EXCLUSIF tsa-************. Le groupement chinois Citic-Crcc, en charge de la réalisation de la partie de l’autoroute est-ouest située entre Bordj Bou Arreridj et la frontière marocaine, a décidé d’arrêter les travaux. Selon nos informations, la décision a été prise à l’issue d’une réunion houleuse sur le projet, jeudi dernier, avec les responsables de l’Agence nationale des autoroutes (ANA). « Les Chinois ont décidé d’arrêter les travaux pour réclamer le paiement des surcoûts et protester contre la décision de l’ANA d’exiger la levée de toutes les réserves précédemment signalées par les bureaux d’études chargés du contrôle et du suivi du projet comme préalable au paiement des travaux », affirme à TSA une source proche du projet.
La décision du groupement Citic-Crcc d’arrêter momentanément les travaux sur les tronçons Est et Centre de cette autoroute intervient après plusieurs mois de tensions avec l’ANA. Les Chinois ont gelé en février les travaux de réalisation des tunnels de Bouzegza à Lakhdaria à l’est d’Alger. Un gel qui a duré près d’un mois. La livraison de l’autoroute entre Relizane et Oran a également été affectée par la décision chinoise de geler les travaux pour réclamer le paiement d’une première tranche de 400 millions de dollars sur une facture de plus de deux milliards de dollars correspondant à des surcoûts qui avoisineraient les deux milliards de dollars, selon la même source. Mais les Algériens ne souhaitent pas payer les surcoûts. Ils ne veulent même entendre parler de cette formulation car aucun budget n’a été dégagé dans la loi de finances 2010 pour ces travaux supplémentaires. Le groupement Citic-Crcc avait décroché en 2006 les contrats de réalisation de deux tronçons d’une longueur totale de 600 km de l’autoroute est-ouest pour plus de six milliards de dollars. Le projet devait être livré en janvier 2010.
L’éclatement du scandale de l’autoroute est-ouest en sepembre dernier, avec l’arrestation en novembre dernier par les services de sécurité du secrétaire général du ministère des Travaux publics, a forcé l’ANA à revoir ses relations avec le groupement Citic-Crcc. Avant l’éclatement du scandale de l’autoroute, l’ANA privilégiait le délai au détriment de la qualité des travaux. Les relations entre les deux parties étaient beaucoup plus politiques que techniques. « L’ANA sous la pression du ministre des Travaux publics voulait à tout prix livrer le projet dans les délais. Les réserves techniques formulées par les bureaux d’études chargés du contrôle et du suivi n’étaient pas prises en compte. L’ANA ne prenait même pas la peine de les transmettre aux Chinois pour les lever afin de ne pas retarder le chantier », explique notre source.
En privilégiant la politique sur le coté technique, la Direction des travaux neufs de l’ANA, dominée par des membres du MSP le parti du ministre Amar Ghoul, a laissé faire les Chinois. Ces derniers ont profité de la situation pour alourdir la facture de la réalisation et présenté des factures de travaux supplémentaires qui n’étaient pas prévus dans les plans initiaux. « Des solutions techniques coûteuses et injustifiées ont été adoptées pour le traitement de certaines contraintes techniques. Un pont qui nécessite neuf pieux s’est retrouvé avec douze fondations spéciales. Des tirants d’ancrage ont été réalisés pour stabiliser des talus alors que ce n’était pas nécessaire. Des murs de soutènements ont été construits pour traiter des glissements de terrains mineurs », détaille notre source.
En réalité, dans cette affaire l’ANA et le groupement Citic-Crcc se partagent la responsabilité. La première parce qu’elle n’a pas joué pleinement son rôle pour optimiser le coût de la réalisation de l’autoroute est-ouest. de l'autre côté, le groupement Citic-Crcc a profité de la confiance, de la naïveté ou de la corruption de certains responsables de l’ANA et du ministère des Travaux publics pour tenter d’alourdir la facture de la réalisation.
Curieusement, Citic a utilisé une partie des sommes pour payer des intermédiaires comme Chani Medjoub et Pierre Falcone. Les Algériens oseront-ils demander à ce que ces sommes – plus de 530 millions de dollars, selon nos sources- soient déduites de la facture des « surcoûts » ?
Sonia Lyes et Ali Idir
La décision du groupement Citic-Crcc d’arrêter momentanément les travaux sur les tronçons Est et Centre de cette autoroute intervient après plusieurs mois de tensions avec l’ANA. Les Chinois ont gelé en février les travaux de réalisation des tunnels de Bouzegza à Lakhdaria à l’est d’Alger. Un gel qui a duré près d’un mois. La livraison de l’autoroute entre Relizane et Oran a également été affectée par la décision chinoise de geler les travaux pour réclamer le paiement d’une première tranche de 400 millions de dollars sur une facture de plus de deux milliards de dollars correspondant à des surcoûts qui avoisineraient les deux milliards de dollars, selon la même source. Mais les Algériens ne souhaitent pas payer les surcoûts. Ils ne veulent même entendre parler de cette formulation car aucun budget n’a été dégagé dans la loi de finances 2010 pour ces travaux supplémentaires. Le groupement Citic-Crcc avait décroché en 2006 les contrats de réalisation de deux tronçons d’une longueur totale de 600 km de l’autoroute est-ouest pour plus de six milliards de dollars. Le projet devait être livré en janvier 2010.
L’éclatement du scandale de l’autoroute est-ouest en sepembre dernier, avec l’arrestation en novembre dernier par les services de sécurité du secrétaire général du ministère des Travaux publics, a forcé l’ANA à revoir ses relations avec le groupement Citic-Crcc. Avant l’éclatement du scandale de l’autoroute, l’ANA privilégiait le délai au détriment de la qualité des travaux. Les relations entre les deux parties étaient beaucoup plus politiques que techniques. « L’ANA sous la pression du ministre des Travaux publics voulait à tout prix livrer le projet dans les délais. Les réserves techniques formulées par les bureaux d’études chargés du contrôle et du suivi n’étaient pas prises en compte. L’ANA ne prenait même pas la peine de les transmettre aux Chinois pour les lever afin de ne pas retarder le chantier », explique notre source.
En privilégiant la politique sur le coté technique, la Direction des travaux neufs de l’ANA, dominée par des membres du MSP le parti du ministre Amar Ghoul, a laissé faire les Chinois. Ces derniers ont profité de la situation pour alourdir la facture de la réalisation et présenté des factures de travaux supplémentaires qui n’étaient pas prévus dans les plans initiaux. « Des solutions techniques coûteuses et injustifiées ont été adoptées pour le traitement de certaines contraintes techniques. Un pont qui nécessite neuf pieux s’est retrouvé avec douze fondations spéciales. Des tirants d’ancrage ont été réalisés pour stabiliser des talus alors que ce n’était pas nécessaire. Des murs de soutènements ont été construits pour traiter des glissements de terrains mineurs », détaille notre source.
En réalité, dans cette affaire l’ANA et le groupement Citic-Crcc se partagent la responsabilité. La première parce qu’elle n’a pas joué pleinement son rôle pour optimiser le coût de la réalisation de l’autoroute est-ouest. de l'autre côté, le groupement Citic-Crcc a profité de la confiance, de la naïveté ou de la corruption de certains responsables de l’ANA et du ministère des Travaux publics pour tenter d’alourdir la facture de la réalisation.
Curieusement, Citic a utilisé une partie des sommes pour payer des intermédiaires comme Chani Medjoub et Pierre Falcone. Les Algériens oseront-ils demander à ce que ces sommes – plus de 530 millions de dollars, selon nos sources- soient déduites de la facture des « surcoûts » ?
Sonia Lyes et Ali Idir
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