Le chef de la police de la région de Tindouf contrôlée par le Polisario apporte son soutien à la proposition marocaine d'accorder l'autonomie au Sahara Occidental dans le contexte d'une régionalisation accrue.
Lors d'une conférence de presse organisée lundi 9 août à Smara, au Sahara Occidental, l'inspecteur général de la police Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud a déclaré que la proposition d'accorder une large autonomie aux Sahraouis était la meilleure solution poossible au conflit du Sahara Occidental.
Cela leur permettrait de préserver leur culture, a-t-il affirmé.
"Dans le passé, nous avions deux choix contradictoires : soit intégrer le Maroc, soit devenir indépendants. Aujourd'hui, nous disposons d'une troisième option, qui peut nous aider à réaliser notre principal objectif, celui de la distinction sahraouie", a déclaré le chef de la police.
Ould Sidi Mouloud est originaire de Smara. Il s'est rendu sur le lieu de son enfance dans le cadre du programme Visites familiales entre les Sahraouis vivant au Sahara Occidental et leurs parents vivant dans les camps de Tindouf, en territoire algérien.
"Après 31 ans de séparation, j'ai pu retrouver mon père et mes proches à Smara. J'en ai profité pour visiter le Maroc. J'ai été impressionné par les progrès importants accomplis par ce pays dans différents secteurs, et par l'important essor du développement dans les territoires sahraouis, ce qui m'a poussé à reconsidérer ma position", a-t-il ajouté.
Le programme Visites familiales pourrait jouer un rôle important dans la réalisation d'un consensus entre les Sahraouis des deux côtés de la frontière, et permettre d'aplanir les différences entre eux, a-t-il expliqué, mais ces visites doivent durer plus longtemps que les habituels cinq jours.
Ould Sidi Mouloud envisage d'annoncer sa nouvelle position et de la faire mieux connaître lors de son retour à Tindouf.
"J'aurais aimé que cette conférence de presse se déroule dans les camps, mais nous ne disposons d'aucun média ni d'aucun moyen de communication là-bas. Les camps de Tindouf sont situés en plein milieu du désert, une région coupée du reste du monde, et le Polisario y contrôle tout", a-t-il ajouté.
Ould Sidi Mouloud a invité les deux parties sahraouies à un dialogue ouvert pour tenter de résoudre ce long conflit du Sahara.
"Il n'existe pas une seule famille qui regroupe l'ensemble de ses membres à Tindouf ou au Maroc. Par exemple, j'ai été enlevé de Smara avec ma mère et mes quatre frères et soeurs lors d'un raid du Polisario en 1979. Je n'avais que onze ans. Nous avons laissé derrière nous mon père blessé et quatre morts, trois femmes et un enfant."
Les deux parties sahraouies devraient faire un effort pour surmonter les barrières psychologiques qui les séparent et prendre leur destin entre leurs mains, a-t-il souligné.
"Nous devrions arrêter de nous accuser mutuellement d'être des mercenaires ou des traîtres. Cela ne nous mènera nulle part. Nous devons être conscients que nous sommes le facteur essentiel de la résolution de ce conflit, et que nos décisions en tant que Sahraouis sont la solution à cette crise."
Ce responsable de la police est le fils de Sheikh Salma Mouloud, le chef de la tribu Rguibat (la plus grande tribu au Sahara Occidental). Il a expliqué à Magharebia qu'il était entré au Maroc avec un passeport mauritanien. Il a tenu à la discrétion lors de sa visite dans le pays.
Ould Sidi Mouloud envisage de retourner à Tindouf, contrairement à de nombreux opposants et dissidents du Polisario qui préfèrent rester au Maroc.
"Je dois retourner dans les camps du fait de mes responsabilités en tant que chef de la tribu Rguibat, la plus importante tribu sahraouie en nombre dans les camps, et en tant que père de quatre enfants. Je travaillerai à sensibiliser les gens et à partager honnêtement l'image que j'ai et les renseignements que j'ai amassés ici."
Mohamed El Joumani, maire de Smara et membre du parlement, reconnaît avec Ould Sidi Mouloud qu'un dialogue entre les Sahraouis est essentiel pour résoudre la question du Sahara.
El Joumani a récemment fondé une organisation à Laayoune qui demande aux Sahraouis de jouer un rôle plus important. Il explique qu'il souhaite rectifier les erreurs faites par le Maroc en n'incluant pas les peuplades autochtones.
Le directeur de la Fédération africaine d'études stratégiques Mohamed Benhamou a également souligné l'importance de la venue d'Ould Sidi Mouloud.
"Ce sont des déclarations d'envergure et importantes, parce qu'elles viennent d'un haut responsable de la police du Polisario, un homme qui sait ce dont il parle", a-t-il déclaré à Magharebia.
"Il est temps pour l'Algérie de laisser les réfugiés sahraouis vivant dans les camps de Tindouf s'exprimer et discuter de leurs préférences et de leurs aspirations, pour aboutir à la meilleure solution pour eux", a-t-il ajouté.
Un autre universitaire marocain, le professeur de relations internationales Taj Eddine El Husseini, a déclaré que "pour la première fois dans le conflit du Sahara, une personnalité importante revient au Maroc et rentre à Tindouf pour y défendre la proposition marocaine".
"C'est un tournant important pour le Maroc", a-t-il ajouté. "La diplomatie et la société civile marocaines devraient encourager cette initiative, qui provient du coeur-même du Polisario."
source : Magharebia
Lors d'une conférence de presse organisée lundi 9 août à Smara, au Sahara Occidental, l'inspecteur général de la police Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud a déclaré que la proposition d'accorder une large autonomie aux Sahraouis était la meilleure solution poossible au conflit du Sahara Occidental.
Cela leur permettrait de préserver leur culture, a-t-il affirmé.
"Dans le passé, nous avions deux choix contradictoires : soit intégrer le Maroc, soit devenir indépendants. Aujourd'hui, nous disposons d'une troisième option, qui peut nous aider à réaliser notre principal objectif, celui de la distinction sahraouie", a déclaré le chef de la police.
Ould Sidi Mouloud est originaire de Smara. Il s'est rendu sur le lieu de son enfance dans le cadre du programme Visites familiales entre les Sahraouis vivant au Sahara Occidental et leurs parents vivant dans les camps de Tindouf, en territoire algérien.
"Après 31 ans de séparation, j'ai pu retrouver mon père et mes proches à Smara. J'en ai profité pour visiter le Maroc. J'ai été impressionné par les progrès importants accomplis par ce pays dans différents secteurs, et par l'important essor du développement dans les territoires sahraouis, ce qui m'a poussé à reconsidérer ma position", a-t-il ajouté.
Le programme Visites familiales pourrait jouer un rôle important dans la réalisation d'un consensus entre les Sahraouis des deux côtés de la frontière, et permettre d'aplanir les différences entre eux, a-t-il expliqué, mais ces visites doivent durer plus longtemps que les habituels cinq jours.
Ould Sidi Mouloud envisage d'annoncer sa nouvelle position et de la faire mieux connaître lors de son retour à Tindouf.
"J'aurais aimé que cette conférence de presse se déroule dans les camps, mais nous ne disposons d'aucun média ni d'aucun moyen de communication là-bas. Les camps de Tindouf sont situés en plein milieu du désert, une région coupée du reste du monde, et le Polisario y contrôle tout", a-t-il ajouté.
Ould Sidi Mouloud a invité les deux parties sahraouies à un dialogue ouvert pour tenter de résoudre ce long conflit du Sahara.
"Il n'existe pas une seule famille qui regroupe l'ensemble de ses membres à Tindouf ou au Maroc. Par exemple, j'ai été enlevé de Smara avec ma mère et mes quatre frères et soeurs lors d'un raid du Polisario en 1979. Je n'avais que onze ans. Nous avons laissé derrière nous mon père blessé et quatre morts, trois femmes et un enfant."
Les deux parties sahraouies devraient faire un effort pour surmonter les barrières psychologiques qui les séparent et prendre leur destin entre leurs mains, a-t-il souligné.
"Nous devrions arrêter de nous accuser mutuellement d'être des mercenaires ou des traîtres. Cela ne nous mènera nulle part. Nous devons être conscients que nous sommes le facteur essentiel de la résolution de ce conflit, et que nos décisions en tant que Sahraouis sont la solution à cette crise."
Ce responsable de la police est le fils de Sheikh Salma Mouloud, le chef de la tribu Rguibat (la plus grande tribu au Sahara Occidental). Il a expliqué à Magharebia qu'il était entré au Maroc avec un passeport mauritanien. Il a tenu à la discrétion lors de sa visite dans le pays.
Ould Sidi Mouloud envisage de retourner à Tindouf, contrairement à de nombreux opposants et dissidents du Polisario qui préfèrent rester au Maroc.
"Je dois retourner dans les camps du fait de mes responsabilités en tant que chef de la tribu Rguibat, la plus importante tribu sahraouie en nombre dans les camps, et en tant que père de quatre enfants. Je travaillerai à sensibiliser les gens et à partager honnêtement l'image que j'ai et les renseignements que j'ai amassés ici."
Mohamed El Joumani, maire de Smara et membre du parlement, reconnaît avec Ould Sidi Mouloud qu'un dialogue entre les Sahraouis est essentiel pour résoudre la question du Sahara.
El Joumani a récemment fondé une organisation à Laayoune qui demande aux Sahraouis de jouer un rôle plus important. Il explique qu'il souhaite rectifier les erreurs faites par le Maroc en n'incluant pas les peuplades autochtones.
Le directeur de la Fédération africaine d'études stratégiques Mohamed Benhamou a également souligné l'importance de la venue d'Ould Sidi Mouloud.
"Ce sont des déclarations d'envergure et importantes, parce qu'elles viennent d'un haut responsable de la police du Polisario, un homme qui sait ce dont il parle", a-t-il déclaré à Magharebia.
"Il est temps pour l'Algérie de laisser les réfugiés sahraouis vivant dans les camps de Tindouf s'exprimer et discuter de leurs préférences et de leurs aspirations, pour aboutir à la meilleure solution pour eux", a-t-il ajouté.
Un autre universitaire marocain, le professeur de relations internationales Taj Eddine El Husseini, a déclaré que "pour la première fois dans le conflit du Sahara, une personnalité importante revient au Maroc et rentre à Tindouf pour y défendre la proposition marocaine".
"C'est un tournant important pour le Maroc", a-t-il ajouté. "La diplomatie et la société civile marocaines devraient encourager cette initiative, qui provient du coeur-même du Polisario."
source : Magharebia
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