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"L'Egypte a touché le fond", dénonce Mohamed ElBaradei

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  • "L'Egypte a touché le fond", dénonce Mohamed ElBaradei

    Mohamed ElBaradei, l'ancien patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), estime qu'il est "inutile de se raconter des histoires", l'Egypte a "touché le fond".

    Son poids régional, de facto limité au conflit israélo-palestinien sur lequel elle n'a pratiquement plus de prise depuis l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir en Israël et du Hamas à Gaza, n'a cessé de s'affaiblir.

    En l'absence des Etats-Unis, occupés ailleurs, les autres Etats arabes se concertent, se rapprochent, tentent d'établir ensemble une nouvelle feuille de route pour l'avenir. L'Egypte, toujours aussi dépendante de l'aide internationale, et d'abord américaine, reste à l'écart. Heureusement, si l'on peut dire, l'administration Obama, qui a d'autres chats jugés plus urgents à fouetter, lui assure, pour le moment, une paix royale sur le front des droits de l'homme, des libertés publiques et politiques.

    Faut-il s'attendre à la même attitude de tolérance de la part de Nicolas Sarkozy ? Probablement. Le président français, qui devait recevoir, lundi 14 décembre, Hosni Moubarak, le vieil autocrate octogénaire qui dirige l'Egypte avec la caste militaire depuis vingt-huit ans, évoquera bien sûr avec son hôte le comateux "processus de paix" israélo-arabe, ainsi que le non moins comateux projet d'Union pour la Méditerranée (UPM), bloqué dans les limbes lui aussi, à cause de la conjoncture israélienne.

    Il sera encore question de convoquer une conférence internationale sur le problème à Paris - éventualité dont les Israéliens ne veulent pas, mais qui demeure l'ambition de M. Sarkozy - et, pour le reste, on parlera surtout culture et business.

    Lors de sa visite, le raïs égyptien devait rencontrer, outre le premier ministre François Fillon, Laurence Parisot, la présidente du Medef. La semaine passée, Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat au commerce extérieur français, évoquait, lors d'une visite au Caire, "les relations commerciales remarquables" entre les deux pays - elles ont augmenté de 25 % dans les deux sens depuis janvier -, une situation qui doit beaucoup, selon elle, "à nos excellentes relations politiques".

    Que l'Egypte soit devenue, comme l'écrivaient dans un rapport à l'ONU, le 2 décembre, seize organisations non gouvernementales (ONG) du pays, un véritable "Etat policier" où la torture est "routinière et systématique", n'est pas une nouvelle évoquée à Paris. "Les prérogatives de l'appareil de sécurité égyptien", qui n'ont cessé de s'étendre depuis vingt-huit ans, touchent désormais "tous les domaines de la vie publique", écrivent les seize organisations non gouvernementales.

    "La torture est quotidienne dans les commissariats de police, les quartiers généraux de la Sécurité d'Etat et autres lieux de détention." Les responsables de ces faits "échappent en général à toute punition dans un climat d'impunité créé intentionnellement". Et les militants politiques ne sont pas les seuls visés. "Tous ceux qui tombent entre les mains de la police, en particulier les pauvres, font face immédiatement aux atteintes corporelles", note le rapport, qui cite "les passages à tabac, les brûlures de cigarette, les électrochocs à la tête, aux organes sexuels et aux seins". Outre les détenus jugés dont on ignore le nombre exact, "entre 12 000 et 14 000 personnes sont emprisonnées, certaines depuis quinze années, sans jamais avoir été inculpées ou jugées".

    Pour sortir de là, une seule possibilité : le déblocage du système politique, figé depuis 1981 en raison d'une "loi d'état d'urgence", qui permet d'étouffer toute dissidence et qui est fidèlement reconduite par le Parlement année après année.

    Sur ce point, comme sur d'autres législations d'exception, dont l'abrogation est rituellement réclamée par l'opposition - et notamment par Mohamed ElBaradei qui accepterait de se présenter à la présidentielle prévue en 2011 "à condition que la Constitution soit réformée"-, aucun espoir à l'horizon.

    A peine évoquée, l'éventuelle candidature de l'ancien patron de l'AIEA, âgé de 67 ans et considéré, jusqu'à son récent retrait de l'agence onusienne, comme un motif de fierté internationale pour les Egyptiens, a suscité une puissante campagne de dénigrement dans la presse gouvernementale, certains allant jusqu'à accuser l'ancien fonctionnaire international égyptien de "rouler pour les Américains" et de vouloir perpétrer "un coup d'Etat constitutionnel".

    Hosni Moubarak n'a pas dit s'il entendait se représenter à la présidence - et remporter la victoire à coup sûr, puisque les élections sont truquées avec constance - pour un sixième mandat. Son fils de 47 ans, Gamal Moubarak, occupe désormais un poste capital au sein du parti au pouvoir et pourrait se trouver en position de prendre la suite du raïs si l'armée l'acceptait. Mais, selon certains de ses proches, "le Vieux" n'a pas du tout l'intention de raccrocher.
    Patrice Claude

    Le Monde

  • #2
    ......... Pardi !

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    • #3
      A peine évoquée, l'éventuelle candidature de l'ancien patron de l'AIEA, âgé de 67 ans et considéré, jusqu'à son récent retrait de l'agence onusienne, comme un motif de fierté internationale pour les Egyptiens, a suscité une puissante campagne de dénigrement dans la presse gouvernementale, certains allant jusqu'à accuser l'ancien fonctionnaire international égyptien de "rouler pour les Américains" et de vouloir perpétrer "un coup d'Etat constitutionnel".
      hahahahaha!!!
      Ça me rappelle les ruades de notre fameuse "Famille révolutionnaire!"
      "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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