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Les Mots Mentent-ils ?

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  • Les Mots Mentent-ils ?

    Pour moi oui. Il suffit de lire Tristan et Yseult où c'est Yseult qui est la maîtresse de la parole, don du mensonge, donc du jeu (cf la scène du rendez-vous secret entre les deux amants et dans lequel Marc est caché dans l'arbre). Ou encore, je cite Saussure (grand linguiste devant l'Eternel !) qui disait "le mot chien ne mord pas", voulant par là exprimer l'arbitraire du mot et donc sa capacité à en détourner le sens. Ou enfin, je pense à l'importance du langage corporel (que ce soient les gestes ou l'intonation de la voix, l'expression du visage, du regard!!) qui peuvent faire prendre aux mots un tout autre sens...
    Passi passi werrana dipassi!

  • #2
    Ca marche bien en Anglais, on voit par exemple le changement du sens en fonction du mot sur lequel on met l'accent, exemple:
    "I'll buy that book.".......... l'action
    "I will buy that book"..........le sujet
    "I will buy that book.".......l'objet (ce livre, pas l'autre)

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    • #3
      Envoyé par Jigsaw
      Ca marche bien en Anglais, on voit par exemple le changement du sens en fonction du mot sur lequel on met l'accent, exemple:
      "I'll buy that book.".......... l'action
      "I will buy that book"..........le sujet
      "I will buy that book.".......l'objet (ce livre, pas l'autre)
      encore plus Jigsaw :
      "I will buy that book.""....... le temps de l'action
      On Ne Prend Jamais Ce Qu'on Veut ...............
      Par La Force !

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      • #4
        C'est sur ces nuances qu'on s'appuie pour ridiculiser quelqu'un discrètement.
        Certains écrivains s'appuient sur l'ironie pour stigmatiser leurs adversaires, exemple:


        VOLTAIRE : De l'horrible danger de la lecture (1765)



        (De son "palais de la stupidité", Joussouf-Cheribi, mouphti du Saint-Empire ottoman, met ses fidèles en garde contre "l'infernale invention de l'imprimerie, pour les causes ci-dessous énoncées" : )

        1. Cette facilité de communiquer ses pensées tend évidemment à dissiper l'ignorance, qui est la gardienne et la sauvegarde des États bien policés.
        2. Il est à craindre que, parmi les livres apportés d'Occident, il s'en trouve quelques-uns sur l'agriculture et sur les moyens de perfectionner les arts mécaniques, lesquels ouvrages pourraient à la longue, ce qu'à Dieu ne plaise, réveiller le génie de nos cultivateurs et de nos manufacturiers, exciter leur industrie, augmenter leurs richesses, et leur inspirer un jour quelque élévation d'âme, quelque amour du bien public, sentiments absolument opposés à la sainte doctrine.
        3. Il arriverait à la fin que nous aurions des livres d'histoire dégagés du merveilleux qui entretient la nation dans une heureuse stupidité. On aurait dans ces livres l'imprudence de rendre justice aux bonnes et aux mauvaises actions, et de recommander l'équité et l'amour de la patrie, ce qui est visiblement contraire aux droits de notre place.
        4. Il se pourrait, dans la suite des temps, que les misérables philosophes, sous le prétexte spécieux, mais punissable, d'éclairer les hommes et de les rendre meilleurs, viendraient nous enseigner des vertus dangereuses dont le peuple ne doit jamais avoir connaissance.
        5. Ils pourraient, en augmentant le respect qu'ils ont pour Dieu, et en imprimant scandaleusement qu'il remplit tout de sa présence, diminuer le nombre des pèlerins de La Mecque, au grand détriment du salut des âmes.
        6. Il arriverait sans doute qu'à force de lire les auteurs occidentaux qui ont traité des maladies contagieuses, et de la manière de les prévenir, nous serions assez malheureux pour nous garantir de la peste, ce qui serait un attentat énorme contre les ordres de la Providence (il parle du fatalisme).

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