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L'Otan et la Russie relancent leur coopération

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  • L'Otan et la Russie relancent leur coopération

    Rasmussen demande à Moscou de fournir des hélicoptères en Afghanistan.

    Les relations entre l'Otan et la Russie bénéficient désormais d'un «nouveau départ» : voici la formule consacrée, communément choisie mercredi par Dmitri Medvedev et Anders Fogh Rasmussen, au premier jour de la visite à Moscou du nouveau secrétaire général de l'Alliance atlantique. Le Danois effectuait son premier déplacement chez l'ancien ennemi de la guerre froide, et cela un an et demi après la guerre en Géorgie qui avait gravement brouillé les deux partenaires. Imitant Barack Obama et Hillary Clinton qui avaient déjà appuyé sur le bouton de «redémarrage» du partenariat russo-américain, Anders Fogh Rasmussen prononcera aujourd'hui un discours devant des étudiants moscovites. Une occasion de confirmer les nouvelles dispositions au dialogue maintes fois affichées par le secrétaire général.
    Le conflit armé de l'été 2008 n'a pas été oublié : l'Otan continue à condamner la violation, par la Russie, de l'intégrité territoriale de la république caucasienne. Cependant, l'épisode géorgien ne constitue plus un abcès de fixation. «Nous avons peut-être eu des désaccords sur certains points, mais cela ne devrait pas éclipser le fait que nous avons les mêmes intérêts dans de nombreux domaines car nous faisons face aux mêmes menaces concernant la sécurité», a déclaré le représentant de l'Alliance, dans une formule volontairement allusive. «Nous avons beaucoup d'intérêts et de sujets communs à examiner», lui a fait écho le président russe, citant le terrorisme et la criminalité. Il y a trois semaines, un attentat, revendiqué par un groupe islamiste tchétchène, frappait le train russe Nevski Express, faisant 27 victimes. Cette convergence d'intérêts ne constitue pas pour autant une politique.

    Revendications russes

    Pour Rasmussen, le premier motif de préoccupation s'appelle l'Afghanistan, un pays que l'Alliance a bien du mal à pacifier. Le responsable de l'Otan est arrivé à Moscou avec son inévitable cahier de doléances, invitant les Russes à fournir davantage d'hélicoptères pour le théâtre afghan, à entraîner les pilotes afghans, à faciliter le transit de matériel militaire vers le pays, et à intensifier la lutte antidrogue. «Après l'Afghanistan, le terrorisme peut s'étendre en Asie centrale et demain, les Russes en seraient victimes», a mis en garde Anders Fogh Rasmussen. La Russie, qui exclut d'envoyer des troupes supplémentaires dans le pays, n'a pas donné d'engagement ferme, mais le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a rappelé les efforts déjà consentis par son pays dans le cadre de la lutte antinarcotique. En 2010, Moscou prévoit de former 220 personnels afghans supplémentaires.
    À son tour, Moscou ne s'est pas privé de rappeler ses revendications, reprochant à l'Alliance d'ignorer sa proposition d'impliquer l'Organisation du traité de sécurité de collective dans la lutte antidrogue en Afghanistan. Organisation politico-militaire régionale, l'OTSC regroupe, avec l'Arménie, la Biélorussie, la Russie et quatre pays d'Asie centrale, les rares rescapés de l'effondrement du bloc soviétique. De même, l'Otan fait la sourde oreille au projet de Pacte pour la sécurité collective avancé par le président Dmitri Medvedev. Les anciennes républiques soviétiques comme la Pologne, aujourd'hui membres de l'Alliance, voient dans ce projet une tentative de Moscou de restaurer son influence à sa frontière ouest en contournant l'Otan. Ces différents institutionnels cachent les difficultés qu'éprouvent encore la Russie et l'Alliance atlantique - organisation calquée sur le modèle de la guerre froide - à définir un partenariat débarrassé des oripeaux du passé. Sans les «ex-frères du Pacte de Varsovie» aujourd'hui représentés à Bruxelles, la relation Otan-Russie serait plus chaleureuse, a récemment admis le représentant russe auprès de l'Alliance, Dmitri Rogozin.


    Le Figaro
    La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo
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