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Kim Jong-il prépare sa succession en Corée du Nord

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  • Kim Jong-il prépare sa succession en Corée du Nord

    A l’heure qu’il est, la succession ne fait l’objet d’aucun débat dans notre pays, a déclaré, en septembre 2009, Kim Yong-nam, président du présidium de l’Assemblée populaire suprême de Corée du Nord, dans un entretien accordé à l’agence de presse japonaise Kyodo.

    La préparation de la succession – qui a commencé en novembre 2008 – a montré des signes de dysfonctionnement dès le mois de juillet. Des médias étrangers ont alors rapporté que les autorités de Pyongyang avaient ordonné de suspendre toute discussion sur le sujet, ainsi que la propagande sur la personne de l’héritier.

    Ayant retrouvé la santé, Kim Jong-il ne voulait plus parler de ce qui se passerait “après sa mort”. Il ne s’entendait d’ailleurs plus avec son fils Jong-un. Mais il ne s’agissait que de rumeurs venues de Corée du Nord dans le but de brouiller les pistes.

    En vérité, l’affaire suit bel et bien son cours.

    Le 29 novembre, le quotidien japonais Mainichi Shimbun a affirmé s’être procuré un document prouvant que l’homme fort de Pyongyang s’était fait accompagner de son fils lors de son voyage d’avril à Wonsan, dans le sud-est du pays, confirmant ainsi ce qui n’étaient que des supputations depuis plusieurs mois concernant les activités du “prince héritier”.

    Déjà en septembre, le photographe taïwanais Huang Hanming avait publié sur son site Internet une affiche qu’il avait photographiée à Wonsan et qui montrait clairement que Jong-un faisait l’objet d’un processus méticuleux d’idéalisation auprès de la population nord-coréenne.

    Dans le souci de le différencier de son père et de lui conférer une image d’homme moderne, le jeune homme se voyait encensé pour “ses connaissances inégalables dans le domaine de la technologie militaire”. On le présentait d’ailleurs assistant en avril dernier aux côtés de son père au lancement du satellite Kwangmyongsong-2.

    S’il existe une certaine cacophonie au sujet de la succession, c’est parce que l’apparition d’un nouvel homme fort affaiblit inévitablement l’image de l’ancien. Le processus de passation du pouvoir est une affaire délicate qui ne doit être ni accélérée ni retardée. Il ne faut pas la précipiter, car les Nord-Coréens négocient avec les Américains. Ils se rappellent qu’après le deuxième essai nucléaire de mai 2009 la situation avait tourné à leur désavantage. Kim Jong-il, qu’on disait sur le déclin, n’avait pas réussi à imposer sa volonté de traiter directement avec Washington, et la Corée du Nord avait dû subir des sanctions de la part de la communauté internationale. Mais il ne peut pas non plus continuer à repousser sa succession, qui doit être officialisée de son vivant, suivant la tradition établie par ce régime.

    Pour bien préparer la suite de son règne, Kim Jong-il doit renforcer son pouvoir.

    Le fait qu’il jouisse de tous ses moyens, physiques, intellectuels et politiques, constitue une base importante dans les discussions actuelles sur la normalisation des relations avec les Etats-Unis d’une part, la dénucléarisation d’autre part. Les réformes monétaires mises en œuvre le 30 novembre dernier entrent dans ce calcul. Le dirigeant nord-coréen a besoin d’éradiquer les éléments capitalistes qui constituent une menace pour lui, de dépouiller les nouveaux riches, dont l’apparition pourrait entamer la solidarité au sein de la population. Mais il prend ainsi le risque de provoquer des mécontentements et de léguer à son fils des sujets plus méfiants que jamais à l’égard du régime.

    Par Yi Sung-yol ,Sisajonol, Courrier International
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