INCIVILITE : comportement contraire aux règles habituelles de la vie en société et dont le traitement ne relève pas d’une réponse judiciaire.
Sont notamment des incivilités : les nuisances sonores (cris, radios, moteurs de deux-roues ou de véhicules, etc.) lorsqu’elles ne constituent pas un tapage, les poubelles renversées, les crachats dans les halls d’immeubles ou sur la voie publique, les attitudes impolies ou provocantes.
L'incivilité ne fait pas nécessairement de victime d'après les textes de loi, et encore moins d'après la pratique pénale, qui ne sait par où l'attaquer. Mais elle a des conséquences que résume Lucienne Bui-Trong : " Elle exerce des effets psychologiques sur un grand nombre de personnes à la fois: un rodéo nocturne réveille et indigne des dizaines de témoins. [ ... ] Le simple phénomène de bande peut être générateur de malaise pour le passant. Des faits apparemment anodins (groupes de jeunes impolis, désagréables, affichant leur mépris des règles collectives) sont les objets tout désignés de l'inquiétude parce que se profilent, à l'arrière-fond, les actes de violence (vols,...)
Un homme dont les convictions sont que certaines règles morales et les rituels qui leur sont associés doivent être maintenus, et qui réside dans un lieu où les incivilités se multiplient, se trouve confronté à un dilemme. Il peut réagir chaque fois qu'il croise un individu incivil pour tenter (par Dieu sait quels moyens) de maintenir ou stimuler les règles qu'il perçoit comme élémentaires - par exemple, il peut provoquer le salut mutuel, ou demander le respect du silence et de la propreté dans son quartier. Mais si les individus incivils " mettent la barre très haut " ou " font monter le ton " très rapidement, le dialogue devient impossible et l'interaction dégénère en altercation violente verbale, puis éventuellement physique.
A partir du moment où les incivilités s'installent, les individus découragés et défaits adoptent des conduites de rétraction ou de repli. Ils en viennent finalement (pour ceux qui ne peuvent s'y soustraire) à reconnaître ce qui se passe comme anodin. Pour la vie collective, les conséquences de ces ruptures des codes de sociabilité, qui, on le voit, sont aussi des codes de socialité, sont importantes : il ne peut y avoir d'action collective quand les individus sont démoralisés.
Questions :
Avez-vous le sentiment que les incivilités progressent et pourquoi ?
Comment un individu, confronté à la multiplication des incivilités, peut-il réagir ?
Pourquoi une réaction collective est-elle difficile à mettre en place ?
Sont notamment des incivilités : les nuisances sonores (cris, radios, moteurs de deux-roues ou de véhicules, etc.) lorsqu’elles ne constituent pas un tapage, les poubelles renversées, les crachats dans les halls d’immeubles ou sur la voie publique, les attitudes impolies ou provocantes.
L'incivilité ne fait pas nécessairement de victime d'après les textes de loi, et encore moins d'après la pratique pénale, qui ne sait par où l'attaquer. Mais elle a des conséquences que résume Lucienne Bui-Trong : " Elle exerce des effets psychologiques sur un grand nombre de personnes à la fois: un rodéo nocturne réveille et indigne des dizaines de témoins. [ ... ] Le simple phénomène de bande peut être générateur de malaise pour le passant. Des faits apparemment anodins (groupes de jeunes impolis, désagréables, affichant leur mépris des règles collectives) sont les objets tout désignés de l'inquiétude parce que se profilent, à l'arrière-fond, les actes de violence (vols,...)
Un homme dont les convictions sont que certaines règles morales et les rituels qui leur sont associés doivent être maintenus, et qui réside dans un lieu où les incivilités se multiplient, se trouve confronté à un dilemme. Il peut réagir chaque fois qu'il croise un individu incivil pour tenter (par Dieu sait quels moyens) de maintenir ou stimuler les règles qu'il perçoit comme élémentaires - par exemple, il peut provoquer le salut mutuel, ou demander le respect du silence et de la propreté dans son quartier. Mais si les individus incivils " mettent la barre très haut " ou " font monter le ton " très rapidement, le dialogue devient impossible et l'interaction dégénère en altercation violente verbale, puis éventuellement physique.
A partir du moment où les incivilités s'installent, les individus découragés et défaits adoptent des conduites de rétraction ou de repli. Ils en viennent finalement (pour ceux qui ne peuvent s'y soustraire) à reconnaître ce qui se passe comme anodin. Pour la vie collective, les conséquences de ces ruptures des codes de sociabilité, qui, on le voit, sont aussi des codes de socialité, sont importantes : il ne peut y avoir d'action collective quand les individus sont démoralisés.
Questions :
Avez-vous le sentiment que les incivilités progressent et pourquoi ?
Comment un individu, confronté à la multiplication des incivilités, peut-il réagir ?
Pourquoi une réaction collective est-elle difficile à mettre en place ?
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