Faut-il rappeler l’absolue désolation de 20 ans d’embargo, trois guerres et des millions de victimes d’un Irak totalement détruit et en proie à des attentats quotidiens depuis l’illégale intervention américano-britannique en 2003 ; rappeler aussi les bombardements continus sur l’Afghanistan qui après 10 ans de résistance contre l’invasion par URSS en est bientôt à 10 ans de résistance contre l’invasion par les USA et l’OTAN ; rappeler encore l’interminable calvaire de la Palestine sous la botte israélienne, et cela depuis plus de 62 ans d’une partition brutale et injuste suivie d’une occupation humiliante et meurtrière ; ainsi que les bavures régulières que s’autorisent les « forces de la coalition » au Pakistan, tuant régulièrement tant d’innocents dans un décompte probablement minimaliste ; et les incessantes provocations de l’armée sioniste aux frontières du Liban, après leurs nombreuses et sanglantes interventions armées dans ce pays occupé pendant 20 ans ; les pressions constantes exercées sur la Syrie accusée à tort dans l’assassinat du 1er ministre libanais R. Hariri, amputée d’une partie de son territoire dans le Golan, et toujours dans l’œil du cyclone ?
Faut-il rappeler les incalculables victimes civiles de tous ces conflits dans une région déchirée, démantelée, dépecée par les appétits néocoloniaux d’une poignée de puissances occidentales, les qualifiant de manière méprisante de « dommages collatéraux » ?...
Faut-il donc rappeler tous ces crimes, ces meurtres, ces assassinats, ces innombrables blessés et handicapés, ces familles décimées et inconsolables à vie, cette immense désolation que nos pays dits « civilisés » perpétuent en notre nom (!), la plupart du temps sous de faux prétextes… pour espérer que nous n’oubliions pas !?
En ces temps d’intenses manœuvres diplomatiques aussi bien que militaires, dans un Moyen-Orient tellement dévasté par des années de sanctions, d’embargos, de blocus et de guerres multiples, il ne s’agit évidemment pas d’ « en rajouter une couche » ! Mais plutôt de garder notre sens critique en éveil afin de ne pas nous laisser berner une fois de plus par la propagande mensongère qui s’évertue à nous préparer à la prochaine.
Ainsi, le livre Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine de John Mearsheimer et Stephen Walt paru en 2007 aux Ed. La Découverte, ne devrait-il pas être oublié. Je voudrais tout au contraire en rappeler certains passages éloquents, afin de bien comprendre la stratégie déployée par de puissants lobbies qui tentent d’influencer les décisions de la politique américaine – et européenne par rebond – ainsi que leurs opinions publiques.
Dans un chapitre consacré à l’Irak on peut y lire :
« (…) au cours de la période qui précéda la guerre, les Etats-Unis étaient à la fois puissants, confiants dans leur supériorité militaire, et profondément inquiets au sujet de leur sécurité – un cocktail dangereux.
Ces différents éléments forment le contexte stratégique de la décision d’entrer en guerre, et nous aident à comprendre ce qui a sous-tendu et facilité ce choix. Mais l’équation comportait aussi une autre variable, sans laquelle la guerre n’aurait jamais eu lieu. Cet élément est le lobby pro-israélien, et notamment un groupe de politiciens et de leaders d’opinion néoconservateurs qui pressaient les Etats-Unis d’attaquer l’Irak depuis bien avant le 11 septembre. La faction pro-guerre pensait que le renversement de Saddam améliorerait la position stratégique des Etats-Unis et d’Israël, et inaugurerait un processus de transformation régionale dont profiteraient les deux nations.
(…) Les pressions exercées par l’Etat hébreu et le lobby pro-israélien n’expliquent pas à elles seules la décision prise par l’administration Bush d’attaquer l’Irak en mars 2003, mais elles en constituaient un élément déterminant.
(…) nous affirmons que la guerre était largement motivée par le désir de renforcer la sécurité d’Israël. Il s’agissait déjà d’une affirmation controversée avant que la guerre ne débute, mais elle l’est plus encore maintenant que l’Irak est un devenu un désastre stratégique.
(…) Affirmer cela ne revient pas à dire qu’Israël ou le lobby « contrôlent » la politique étrangère des Etats-Unis. Cela veut tout simplement dire qu’ils ont appelé avec succès à la mise en œuvre de certaines politiques, et que, dans un contexte spécifique, ils ont atteint cet objectif. Si les circonstances avaient été différentes, ils n’y seraient pas parvenus. Mais sans leurs efforts, l’Amérique ne serait probablement pas en Irak aujourd’hui.
(…) Tout au long des mois précédant l’entrée en guerre, les dirigeants israéliens craignaient en effet que Bush décide finalement de ne pas y aller, et ils firent tout ce qui était en leur pouvoir pour s’assurer qu’il ne change pas d’avis à la dernière minute. »
Pourquoi un tel détour ? Parce qu’aujourd’hui, alors que l’une des plus anciennes civilisations du monde est dévastée et en proie à une guerre civile qui risque bien de s’éterniser, les informations qui nous sont pernicieusement distillées en provenance d’Iran sont du même ordre. Le refrain est le même, seul le couplet a changé : il n’est plus question d’ADM, mais de bombe nucléaire. Eh oui !, pour tenter de masquer un tant soit peu l’échec absolu de l’entreprise irakienne – sans parler de celle d’Afghanistan – il faut trouver un moyen d’effrayer plus encore les populations dans le monde pour qu’elles soutiennent l’éventualité d’une option militaire, en utilisant ce qui produira un impact plus fort sur les esprits que les ADM : la bombe atomique!
Tout le monde sait que la simple allusion à l’arme atomique provoque l’effroi le plus total au sein des populations. Les images des gigantesques champignons nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki nous sont rappelées régulièrement. La dévastation instantanée et totale de ces deux villes a marqué les mémoires. Imaginer qu’aujourd’hui, un pays puisse envisager le recours à une telle technologie suffit à en provoquer le rejet immédiat et sa mise au ban de la société par l’ensemble des Nations. Les « experts » en communication le savent bien, qui manipulent l’information et tentent de nous terrifier à la seule idée qu’un gouvernement, ostracisé pour sa culture, ses méthodes et présenté comme l’ennemi public n°1, serait sur le point de l’utiliser.
Mais, un peu plus loin dans le livre, on peut lire : « (…) Certains articles de presse affirmaient que « des membres des services de renseignement israéliens disposent d’éléments indiquant que l’Irak redouble d’efforts pour produire des armes biologiques et chimiques ». Sur CNN, Perès déclara « penser et savoir qu’il [S. Hussein] cherche à acquérir une option nucléaire ». Selon le quotidien hébreu Ha’aretz, Saddam avait donné « ordre (…) à la Commission irakienne pour l’énergie d’accélérer le rythme de son travail ».
Israël alimentait Washington en rapports alarmistes concernant les programmes irakiens d’ADM à un moment où, selon les termes mêmes de Sharon, « la coordination stratégique entre Israël et les Etats-Unis a atteint un niveau sans précédent ». Au lendemain de l’invasion et après les révélations concernant l’absence d’ADM en Irak, le comité du Sénat en charge des Relations avec les services de renseignement ainsi que la Knesset publièrent séparément des rapports révélant que l’essentiel des informations transmises à l’administration Bush par Israël étaient fausses.»
Faut-il rappeler les incalculables victimes civiles de tous ces conflits dans une région déchirée, démantelée, dépecée par les appétits néocoloniaux d’une poignée de puissances occidentales, les qualifiant de manière méprisante de « dommages collatéraux » ?...
Faut-il donc rappeler tous ces crimes, ces meurtres, ces assassinats, ces innombrables blessés et handicapés, ces familles décimées et inconsolables à vie, cette immense désolation que nos pays dits « civilisés » perpétuent en notre nom (!), la plupart du temps sous de faux prétextes… pour espérer que nous n’oubliions pas !?
En ces temps d’intenses manœuvres diplomatiques aussi bien que militaires, dans un Moyen-Orient tellement dévasté par des années de sanctions, d’embargos, de blocus et de guerres multiples, il ne s’agit évidemment pas d’ « en rajouter une couche » ! Mais plutôt de garder notre sens critique en éveil afin de ne pas nous laisser berner une fois de plus par la propagande mensongère qui s’évertue à nous préparer à la prochaine.
Ainsi, le livre Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine de John Mearsheimer et Stephen Walt paru en 2007 aux Ed. La Découverte, ne devrait-il pas être oublié. Je voudrais tout au contraire en rappeler certains passages éloquents, afin de bien comprendre la stratégie déployée par de puissants lobbies qui tentent d’influencer les décisions de la politique américaine – et européenne par rebond – ainsi que leurs opinions publiques.
Dans un chapitre consacré à l’Irak on peut y lire :
« (…) au cours de la période qui précéda la guerre, les Etats-Unis étaient à la fois puissants, confiants dans leur supériorité militaire, et profondément inquiets au sujet de leur sécurité – un cocktail dangereux.
Ces différents éléments forment le contexte stratégique de la décision d’entrer en guerre, et nous aident à comprendre ce qui a sous-tendu et facilité ce choix. Mais l’équation comportait aussi une autre variable, sans laquelle la guerre n’aurait jamais eu lieu. Cet élément est le lobby pro-israélien, et notamment un groupe de politiciens et de leaders d’opinion néoconservateurs qui pressaient les Etats-Unis d’attaquer l’Irak depuis bien avant le 11 septembre. La faction pro-guerre pensait que le renversement de Saddam améliorerait la position stratégique des Etats-Unis et d’Israël, et inaugurerait un processus de transformation régionale dont profiteraient les deux nations.
(…) Les pressions exercées par l’Etat hébreu et le lobby pro-israélien n’expliquent pas à elles seules la décision prise par l’administration Bush d’attaquer l’Irak en mars 2003, mais elles en constituaient un élément déterminant.
(…) nous affirmons que la guerre était largement motivée par le désir de renforcer la sécurité d’Israël. Il s’agissait déjà d’une affirmation controversée avant que la guerre ne débute, mais elle l’est plus encore maintenant que l’Irak est un devenu un désastre stratégique.
(…) Affirmer cela ne revient pas à dire qu’Israël ou le lobby « contrôlent » la politique étrangère des Etats-Unis. Cela veut tout simplement dire qu’ils ont appelé avec succès à la mise en œuvre de certaines politiques, et que, dans un contexte spécifique, ils ont atteint cet objectif. Si les circonstances avaient été différentes, ils n’y seraient pas parvenus. Mais sans leurs efforts, l’Amérique ne serait probablement pas en Irak aujourd’hui.
(…) Tout au long des mois précédant l’entrée en guerre, les dirigeants israéliens craignaient en effet que Bush décide finalement de ne pas y aller, et ils firent tout ce qui était en leur pouvoir pour s’assurer qu’il ne change pas d’avis à la dernière minute. »
Pourquoi un tel détour ? Parce qu’aujourd’hui, alors que l’une des plus anciennes civilisations du monde est dévastée et en proie à une guerre civile qui risque bien de s’éterniser, les informations qui nous sont pernicieusement distillées en provenance d’Iran sont du même ordre. Le refrain est le même, seul le couplet a changé : il n’est plus question d’ADM, mais de bombe nucléaire. Eh oui !, pour tenter de masquer un tant soit peu l’échec absolu de l’entreprise irakienne – sans parler de celle d’Afghanistan – il faut trouver un moyen d’effrayer plus encore les populations dans le monde pour qu’elles soutiennent l’éventualité d’une option militaire, en utilisant ce qui produira un impact plus fort sur les esprits que les ADM : la bombe atomique!
Tout le monde sait que la simple allusion à l’arme atomique provoque l’effroi le plus total au sein des populations. Les images des gigantesques champignons nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki nous sont rappelées régulièrement. La dévastation instantanée et totale de ces deux villes a marqué les mémoires. Imaginer qu’aujourd’hui, un pays puisse envisager le recours à une telle technologie suffit à en provoquer le rejet immédiat et sa mise au ban de la société par l’ensemble des Nations. Les « experts » en communication le savent bien, qui manipulent l’information et tentent de nous terrifier à la seule idée qu’un gouvernement, ostracisé pour sa culture, ses méthodes et présenté comme l’ennemi public n°1, serait sur le point de l’utiliser.
Mais, un peu plus loin dans le livre, on peut lire : « (…) Certains articles de presse affirmaient que « des membres des services de renseignement israéliens disposent d’éléments indiquant que l’Irak redouble d’efforts pour produire des armes biologiques et chimiques ». Sur CNN, Perès déclara « penser et savoir qu’il [S. Hussein] cherche à acquérir une option nucléaire ». Selon le quotidien hébreu Ha’aretz, Saddam avait donné « ordre (…) à la Commission irakienne pour l’énergie d’accélérer le rythme de son travail ».
Israël alimentait Washington en rapports alarmistes concernant les programmes irakiens d’ADM à un moment où, selon les termes mêmes de Sharon, « la coordination stratégique entre Israël et les Etats-Unis a atteint un niveau sans précédent ». Au lendemain de l’invasion et après les révélations concernant l’absence d’ADM en Irak, le comité du Sénat en charge des Relations avec les services de renseignement ainsi que la Knesset publièrent séparément des rapports révélant que l’essentiel des informations transmises à l’administration Bush par Israël étaient fausses.»
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