Ultime conséquence d'une année 2009 très crispée entre Alger et Paris, le président algérien est attendu, le 7 janvier, à Madrid. Il entend y défendre les intérêts de son pays, et clairement signifier aux Français qu'ils ont perdu leur rang de partenaires incontournables et privilégiés.
Annoncée par Nicolas Sarkozy vers la fin 2008, la visite du Président Abdelaziz Bouteflika à Paris n'a toujours pas eu lieu. Pour le moment, rien ne laisse présager un prochain déplacement du chef de l'Etat algérien en l'Hexagone, en dépit des dernières affirmations de l'ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, qui a laissé récemment entendre que "Paris attend[ait] toujours la visite du Président Bouteflika".
Les sujets de discussion ne manquent pourtant pas entre Alger et Paris. Les malentendus aussi: l'affaire des moines de Tibéhirine, l'arrestation à Marseille du diplomate algérien Hasseni, l'avenir des investissements français, les contrats militaires et infrastructurels, la question sahraouie, l'immigration et l'avenir de l'Union pour la Méditerranée (UPM) que Paris souhaite relancer et, bien sûr, last but not least, la visite annoncée mais à chaque fois reportée du Président Bouteflika à Paris. Pour les deux pays qui ont beaucoup de choses à se partager, sinon à se dire, l'année écoulée a été un ratage total. Ainsi, le report de la visite à Paris du chef de l'Etat, moult fois annoncée, prouve que le froid entre les deux capitales s'est installé dans la durée.
Alger a décidé de recentrer ses intérêts en s'éloignant de plus en plus de Paris et de ses illusions. C'est ainsi que le gouvernement algérien a décidé de mettre de l'ordre dans l'investissement étranger, en l'orientant vers des secteurs dont l'Algérie a besoin, pour casser l'image que l'on se fait d'elle de simple marché pour écouler la marchandise des autres. En effet, le président Bouteflika a accepté l'invitation du roi d'Espagne, Juan Carlos. La visite est prévue pour [ces 7 et 8 janvier]. Au cours de son séjour ibérique, le président Bouteflika évoquera avec le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodríguez Zapatero, plusieurs dossiers d'actualité et d'intérêt commun, notamment la lutte antiterroriste et la coopération énergétique. Mettant à profit son excellente santé financière, Alger explore toutes les possibilités d'un partenariat renforcé et mutuel.
Par ailleurs, la relance de la coopération financière et commerciale algéro-américaine, qui s'est traduite par la signature de plusieurs accords-cadres prévoyant de doubler le volume des échanges entre les deux pays, à 8 milliards de dollars, dans les prochaines années, n'est pas pour plaire à Paris. D'autant plus que le Président Bouteflika a indiqué, lors de son voyage à Washington en 2001, que "l'Algérie ne concéderait aucun privilège particulier à qui que ce soit". Un langage très apprécié, alors, dans la capitale fédérale où l'on ne se fait pas prier pour pourfendre le supposé "pré carré" français en Afrique et au Maghreb. De ce fait, en tentant d'instrumentaliser la particularité des relations algéro-francaises, Nicolas Sarkzoy aura eu tout faux et mis à sec ces relations en pleine incertitude. C'est un peu l'arroseur arrosé.
© Copyright Courrier International
Annoncée par Nicolas Sarkozy vers la fin 2008, la visite du Président Abdelaziz Bouteflika à Paris n'a toujours pas eu lieu. Pour le moment, rien ne laisse présager un prochain déplacement du chef de l'Etat algérien en l'Hexagone, en dépit des dernières affirmations de l'ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, qui a laissé récemment entendre que "Paris attend[ait] toujours la visite du Président Bouteflika".
Les sujets de discussion ne manquent pourtant pas entre Alger et Paris. Les malentendus aussi: l'affaire des moines de Tibéhirine, l'arrestation à Marseille du diplomate algérien Hasseni, l'avenir des investissements français, les contrats militaires et infrastructurels, la question sahraouie, l'immigration et l'avenir de l'Union pour la Méditerranée (UPM) que Paris souhaite relancer et, bien sûr, last but not least, la visite annoncée mais à chaque fois reportée du Président Bouteflika à Paris. Pour les deux pays qui ont beaucoup de choses à se partager, sinon à se dire, l'année écoulée a été un ratage total. Ainsi, le report de la visite à Paris du chef de l'Etat, moult fois annoncée, prouve que le froid entre les deux capitales s'est installé dans la durée.
Alger a décidé de recentrer ses intérêts en s'éloignant de plus en plus de Paris et de ses illusions. C'est ainsi que le gouvernement algérien a décidé de mettre de l'ordre dans l'investissement étranger, en l'orientant vers des secteurs dont l'Algérie a besoin, pour casser l'image que l'on se fait d'elle de simple marché pour écouler la marchandise des autres. En effet, le président Bouteflika a accepté l'invitation du roi d'Espagne, Juan Carlos. La visite est prévue pour [ces 7 et 8 janvier]. Au cours de son séjour ibérique, le président Bouteflika évoquera avec le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodríguez Zapatero, plusieurs dossiers d'actualité et d'intérêt commun, notamment la lutte antiterroriste et la coopération énergétique. Mettant à profit son excellente santé financière, Alger explore toutes les possibilités d'un partenariat renforcé et mutuel.
Par ailleurs, la relance de la coopération financière et commerciale algéro-américaine, qui s'est traduite par la signature de plusieurs accords-cadres prévoyant de doubler le volume des échanges entre les deux pays, à 8 milliards de dollars, dans les prochaines années, n'est pas pour plaire à Paris. D'autant plus que le Président Bouteflika a indiqué, lors de son voyage à Washington en 2001, que "l'Algérie ne concéderait aucun privilège particulier à qui que ce soit". Un langage très apprécié, alors, dans la capitale fédérale où l'on ne se fait pas prier pour pourfendre le supposé "pré carré" français en Afrique et au Maghreb. De ce fait, en tentant d'instrumentaliser la particularité des relations algéro-francaises, Nicolas Sarkzoy aura eu tout faux et mis à sec ces relations en pleine incertitude. C'est un peu l'arroseur arrosé.
© Copyright Courrier International
Commentaire