Le travail forcé des enfants reste un crime impuni. (AFP)
Droits humains. Esclavagisme moderneLe premier rapport mondial du Département d’Etat américain sur la traite des êtres humains contient pas moins de 12 références au Maroc, sans compter le chapitre qui lui est exclusivement consacré. Survol.
Dans le texte mis en ligne par le State Department, le Maroc est désigné à la fois comme “source”, “transit” et “destination” du trafic de personnes. L’exploitation sexuelle de femmes marocaines est signalée à
Chypre, au Moyen-Orient et dans le Golfe, mais aussi en Corée, aux côtés de nombreuses nationalités asiatiques. Les Marocains sont nombreux à subir un “esclavagisme moderne” en Italie. Dans le royaume lui-même, souligne le rapport, il existe un trafic d’enfants des zones rurales vers les centres urbains, soit comme travailleurs, soit pour le tourisme sexuel. Des travailleurs immigrants venus d’Afrique subsaharienne, d’Asie du Sud et des Philippines tombent aussi dans les griffes de réseaux de travail forcé. Deux réseaux, l’un de domestiques sénégalaises et l’autre de prostitution forcée de jeunes Nigérianes, ont été démantelés en 2009. Cependant, dans l’ensemble, les crimes d’exploitation des personnes restent impunis, notamment le travail forcé des enfants. “Le gouvernement ne remplit pas les conditions pour éliminer le trafic, estiment les auteurs, mais il fait des efforts dans ce sens”. Ils citent ainsi des programmes de formation destinés aux forces armées et aux magistrats. Mais le State Department recommande d’adopter urgemment des lois spécifiques pénalisant toutes les formes d’exploitation humaine et de protéger les victimes étrangères, y compris de la police marocaine. Zoé Deback
TELQUEL
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