de la haute technologie, les universités de pointe.) indispensables pour les
        changements dans les structures de productions et la cristallisation des
        aspirations émergentes.


        Partant de là, nous ne pouvons pas ne pas reconnaître le décalage qui
        existe entre les potentialités que recèle notre pays, et elles sont énormes,
        et le niveau de développement proprement dérisoire que le pays a atteint
        après plusieurs décennies d’indépendance. Les résistances au changement ne
        datent pas d’aujourd’hui. Elles sont d’ordre sociologique et culturel et
        un important travail est à faire en direction de l’opinion publique pour
        expliquer la nature des défis Elles sont d’ordre politique et il y a urgence
        de la recherche d’un consensus, voire d’un compromis, avec des acteurs qui
        peuvent – pour tout myopes qu’ils sont politiquement –, se rendre, en
        dernière instance, à la raison et accepter d’identifier positivement leurs
        intérêts à ceux de l’ensemble de la collectivité nationale.

        Les conditions de la réussite des réformes nécessitent l’exploitation
        judicieuse et productive de son environnement et exige qu’un effort
        particulier et soutenu soit fait dans plusieurs directions :-la normalisation du
        fonctionnement des institutions, par la clarification de leurs missions et le
        renforcement de l’indépendance des organes qui les contrôlent ;-la
        stabilisation durable du front social, par le dialogue et la négociation ainsi
        que par la diversification et l’élargissement des actions de solidarité de
        l’Etat au profit des groupes sociaux vulnérables et des catégories sociales
        qui sont fragilisées par la restructuration nécessaire de l’appareil
        économique national ; -la sensibilisation de l’ensemble de la société à
        l’impérieuse nécessité d’une mise à niveau général pour préserver les
        intérêts fondamentaux du pays et ceux des générations futures ;-la recherche
        d’un contrat politique minimum au sujet de la question des réformes
        économiques et de la modernisation du pays, et le nécessaire respect, par les
        différents acteurs, de la doctrine nationale en matière de politique
        extérieure, de défense et de sécurité ;-le respect des engagements
        internationaux pris par l’Algérie, expression de la continuité de l’Etat
        et garant solide de sa crédibilité.

        Sur le plan économique , à titre d’exemple il est important de
        démystifier culturellement l’impact de notre adhésion à la zone de libre
        échange avec l’Europe et à l’Organisation mondiale du Commerce qui
        constituent un impératif stratégique, démystification qui rentre dans ce
        renouveau culturel en distinguant les avantages comparatifs statiques, ( ce que
        l’on perd à court terme du fait du démantèlement tarifaire environ 1,8
        milliard de dollars US) des avantages comparatifs dynamiques ( ce que le pays
        dans son ensemble gagne à moyen et long terme) du fait que l’Algérie a
        besoin d’un important flux d’investissement hors hydrocarbures pour
        atteindre l’optimum d’un taux de croissance durable de 7 à 8% an entre
        2010/2015., et réduire le lancinant problème du chômage et de la pauvreté,
        montant d’autant plus important qu’avec les dernières dispositions
        gouvernementales( 51% minimum Etat/49% étranger ) ,que cela se fera sur fonds
        public, le rythme de financement dépendant donc de l’évolution du cours du
        pétrole et du gaz ; les hydrocarbures permettant 98% des recettes en devises..


        Le défi majeur est une croissance soutenue basée sur le savoir pour lutter
        contre le chômage et mettre fin à une situation budgétaire instable. Car la
        structure productive actuelle rend la croissance volatile et soumise aux chocs
        externes, les variations du prix du pétrole restant fortes et rendant
        difficile une action contra-cyclique à long terme. Car il est à signaler que
        la fiscalité pétrolières ces dernières années dépasse 70% des recettes
        totales. Envisagée du point de vue des échanges de biens, la position
        extérieure de l’Algérie reste dominée par la faiblesse inhérente à sa
        spécialisation dans les hydrocarbures, l’Algérie n’ayant pas de prise sur
        ses propres comptes extérieurs, qui ne dépendent que des cours du pétrole et
        du taux de change du dollar. Le PIB par habitant évolue de manière chaotique,
        ce qui ne permet pas d’amélioration dans la lutte contre la pauvreté ou
        contre l’illettrisme, dont le taux demeure, malgré d’importants efforts,
        encore élevés. Le risque étant de retrouver une situation comparable aux
        années passées (1986-1994-1997) en cas de chute brutale des cours de pétrole
        avec le danger de surfiscaliser les activités visibles par des recouvrements
        excessifs de la fiscalité ordinaire pour équilibrer le budget renforçant
        paradoxalement la sphère informelle.
        The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

        Commentaire


        • #5
          Il s’ensuit de cette situation que sur le plan socio- politique, les
          exportations hors hydrocarbures n’ayant jamais dépassé le un (1) millions de
          dollars US n’exportant donc presque rien de biens à valeur ajoutée comme
          signalé précédemment, pendant des décennies, la base sociale devant militer
          pour l’ouverture , étant faible expliquant le peu de relais au niveau de la
          société, la majorité des entreprises privées n’étant pas autonomes mais
          trouvant leur prospérité ou leur déclin dans la part des avantages
          financiers, fiscaux, leurs parts de marché auprès des entreprises publiques et
          des administrations, utilisant leurs relais pour accroître les mesures
          protectionnistes, néfastes à moyen et long terme. L’importance des
          entreprises familiales, le peu de recours aux formes de sociétés modernes
          indispensables pour assurer la compétitivité internationale attestent de ce
          constat amer.
          II- LES ACTIONS À MENER POUR APPROFONDIR LES REFORMES

          Ainsi sur le plan interne, s’agit-il d’engager les véritables réformes
          politiques, économiques et sociale pour une société de liberté plus
          participative et citoyenne fondée sur des entreprises compétitives dans le
          cadre des avantages comparatifs mondiaux, par la prise en compte de
          l’environnement et de la qualité de la vie pour un espace plus équilibré et
          solidaire qui doivent impérativement toucher :

          -le système politique, centre névralgique de la résistance au changement et
          à l’ouverture,-La justice par l’application et l’adaptation du Droit, la
          lutte contre la corruption qui fait fuir les capitaux. Un rapport récent de la
          banque mondiale note avec insistance « que 75% des chefs d’entreprises
          algériens sont obligés de verser des pots de vin pour régler leurs affaires
          et éviter les lenteurs administratives ». Le prix de la corruption toujours
          selon ce rapport représente en moyenne 6% du chiffre d’affaires des
          entreprises en Algérie ;
          - le système éducatif, centre d’élaboration et de diffusion de la culture
          et de l’idéologie de la résistance au changement et à la modernisation du
          pays ;
          -le secteurs des hydrocarbures, source de rente et objet de tout les
          convoitises ;
          -l’agriculture et une nouvelle politique de gestion de l’eau ;
          -une nouvelle gestion des stratégies sociales et la mise en place de nouveaux
          mécanismes de régulations sociales devant revoir la gestion des caisses de
          retraite et de la sécurité sociale , les subventions ciblées devant
          dorénavant être budgétisées non plus au niveau des entreprises mais sur le
          budget de l’Etat.

          -La réforme du système financier est un préalable essentiel à la relance
          de l’investissement privé national et étranger, les banques publiques et
          privées étant au cœur d’importants enjeux de pouvoir entre les partisans de
          l’ouverture et ceux de préservation des intérêts de la rente. Elle est
          considérée, à juste titre, comme l’indice le plus probant de la volonté
          politique de l’Etat algérien d’ouvrir ou non l’économie nationale à la
          libre entreprise.

          Sous le double effet de l’augmentation substantielle des recettes
          pétrolières et de la recapitalisation des banques publiques par le Trésor
          public, ces dernières se sont retrouvées en état de surliquidités sans pour
          autant faire bénéficier le secteur productif de cette embellie financière.
          C’est que la libération du commerce extérieur et la convertibilité du dinar
          commerciale ont en effet rendu possible le déplacement du centre de
          distribution de la rente des entreprises publiques économiques vers les banques
          appartenant au secteur de l’Etat, ces dernières contrôlant actuellement plus
          de 9O% des actifs du système bancaire, mais avec une faible bancarisation et le
          chèque tiré d’une wilaya à une autre dépasse pour son paiement plusieurs
          mois. L’analyse de la collecte de l’épargne et sa destination finale monte
          clairement que le schéma des dépenses et les montants alloués entre
          l’épargne et l’investissement peut être différents selon que le
          décaissement de la rente aille vers le secteur public ou le secteur privé. Or
          l’objectif à viser est d’aboutir à un système bancaire affranchi des
          ingérences, plus efficient et plus en harmonie avec les exigences d’une
          intermédiation financière performante et orientée vers l’économie de
          marché de capitaux. Jusqu’ici, la situation financière des banques publiques
          a constitué une contrainte qui a inhibé toute velléité de restructuration.
          Aussi, tenant compte des expériences négatives de Khalifa et d’autres
          banques privées , tout en n’oubliant pas les scandales financiers de bon
          nombre de banques publiques, , il y aurait lieu de dégager un scénario pour la
          création des nouvelles banques, la sauvegarde des actuelles par leur insertion
          dans la stratégie globale du partenariat( part l’ouverture du capital aux
          banques internationales) pour certaines et de la privatisation pour d’autres.

          Pour ce qui est du système fiscal, celui-ci doit être plus incitatif tout en
          autorisant une grande rigueur dans son application en vue de la lutte contre
          l’évasion fiscale par la mise en place d’un système d’information et de
          communication plus moderne et moins sujet à interprétation. Il est également
          proposé d’améliorer la lisibilité de la politique générale de l’Etat
          par référence notamment à une nouvelle loi cadre de planification
          budgétaire. Cela renvoie également à la problématique de la sphère
          informelle qu’il convient d’examiner car son intégration est fondamentale,
          les négociations de l’Algérie avec l’Organisation mondiale du commerce
          (OMC) achoppant notamment sur la nécessité de son intégration qui renvoie à
          la construction d’un Etat de Droit, base de l’économie de marché
          concurrentielle et ce, afin de pouvoir favoriser une saine concurrence et
          attirer les flux d’investissement nécessaires pour une croissance durable.
          Car il ne suffit pas de crier sur les toits que cette sphère ne paye pas les
          impôts. Il faut expliquer les raisons de son existence et de son extension et
          surtout les actions à mener pour son intégration. Cette sphère informelle
          n’est pas le produit historique du hasard mais trouve son essence dans les
          dysfonctionnements de l’Etat et ce, à travers toutes les sphères, n’étant
          que la résultante du poids de la bureaucratie et du trop d’Etat au sein
          d’une économie et du blocage des réformes. Les ex pays du camp communiste
          ont connu l’ampleur de cette sphère informelle. Et l’Italie a su
          l’intégrer rapidement depuis qu’elle est membre de l’Europe.

          Il est démontré à partir d’expériences concrètes, que selon les
          obstacles ou la rapidité de la construction d’une véritable économie de
          marché concurrentielle qui font que cette sphère diminue ou s’étend. Cela
          pose d’ailleurs la problématique de la construction de l’Etat et ses
          nouvelles missions en économie de marché. C’est faute d’une compréhension
          l’insérant dans le cadre de la dynamique sociale et historique que certains
          la taxent de tous les maux, paradoxalement par ceux mêmes qui permettent son
          extension en freinant les réformes. Pourtant cette sphère représente la
          majorité des activités si l’on excepte le cas spécifique en Algérie du
          secteur des hydrocarbures.Les chiffres en Algérie, faute d’enquêtes
          précises, sont les plus contradictoires 4O à 5O% de la masse monétaire en
          circulation hors banques (avec une intermédiation financière informelle
          limitant la politique monétaire globale de l’Etat), mais beaucoup plus si
          l’on inclut les transactions en nature.

          Car cette situation menace le fondement de l’Etat lui-même, posant toute la
          problématique de la sécurité nationale, alors que son intégration
          intelligente selon une vision cohérente, sa légalisation au moyen de
          mécanismes économiques transparents dont la délivrance facile des titres de
          propriété, du registre du commerce est urgente.. Cela entraînera
          l’opposition d’une fraction active des rentiers (sous le vocable
          trabendistes) qui verront là la menace par ces jeunes entrepreneurs dynamiques
          de la perte de leurs privilèges. Car ces entrepreneurs sont acquis par
          définition à l’économie de marché puisque pratiquant ses règles qui est
          la satisfaction d’une demande solvable. Cette intégration favorisera, par
          ailleurs, la légitimité de tout Etat du fait qu’elle permettra à la fois de
          diminuer le poids de la corruption à travers les réseaux diffus et informels,
          et le paiement des impôts directs qui constituent le signe évident de la
          citoyenneté. Ce qui nous amène à examiner la problématique de la nécessaire
          accélération de la restructuration de l’économie par la démonopolisation,
          et du couple privatisation- partenariat, la dynamisation de l’investissement
          du privé national et international dans le cadre concurrentiel, loin de tout
          monopole dans le cadre de la logique des valeurs marchandes internationales
          fondement d’une plus grande valeur ajoutée interne.
          The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

          Commentaire


          • #6
            Quatrieme Partie

            LES CONTRAINTES À L’INVESTISSEMENT PRIVE ET A LA PRIVATISATION

            1- Privatisation et politique gouvernementale

            La privatisation est un processus politique géré par le Gouvernement et
            s’agissant d’un programme politique il importe que celui ci soit soutenu non
            seulement par les groupes directement affectés mais également par la
            population en général. Il nécessite la transparence la plus totale de cette
            opération complexe et délicate ayant des incidences économiques, sociales et
            politiques, car déplaçant des segments de pouvoir ( les gagnants de demain ne
            sont pas forcément ceux d’aujourd’hui d’où des résistances naturelles
            des forces sociales rentières ), la cohérence dans sa démarche par le respect
            de l’Etat de Droit par un dialogue permanent , une communication active et
            enfin le pragmatisme tenant compte tant des expériences historiques que de la
            réalité sociale algérienne. Il y a lieu d’éviter au maximum le gré à
            gré qui est une pratique occulte, défendue par les rentiers et qui ne ferait
            que favoriser le passage d’un monopole public à un monopole privé et qui ne
            résoudrait pas les problèmes de fond. En attendant la dynamisation de la
            bourse des valeurs en léthargie actuellement, lieu par excellence de la
            concurrence, des avis d’appel d’offres transparents sont souhaitables. Comme
            il y a lieu d’éviter des changements périodiques des législations qui
            déstabilisent les investisseurs d’autant plus que le système d’information
            est actuellement déficient. Dans ce contexte, pour que la privatisation
            atteigne ses objectifs il y a lieu d’éviter l’erreur qui consiste à la
            circonscrire à la restructuration industrielle (vision micro-statique reposant
            sur la notion de secteur stratégique à forte résonance idéologique) alors
            que l’objectif fondamental est la restructuration globale de l’économie (le
            blocage est d’ordre systémique) afin d’optimaliser l’efficience du
            système dans son ensemble et en dynamique ce qui est politiquement stratégique
            aujourd’hui peut ne pas l’être demain . C’est dans ce contexte que la
            réussite de ce processus complexe implique de tenir compte tant de
            l’environnement national qu’international. Sur le plan interne l’on peut
            invoquer quelques aspects fondamentaux

            a) Privatisation et système fiscal

            La fiscalité applicable aux revenus de l’épargne investie en actions et en
            obligations est un critère essentiel pour tout investisseur national ou
            étranger. Ceci vise la fiscalité des dividendes et des revenus d’obligation,
            le régime fiscal applicable aux plus et moins values sur cessions de titres, le
            taux d’une éventuelle retenue à la source sur les revenus des actions et
            obligations ainsi que l’existence non d’une conversion de non double
            imposition

            b) Privatisation et système douanier

            Tout pays à pour souci constant de préserver et protéger sa production
            nationale tout en laissant la libre concurrence se développer. Le problème
            peut résider dans le degré de loyauté d’une telle concurrence. Dans ce
            cadre le système douanier joue un rôle central à travers les droits de douane
            applicables à telle ou telle importation. L’exemple le plus typique est celui
            où les taxes douanières applicables à un produit fini sont plus faibles que
            celles frappant les contrats composant ce produit fini. Par ailleurs la
            fluidité du système douanier est un facteur déterminant dans la prise de
            décision d’un investisseur.

            c) Privatisation et investissement

            Dans une économie de marché véritable il n’existe pas de code
            d’investissement, le marché étant l’élément de régulation. Cependant
            dans les économies en transition un code des investissements favorables tant
            aux investisseurs nationaux qu’étrangers doit exécuter afin de rendre le
            pays attractif à ces investisseurs et de leur assurer une stabilité dans le
            temps des avantages, notamment fiscaux, qui peuvent être à l’origine de leur
            décision d’investissement dans ce pays. Ce code des investissements doit
            être connecté avec la législation et les règles régissant le processus de
            privatisation. Faute d’une telle connexion, tout investisseur mettra en
            concurrence les avantages liés au code investissements s’il réalise un
            projet neuf comparativement à l’acquisition d’un investissement de même
            nature à travers le processus de privatisation.

            2. - Le pourquoi de la privatisation

            Il existe un marché mondial de la privatisation et il est utopique et
            incorrect de parler de privatisation partielle et totale en donnant naissance à
            des structures administratives qui se télescopent ce qui entretient la
            confusion, comme dans les années passées. La règle d’or est d’éviter
            d’attribuer à différents organes des compétences concurrentes sous peine de
            voir adopter des politiques ou approches contradictoires, où de se trouver face
            à d’interminables marchandages bureaucratiques ou luttes de pouvoir, qui
            porteraient préjudice à la crédibilité du programme de privatisation. Les
            répartitions de compétences devront être précisées dans le cadre juridique
            en vigueur évitant d’être juge et partie, le souhait étant la création
            d’une Agence relativement autonome de privatisation ayant une mission
            temporaire avec un calendrier précis comme cela s’est passé en Hongrie. A
            partir de ces textes il devrait être possible de déterminer qui a le pouvoir :


            -de demander l’engagement d’une opération de privatisation ;
            - de préparer la transaction ;
            - d’organiser la sélection de l’acquéreur ;
            -d’autoriser la conclusion de l’opération ;
            - de signer les accords pertinents ;
            -de mettre en œuvre les accords de privatisation et s’assurer de leur bonne
            exécution.

            Par ailleurs, on ne saurait trop insister que la privatisation est un
            problème d’acheteurs et non particulièrement de vendeurs. En effet, c'est
            la demande c'est à dire le marché qui est l'élément déterminant (taux
            directeur du profit) et non l'offre. Dans la plupart des pays qui ont engagé
            la privatisation, il y a eu décote d'environ 20 % par rapport à la valeur
            déterminée, (en comparaison à des projets neufs) pour attirer les
            investisseurs nationaux, internationaux.

            En effet l’expérience de par le monde montre que l’on ne privatise que
            des unités rentables et ce afin de désengager l’Etat et impulser la
            naissance d’une économie de marché concurrentielle compétitive. Certes il
            ne s’agit pas d’avoir une vision négativiste vis à vis des entreprises
            publiques qui évoluent dans un environnement concurrentiel. Cependant le
            blocage de l’accumulation est d’ordre systémique, pour ces économies
            monopolisées, qui ont fondées leurs politiques sur la théorie économique qui
            a été en vogue pendant des décennies postulant que le secteur d’Etat est le
            moteur de la croissance, de l’égalité des chances. Cela a été démenti par
            les faits. Au contraire, la dominance de l’Etat dans l’ensemble des sphères
            de la vie sociale a accentué la paralysie économique et a favorisé
            l’injustice sociale du fait de relations de clientèles entre différentes
            castes fermées. Le grand problème en Algérie reste donc le secteur industriel
            notamment public. Ce n’est pas une question de finances qui empêche son
            évolution du fait que le budget algérien lui a consacré comme mis en relief
            précédemment 3000 milliards de dinars entre 1991/2009 sans résultats
            probants, une fraction des entreprises publiques produisant, en effet, en
            permanence des déficits entraînant dans leur sillage les banques qui restent
            malades de leurs clients qui malgré plusieurs milliards de dollars de
            recapitalisation, risquent de revenir à la case de départ. Sur le plan
            économique, le monopole d’Etat dans la sphère économique ne peut
            qu’entraîner :
            The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

            Commentaire


            • #7
              a) l’absence de concurrence en favorisant la médiocrité,
              b) l’absence de motivation de profit, l’Etat se servant des entreprises
              publiques pour subventionner les consommateurs, les producteurs ou groupes
              sociaux dans le sillage de relations rentières,
              c) du fait de l’absence de motivation de profit et l’inefficience, les
              entreprises publiques s’engouffrent dans un déficit chronique,
              d) déséquilibres macro-économiques: ce déficit engendre un endettement
              extérieur (le service de la dette s’accroît) et un endettement intérieur
              que l’on couvre par l’émission monétaire (tensions inflationnistes),
              endettement extérieur et intérieur épongé en Algérie par les recettes des
              hydrocarbures sans s’attaquer à l’essence du mal
              e) Enfin , l’accroissement du chômage en est la résultante couplée avec
              l’inflation qui paupérise les couches moyennes utiles au profit d’une
              couche moyenne rentière destructrice de richesses , des emplois improductifs au
              nom de la solidarité nationale donc une croissance faible ( (stagflation).

              L’absence de discipline imposée aux entreprises par la concurrence dans le
              cadre de marchés ouverts engendre donc des effets graves, visibles au niveau
              des entreprises publiques,

              a)niveau artificiel des prix qui sont dictés par l’administration,
              b) excédents d’effectifs: les employés n’étant pas rémunérés en
              fonction de leur performance, cela induit le désintéressement, la mauvaise
              qualité et la faiblesse de la productivité du travail,
              c)manque de compétitivité industrielle:dès lors se pose un problème
              important: doit-on maintenir sous perfusion ces unités en alimentant
              l’inflation, les fermer entraînant un chômage croissant , d’autant plus
              qu’elles évoluent dans un environnement monopoliste à leur image dont les
              effets se généralisent à l’ensemble de la société.

              C’est dans cette optique qu’il s’agit d’avoir une vision d’ensemble
              que je qualifierai de stratégie d’adaptation puisque que l’on ne peut pas
              parler scientifiquement de stratégie au sens strict dans un pays mono
              exportateur (étant un producteur marginal et les variables du cours du brent
              lui échappant) et dont la majeure partie de la consommation tant intermédiaire

              que finale, est importée. Il est entendu que cette présente analyse des
              contraintes d’environnement devra être affinée par la prise en compte des
              éléments suivants fonction du revenu par tête d’habitant hydrocarbures et
              hors hydrocarbures, du pouvoir d’achat corrigé par l’inflation, et tenant
              compte de la occurrence internationale, en calculant sur une tendance longue ( 5
              à 10 ans ) : le nombre de procédures pour chaque administration lors de la
              création d’une entreprise et son coût en pertes de temps, le coût avec le
              délai de l’enregistrement de la propriété, le taux de recouvrement, le
              coût de mise en faillite (% du patrimoine), le coût de exécutions des
              contrats, l’indice de l’information du crédit, la couverture du registre
              public de crédit, les droits des prêteurs et emprunteurs, le coût de la
              création du nantissement, la protection des investisseurs comparée au pays
              développés et maghrébins , l’indice de difficulté de recruter par
              spécialité, l’indice de rigidité des horaires, l’indice de difficulté de
              licencier, l’indice de rigidité du marché du travail par rapport à a
              législation existante et enfin les coûts de licenciement. Dans cette présente
              analyse, je m’appesantirai sur les fondamentaux quitte par la suite dans une
              contribution plus fine à calculer les ratios mis en relief précédemment.
              The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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              • #8
                Cinquieme Partie

                POUR UNE STRATEGIE TRANSPARENTE DES REFORMES ET URGENCE DE NOUVELLES FORCES SOCIALES

                I- POUR UNE STRATEGIE TRANSPARENTE DE LA PRIVATISATION

                Les techniques d’évaluation quelque soit la technique (encore que le manque
                de bureaux d’études pluridisciplinaires est presque inexistant dans ce
                domaine en Algérie)- l'approche patrimoniale, le goodwill- les approches
                prospectives, donnent des résultats douteux d’où la nécessité de tenir
                compte des variations imputables tant à la situation politique et sociale
                interne qu'aux paramètre internationaux. L’enseignement majeur que l’on
                peut tirer est qu’il n’y a pas modèle universel. Chaque pays et chaque
                économie, en fonction de leurs réalités et de leurs contraintes, se doivent
                de mettre en place les techniques les plus adaptées à leurs contextes. Cet
                éventail de technique pose la problématique de l’adaptation du cadre
                juridique et du rythme que l’on veut imprimer aux réformes fonction de la
                volonté politique et non à des organes techniques souvent ballottés par des
                rapports de forces contradictoires. Ce d’autant plus que l’expérience
                algérienne que la filialisation s’est opérée d’une manière
                administrative, privilégiant l’offre inadaptée au nouvel contexte mondial,
                des comptabilités défectueuses (la plupart des entreprises n’ayant pas de
                comptabilités analytiques), la non délimitation du patrimoine et donc
                l’absence de titres de propriétés clairs et des créances importantes au
                niveau des organismes bancaires. C’est que la privatisation répond à de
                nombreux objectifs qui ne sont pas tous compatibles et qu’il convient de
                hiérarchiser dans la formulation d’un programme de privatisation.

                1- Les objectifs stratégiques

                Dans le cas de l’Algérie, les objectifs peuvent varier et être adaptés en
                fonction de l’activité ou de l’entreprise, objet de la privatisation où je
                recense dix axes fondamentaux :

                a- parvenir à une grande efficience de l’économie donc croissance et
                création d’emplois ;
                b- substituer des critères de gestion économiques à des critères
                politiques
                c- éliminer les rigidités administratives ;
                d- alléger les contraintes budgétaires : à moyen terme, elles peuvent
                permettre de réduire le poids de la dette publique et la contrainte de
                solvabilité de l’Etat si les recettes de privatisation sont affectées au
                désendettement et/ou aux dépenses d’investissement ;
                e- contribuer à la compétitivité et à la modernisation des places
                financières. Les privatisations présentent l’avantage de renforcer la
                capitalisation boursière d’une place, d’augmenter considérablement le
                nombre des transactions et d’améliorer la liquidité du marché et, partant,
                la capacité d’attraction de l’épargne étrangère ;
                f- favoriser la transparence des opérations et lutter contre les pratiques
                contraires à la déontologie ;
                g- lutter contre les rigidités syndicales ;
                h- permettre la promotion de certaines entreprises sur le plan commercial et
                auprès des investisseurs étrangers ;
                i- développer l’actionnariat populaire et la participation des salariés au
                capital de leur entreprise (objectif explicite des privatisations britanniques
                et françaises) ;
                j- favoriser et promouvoir des équipes de managers et développer une classe
                moyenne porteuse de dynamisme social.

                Cependant le régime des changes est un critère fondamental pour les
                investisseurs étrangers soucieux de pouvoir rapatrier leurs dividendes et le
                cas échéant leur capital, la stabilité des changes étant importante en vue
                de limiter leurs risques de change et éviter une dépréciation trop grande de
                leur investissement. Cela s’applique aux repreneurs nationaux dont la dette
                externe des entreprises privatisables est importante et ce afin d’éviter les
                fameux conflits des pertes de changes. Par ailleurs sans la garantie du droit de
                propriété en évitant les conflits du fait de l’absence d’un cadastre
                réactualisé (cela posera des problèmes plus épineux pour le foncier
                agricole) il ne faut pas s’attendre à attirer tant l’investissement
                national qu’international ce qui nous amène à examiner ce point crucial.

                2- Privatisation et propriétés

                Durant cette phase de transition difficile nous distinguerons la privatisation
                avec et sans transfert de propriété.

                a- Privatisations avec transfert de propriété

                Les difficultés innombrables que rencontre la cession et pour être
                surmontées demandent des techniques appropriées. Grosso modo peut recenser
                huit techniques de privatisation qui n’est pas une liste exhaustive, qui
                souvent dans la pratique connaissent des combinaisons par des études cas par
                cas :

                a) l’offre publique de ventes d’actions mais qui se heurte à une
                difficulté: l’absence de marché de capitaux ;
                b) vente privée d’actions ;
                c) l’apport d’investisseurs privés dans une entreprise publique après
                apurement du passif ;
                e) découpage, segmentation ou restructuration de l’entreprise en plusieurs
                de ses composantes qui sont vendues séparément ;
                f) distribution de bons vendus à l’ensemble de la société permettant la
                création de fonds d’investissement: la méthode de vente de bons
                d’échange, chaque citoyen recevant des bons de privatisation d’une certaine
                valeur moyennant une redevance d’enregistrement permet l’adhésion populaire
                sous réserve de bien organiser ces fonds d’investissement par des comités de
                surveillance ;
                g) une toute autre solution de privatisation avec transfert de propriété est
                la privatisation de l’entreprise par voie de reprise totale par les salariés.
                Elle est satisfaisante théoriquement plus que pratiquement. Ces entreprises
                manqueront de fonds propres et auront des problèmes d’augmentation de
                capital. En outre on connaît les difficultés managériales des entreprises
                publiques en Algérie. Il y aura peu de chance qu’elles puissent trouver en
                leur sein des équipes de gestionnaires capables d’affronter un marché
                concurrentiel. Cette technique paraît en revanche adaptée au secteur des
                petites entreprises de services, comme il y aura lieu de prévoir la formule de
                cession aux cadres mais qui suppose la création d’une banque à risque pour
                les accompagner transitoirement ;
                e) enfin sous réserve d’un programme de privatisation clair, une autre
                technique est la reconversion de la dette extérieure en prises de
                participation.

                b -Privatisations sans transfert de propriété

                Pour les grandes entreprises, l’on peut utiliser les techniques de
                privatisation par lesquelles l’Etat confit au secteur privé national,
                étranger ou mixte, la gestion de ces entreprises, mais renonce dans
                l’immédiat à en céder la propriété. La mise en gérance de l’entreprise
                publique est envisageable. Un contrat est passé avec la société gérante, qui
                pourra être étrangère, nationale ou, de préférence, mixte. Cela laisse
                ouvert toute une gamme de possibilités : la gérance rémunérée par l’EPE,
                rémunération dégressive ou non, variable ou non selon le chiffre
                d’affaires, à durée déterminée ou non, avec des pouvoirs de gestion plus
                ou moins larges, sans garantie ou avec garantie du passif par l’Etat et /ou
                garantie d’un chiffre d’affaires minimum par l’Etat ou par le gérant.
                Tout dépendra de l’état de l’entreprise et des espoirs des deux
                partenaires dans sa réhabilitation et sa rentabilisation plus ou moins
                prochaine. Si les espérances du candidat gérant sont suffisamment grandes, une
                gérance payante sera négociée : le contrat réglera, dans ce cas des
                modalités analogues à celle précités. Dans cette hypothèse, l’Etat aura
                la perspective d’une meilleure gestion en raison de l’engagement financier
                du gérant et de son intéressement direct aux résultats.
                The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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                • #9
                  Une autre technique sera la location-vente qui permettra au locataire, qui
                  paiera un loyer déterminé, d’acquérir à terme la propriété de
                  l’entreprise, avec un droit de préemption à l’arrivée du terme. La
                  technique du leasing au crédit-bail, sera plus intéressante pour le preneur à
                  bail puisqu’il négociera d’entrer de jeu le prix de l’entreprise avant
                  qu’il ne l’ait valorisé, qu’il aura l’option «in fine» et pourra plus
                  facilement obtenir des crédits bancaires pour la réhabilitation et le
                  développement de l’entreprise. Bien entendu tous ces contrats pourront être
                  modulés selon l’objet de l’entreprise, car l’opération ne pourra être
                  conçu de la même manière pour la reprise d’un établissement financier,
                  d’une entreprise industrielle ou commerciale. Dans tous les cas où il
                  s’agira d’entreprises à activités multiples, les possibilités de
                  restructuration par cession ou vente partielle d’actifs devront être prévus,
                  ainsi que la négociation de ces contrats à l’occasion de ces opération.
                  Cela supposera nécessairement une clause de renégociation et une institution
                  de type arbitral pour en connaître. IL importe pour clôturer cette partie de
                  parler du partenariat, terme souvent imprécis et à fortes connections
                  idéologiques.

                  3-La problématique du partenariat

                  IL faut définir avec exactitude ce terme- non précis - dans la mesure ou les
                  expériences historiques les plus significatives ont montré un échec patent
                  après une perte de temps ayant privilégié – pour ne pas toucher aux
                  intérêts immédiats - un partenariat privé –public sans changer le mode de
                  fonctionnement de l’économie. Si l’on exclut cette tendance du statut quo
                  deux grandes voies existent en la matière : -soit l’ouverture du capital des
                  sociétés à privatiser à des partenaires étrangers qui peuvent acquérir
                  tout ou partie de ce capital, avec le pouvoir de gérer,-soit l’association
                  avec des investisseurs étrangers dans le cadre de sociétés mixtes ou
                  «joint-ventures ».

                  Le choix entre ces voies n’est pas neutre même si elles sont
                  complémentaires. En effet le choix de réaliser « joint-ventures » avec des
                  partenaires extérieurs réduit la possibilité de privatiser la société
                  d’Etat pour la raison suivante : le choix du ou des actionnaires de
                  référence pour la privatisation est fortement conditionné par l’identité
                  du partenaire de la « jointe-venture », lequel n’a pas forcement un
                  intérêt pour la reprise des actes autres que ceux qu’il détient déjà dans
                  le cadre de cette « joint-venture ». Et comme finalité, l’objectif est de
                  permettre une création de valeur interne supérieure au transfert de
                  dividendes, le problème n’étant pas de déterminer juridiquement 49/51%, ou
                  une autre fourchette et cela renvoie fondamentalement à l’accumulation du
                  savoir faire interne et non aux disponibilités financières donc au savoir
                  local si l’on veut un partenariat gagnant/gagnant


                  II- POUR DE NOUVELLES FORCES SOCIALES PORTANT LE DEVELOPPEMENT AJUSTANT
                  EFFICACITE ECONOMIQUE ET COHESION SOCIALE

                  Les changements économiques survenus depuis quelques années dans le pays,
                  ainsi que ceux qui sont appelés à se produire dans un proche avenir, doivent
                  nécessairement, comme j’ai essayé de le démontrer tout au cours de cette
                  modeste contribution, trouver leur traduction dans des changements d’ordre
                  systémique destinés à les prendre en charge et à organiser leur insertion
                  dans un ordre social qui est lui même en devenir. La pleine réussite de cette
                  entreprise restera tributaire d’un certain nombre de conditions dont le
                  fondement est :

                  -une redéfinition du nouveau rôle de l’Etat dans le développement
                  économique et social et d’une manière claire le droit de propriété, donc
                  les relations entre l’Etat et le marché qui doivent procéder d’une
                  démarche pragmatique par une définition des règles incitatives ;
                  -la production d’une culture politique participative ;
                  -une communication institutionnelle efficiente ;
                  -l’élaboration d’un nouveau consensus politique permettant de dégager
                  une majorité significative dans le corps social en faveur des réformes. Il
                  s’agit là d’une entreprise d’envergure consistant principalement à
                  -revoir l’aménagement fonctionnel du pouvoir d’Etat ;
                  -restructurer le système partisan ;
                  -réorganiser le champ de l’information et de la communication ;
                  -réorganiser le mouvement syndical et associatif signe de la vitalité de
                  toute société.

                  Evitons toute démagogie et promesses utopiques : l'égalité n'est pas
                  l'égalité du modèle de l963-2O09 mais recouvre la nécessité d'une
                  transformation de l'Etat providence par la mutation des services collectifs,
                  par la formulation du contrat social qui devra concilier les principes de
                  l’efficacité économique et de l’équité. Certes, l'Algérie a vécu sur
                  un modèle égalitaire simple, l'Etat propriétaire gestionnaire ayant
                  régenté l'ensemble de l'activité économique et sociale par la réduction
                  des inégalités, le développement des prestations sociales pour tous, bien que
                  certains contestent que ce modèle ait été équitable. D'une manière
                  générale, ce compromis est remis en cause par l'évolution vers une société
                  plus ouverte, plus individualiste exigeant des traitements plus personnalisés,
                  avec comme toile de fond une croissance plus sélective. De ce fait, cela remet
                  en cause le traitement statistique global qui correspond de moins en moins à la
                  réalité plus complexe. Ainsi, les problèmes doivent être abordés
                  différemment et cela passe par une réflexion collective sur la justice au sens
                  sociétal. L'universalité de la justice n'existant pas, elle dépend du
                  moment daté et du mouvement historique. Une société dynamique en forte
                  croissance offre des espoirs individuels plus grands en tolérant certaines
                  inégalités qu'une société dont l'économie est en stagnation, où
                  l'avenir est incertain. Paradoxalement, en dynamique, certaines inégalités à
                  court terme profitent aux plus défavorisés à moyen terme, bien entendu si
                  l'on respecte les droits fondamentaux.

                  Ainsi, selon notre conception, l'équité qui ne recoupe pas l'égalitarisme
                  est une condition de l'efficacité globale de l'économie. Dans un tel
                  contexte, il faudra identifier lés inégalités qui doivent être combattues
                  (inefficaces et injustes) et trouver le niveau acceptable d'inégalités
                  nécessaire pour assurer le dynamisme de l'économie. C’est dans ce contexte
                  qu’il s’agit de revoir toute la législation du travail rigide dont le
                  système tant des rémunérations que des cotisations axé sur la distribution
                  de salaires et de charges lourdes favorisent paradoxalement la médiocrité et
                  pénalise l’efficacité. De ce fait il y a lieu de favoriser le couple
                  flexibilité du marché du travail et cohésion sociale à travers l’action
                  ciblée de l’Etat régulateur qui a fait ses preuves dans d’autres cieux,
                  tenant compte bien entendu de la sociologie algérienne. L’action principale
                  consistera à introduire l'initiative économique de tout le monde et les
                  capacités entrepreneuriales, caractérisées par les prises de risques
                  industriels et économiques afin d’accroître la valeur ajoutée et donc la
                  croissance économique. La solution la plus sure sera de s'appuyer sur la
                  qualification des salariés qui va de pair avec la spécialisation de
                  l'économie. L'avenir est dans les gisements importants d'emplois sur les
                  activités de services, des emplois de proximité, ce qui impliquera le
                  développement important dans les années à venir des services marchands rendus
                  nécessaires par l'élévation du niveau de qualification. Ainsi, l’Etat
                  Régulateur, tout en ne se substituant pas au marché, édictera les règles de
                  jeux et les fera respecter par l’ensemble des acteurs économiques et sociaux.
                  L'action régulatrice de l'Etat et notamment de la dynamisation des
                  collectivités locales doivent favoriser les initiatives collectives
                  (associations) et individuelles sans jamais se substituer à elles, loin de
                  toute vision bureaucratique.

                  Dr Abderrahmane MEBTOUL-
                  The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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