C’est ainsi que la sécurité algérienne a infiltré l’Elysée et a préparé la nationalisation des hydrocarbures
Hicham Aboud raconte Kasdi Merbah: 17 ans sont passés depuis la disparition du colonel Abdallah Khalef, alias Kasdi Merbah, assassiné le 21 août 1995, lui, son fils, son frère, son chauffeur et son garde du corps. En ce triste anniversaire, Hicham Aboud revient sur les réalisations de l’Algérie à l’époque où Kasdi Merbah était le premier responsable de la sécurité et de la stabilité du pays.
* «L’enfant du Djurdjura, Abdallah Khalef a rejoint le corps de sécurité le 31 décembre 1957, après avoir effectué une formation militaire de six mois, alors qu’il avait à peine 19 ans. Les 70 jeunes qui avaient pris part à cette même formation avaient été répartis sur les différentes régions de la Wilaya V. certains éléments du groupe, dont le défunt Kasdi Merbah, ont été affectés à l’organe de renseignements relevant du ministère de l’armement et des liaisons générales (MALG). Peu de temps après, en 1960, il prend les commandes du service des renseignements de l'Etat-major de l’ALN».
*
* «Son habileté à mener les hommes et ingéniosité dans l’évaluation des situations ont fait de lui la personne la plus qualifiée pour diriger la sécurité militaire en 1962. Sa direction se termine le 5 mai 1979, lorsqu’il est nommé secrétaire général du ministère de la défense nationale au cours du premier mandat présidentiel de Chadli Ben Djedid».
* «L’homme avait une profonde vision stratégique. Il a jeté les premiers jalons de l’organe de sécurité se basant sur sa longue expérience acquise durant la guerre de libération et sa participation en tant qu’expert militaire aux négociations de Rousse et d’Evian.
*
* Cette participation lui a permis de démasquer les intentions dissimulées de la France qui voulait garder la mainmise sur le pays. Pour contrecarrer de tels projets, Kasdi Merbah a œuvré pour que l’organe de sécurité soit solide et imperméable à toute tentative d’infiltration, en adoptant le principe de "pas de discussion" quelque soit la situation. Le défunt a interdit le recrutement des anciens de l’armée française et de ceux mariés à des étrangères. Même pour la génération de l’indépendance, il a éloigné ceux qui étaient apparentés à des français, des harkis, ou leurs sympathisants. Les portes de la sécurité militaire sont restées fermées devant tous ceux qui avaient des comportements troubles ou des antécédents judiciaires».
* «Si beaucoup de gens imaginent que les officiers de la sécurité militaire considérés comme l’élite du pays, vivaient dans l’opulence, c’était loin d’être le cas au moins jusqu’aux débuts des années 90. De nombreux officiers et officiers supérieurs souffraient de la crise du logement, logeaient dans des conditions difficiles au niveau des casernes et avaient du mal à économiser pour s’acheter un véhicule. Mais tous ceux qui ralliaient l’organe se sentaient honorés et étaient déterminés à servir la patrie en dépit des difficultés».
* «A l’époque de Kasdi Merbah, les renseignements algériens ont porté plusieurs coups durs aux renseignements français au cours d’une guerre secrète qui se poursuit jusqu’à présent. Impossible de l’oublier vu son impact sur la stratégie française. Le coup le plus sévère était la nationalisation des hydrocarbures annoncée officiellement le 24 février 1971 par le président défunt Houari Boumediene. Le choix du président Boumediene de dire "Nous avons décidé" n’était pas irréfléchi ou inconscient. Et il savait que la décision de nationaliser les hydrocarbures aurait un impact profond, non seulement sur la France, mais aussi sur tous les pays consommateurs de pétrole, se rappelant même la chute du gouvernement de Téhéran en 1953 lorsque pareille décision avait été prise. Ce qui a poussé feu Boumediene à annoncer avec beaucoup d’assurance la nationalisation des hydrocarbures, sans craindre le contrecoup de la France, c’est qu’il détenait toutes les informations concernant la réaction de l’Etat français. Il savait pertinemment que ce dernier n’oserait pas procéder à une attaque militaire contre l’Algérie. Ces informations lui avaient été fournies par le service de la sécurité militaire dirigé alors par Kasdi Merbah. Ce n’était pas le fruit de suppositions, mais les renseignements algériens avaient réussi à s’infiltrer aux fins fonds de l’Etat français et jusqu’au secrétariat général du Palais de l’Elysée, en envoyant pour cette mission l’officier Rachid Tabti».
Hicham Aboud raconte Kasdi Merbah: 17 ans sont passés depuis la disparition du colonel Abdallah Khalef, alias Kasdi Merbah, assassiné le 21 août 1995, lui, son fils, son frère, son chauffeur et son garde du corps. En ce triste anniversaire, Hicham Aboud revient sur les réalisations de l’Algérie à l’époque où Kasdi Merbah était le premier responsable de la sécurité et de la stabilité du pays.
* «L’enfant du Djurdjura, Abdallah Khalef a rejoint le corps de sécurité le 31 décembre 1957, après avoir effectué une formation militaire de six mois, alors qu’il avait à peine 19 ans. Les 70 jeunes qui avaient pris part à cette même formation avaient été répartis sur les différentes régions de la Wilaya V. certains éléments du groupe, dont le défunt Kasdi Merbah, ont été affectés à l’organe de renseignements relevant du ministère de l’armement et des liaisons générales (MALG). Peu de temps après, en 1960, il prend les commandes du service des renseignements de l'Etat-major de l’ALN».
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* «Son habileté à mener les hommes et ingéniosité dans l’évaluation des situations ont fait de lui la personne la plus qualifiée pour diriger la sécurité militaire en 1962. Sa direction se termine le 5 mai 1979, lorsqu’il est nommé secrétaire général du ministère de la défense nationale au cours du premier mandat présidentiel de Chadli Ben Djedid».
* «L’homme avait une profonde vision stratégique. Il a jeté les premiers jalons de l’organe de sécurité se basant sur sa longue expérience acquise durant la guerre de libération et sa participation en tant qu’expert militaire aux négociations de Rousse et d’Evian.
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* Cette participation lui a permis de démasquer les intentions dissimulées de la France qui voulait garder la mainmise sur le pays. Pour contrecarrer de tels projets, Kasdi Merbah a œuvré pour que l’organe de sécurité soit solide et imperméable à toute tentative d’infiltration, en adoptant le principe de "pas de discussion" quelque soit la situation. Le défunt a interdit le recrutement des anciens de l’armée française et de ceux mariés à des étrangères. Même pour la génération de l’indépendance, il a éloigné ceux qui étaient apparentés à des français, des harkis, ou leurs sympathisants. Les portes de la sécurité militaire sont restées fermées devant tous ceux qui avaient des comportements troubles ou des antécédents judiciaires».
* «Si beaucoup de gens imaginent que les officiers de la sécurité militaire considérés comme l’élite du pays, vivaient dans l’opulence, c’était loin d’être le cas au moins jusqu’aux débuts des années 90. De nombreux officiers et officiers supérieurs souffraient de la crise du logement, logeaient dans des conditions difficiles au niveau des casernes et avaient du mal à économiser pour s’acheter un véhicule. Mais tous ceux qui ralliaient l’organe se sentaient honorés et étaient déterminés à servir la patrie en dépit des difficultés».
* «A l’époque de Kasdi Merbah, les renseignements algériens ont porté plusieurs coups durs aux renseignements français au cours d’une guerre secrète qui se poursuit jusqu’à présent. Impossible de l’oublier vu son impact sur la stratégie française. Le coup le plus sévère était la nationalisation des hydrocarbures annoncée officiellement le 24 février 1971 par le président défunt Houari Boumediene. Le choix du président Boumediene de dire "Nous avons décidé" n’était pas irréfléchi ou inconscient. Et il savait que la décision de nationaliser les hydrocarbures aurait un impact profond, non seulement sur la France, mais aussi sur tous les pays consommateurs de pétrole, se rappelant même la chute du gouvernement de Téhéran en 1953 lorsque pareille décision avait été prise. Ce qui a poussé feu Boumediene à annoncer avec beaucoup d’assurance la nationalisation des hydrocarbures, sans craindre le contrecoup de la France, c’est qu’il détenait toutes les informations concernant la réaction de l’Etat français. Il savait pertinemment que ce dernier n’oserait pas procéder à une attaque militaire contre l’Algérie. Ces informations lui avaient été fournies par le service de la sécurité militaire dirigé alors par Kasdi Merbah. Ce n’était pas le fruit de suppositions, mais les renseignements algériens avaient réussi à s’infiltrer aux fins fonds de l’Etat français et jusqu’au secrétariat général du Palais de l’Elysée, en envoyant pour cette mission l’officier Rachid Tabti».
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