Un dialogue illusoire
Pour vivre heureux cessons la guerre. Au proche orient on ne cultive pas de telles idées. Pour mener aujourd’hui ce Grand Dessein dans cette région du monde il faut arrêter de cultiver la haine, pour récolter un jour la paix.
Avec la reprise prochaines des pourparlers directs israélo-palestiniennes, la question est de nouveau posée : que vont obtenir les palestiniens. Auront-ils enfin cet Etat toujours en état de vœux ?
Alors que ces nouvelles concertations encore voulues par les Etats-Unis comme chaque fois que ce pays est à l’approche de décision majeure, les arabes en général et les palestiniens en particulier n’ignorent ni les tenants ni les aboutissements de ce dialogue illusoire. Pour autant nombreux sont ceux qui ne se sont pas empressés de dénoncer une telle initiative qui aurait naguère été assimilée à une trahison.
Mahmoud Abbas, doit mettre tout en œuvre pour s’assurer une liberté d’action, il doit s’interroger sur la meilleure attitude à adopter. Pour lui aucun faux pas n’est tolérer. Le chef de l’Etat palestinien le sait bien, lui qui a longtemps différé ce moment de vérité. Une habilité politique est donc plus que de rigueur et devrait lui permettre de manœuvrer en subissant une moindre pression de la part des organisateurs, de ses compatriotes, et de tous les politiciens hostiles à tout dialogue avec l’Etat d’Israël.
Les pays arabes, pour garder un semblant d’illusion et faire croire qu’ils sont toujours dans la course, considèrent et tolèrent pour une fois le libre choix palestinien somme toute considéré comme un feu vert de leur part.
En face, en Israël, même si désormais beaucoup d’idées rapprochent maintenant l’OLP et une bonne partie de ses hommes politiques, il reste néanmoins un long chemin à faire pour trouver une solution adéquate, bataille électorale oblige : aucun parti politique n’est encore en mesure de se prononcer sur les lendemains d’un Etat palestinien viable pour capitale Jérusalem et encore moins envisager un retour aux frontières d’avant la guerre des six jours.
Une fois de plus dans cette procédure, il serait plus judicieux à l’un et à l’autre des deux antagonistes d’opter pour une vision lucide. Aux israéliens il est recommandé de reconnaître le fait palestinien, et aux palestiniens d’admettre certaines réalités dans la modification transposée au plan du partage ancien. C’est dans un tel contexte que peut être interprété cet énième round de dialogue.
Arezki HAMOUDI
Algérien détenu politique des années 70
Commentaire