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Gaz non conventionnels : L'Amérique brûle les étapes

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  • Gaz non conventionnels : L'Amérique brûle les étapes

    Abdelkader DJEBBAR
    Le Financier : 17 - 04 - 2010

    Avec les nouvelles techniques d'extraction dans les roches souterraines, c'est une gigantesque transformation qui semble se dessiner dans le monde du gaz. On laisse même croire que cela pourrait « révolutionner » le secteur. Car la nouvelle technique est en train de doper la production des États-Unis, dont les réserves sont désormais estimées à plus de 100 ans, bouleversant ainsi les équilibres mondiaux.
    Selon une étude publiée mercredi par le cabinet IHS Cera, ces techniques dites «non-conventionnelles», ignorées de l'industrie il y a à peine cinq années, ont permis de plus que doubler l'estimation de ressource disponible en Amérique du Nord, à 85.000 milliards de m3. «C'est la plus grande innovation en terme d'énergie depuis l'an 2000", estime-t-on. «On a vu le gaz naturel passer d'une situation d'offre limitée, à une situation d'abondance. Cela modifie la nature de la concurrence dans l'énergie, cela modifie le débat», précise-t-on à Houston, dans le Texas. Les techniques d'extraction des gaz contenus dans les schistes ont connu un développement spectaculaire ces dernières années, ramenant les compagnies vers des régions où l'on croyait les ressources épuisées, comme dans l'État de New York (est). 41 milliards de dollars Alors qu'ils ne représentaient que 1% de la production américaine en 2000, les gaz de schiste atteignent aujourd'hui 20% de la production et pourraient dépasser 50% d'ici 2030, selon une récente étude d'IHS Cera. A l'échelle mondiale, cette évolution fulgurante du marché américain a eu un effet spectaculaire: les États-Unis ont ravi en 2009 à la Russie la place de premier producteur mondial de gaz. Le géant russe Gazprom s'est récemment inquiété de cette «révolution», qui «peut modifier fondamentalement le marché du gaz». Avec un excès de production aux États-Unis, l'offre mondiale de gaz naturel liquéfié (GNL) s'est redirigée vers l'Europe, faisant concurrence à l'offre russe, dont certains pays voudraient être moins dépendants vu les conflits à répétition entre Moscou et l'Ukraine sur l'acheminement des hydro-carbures. D'ailleurs, actuellement, on ne recommande nullement la construction de nouveaux terminaux du GNL aux États-Unis, car l'intérêt est sans grande importance en Amérique du Nord. Selon des chiffres, le gaz «non-conventionnel» pourrait représenter 5 à 7% de la production mondiale en 2030. Autre grande manoeuvre dans le secteur, le géant américain ExxonMobil a déboursé fin 2009 la somme colossale de 41 milliards de dollars pour racheter XTO Energy, spécialisé dans les ressources «non conventionnelles».
    «La révolution du gaz naturel non conventionnel a réduit les perspectives de prix du gaz naturel, et l'a rendu plus compétitif, tout en encourageant des attentes plus élevées en terme de sécurité de l'offre: c'est un changement spectaculaire par rapport à ce qu'on voyait il y a tout juste cinq ans», souligne l'IHS Cera. Le cabinet estime que l'abondance du gaz aux États-Unis soutiendra la consommation, notamment celle des centrales électriques qui pourrait doubler d'ici 2035.
    On estime aujourd'hui que la production de pétrole ou de gaz à partir de schistes bitumineux devient économiquement viables si le prix de baril se situe autour de 100 dollars c'est du moins qu'attendent les américains pour commercialiser à grande échelle leur ‘pétrole sale' produit à partir des carrières de schistes bitumineux. Plus nocif que le naturel Selon Y. Merabet, expert en énergie, l'industrie des schistes bitumineux est en train de se structurer en catimini entre les États fortement industrialisés en panne d'énergie. On assiste aujourd'hui à l'émergence de nouveaux projets, notamment aux États-Unis, en Chine, en France, au Brésil, en Jordanie, au Maroc, avec des acteurs industriels qui cherchent activement des partenaires. L'affaire de manque d'énergie aux États-Unis a atteint son paroxysme, « le pentagone planifie des actions militaires au Moyen-Orient pour assurer ses approvisionnements en énergie, des chiffres astronomiques sont bazardés par l'administration américaine pour l'information sur l'énergie (United States Energy Information Administration) qui estime les réserves mondiales de schiste bitumineux (énergie fossile non-conventionnelle) à 2800 à 3100 milliards de barils de pétrole potentiellement exploitables, dont 1000 à 1200 milliards de barils aux États-Unis, souligne Y. Merabet qui ne manque pas de relever que « la production d'un baril de pétrole issu des sables bitumineux est trois à cinq fois plus émettrice de gaz à effet de serre qu'un baril de pétrole conventionnel, Le GNL, transporté par méthanier, a ouvert un marché au niveau mondial. Les usines de liquéfaction se sont multipliées en Algérie et au Moyen-Orient, notamment pour répondre aux marchés américains et japonais et leur servir un produit hautement raffiné de bonne qualité. Le développement brutal, aux États-Unis, des gaz non-conventionnels pourrait remettre en cause les lourds investissements consentis pour le développement de l'industrie gazière mondiale. Avec les gaz « non-conventionnels » des États-Unis, c'est aussi tout le pétrole des sables bitumineux de l'Alberta, au Canada, qui refait surface avec l'arrivée de la Chine dans la région.
    Dernière modification par upup, 27 septembre 2010, 21h12.

  • #2
    Au Quebec il y a un grand debat sur l'exploitation du gaz de schiste .

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    • #3
      gaz de schistes
      sable bitumineux
      shistes bitumineux..

      c'est selon l'exploitation, les technologies utilisées, et le site en question qu'on peut évaluer les impacts environementaux.

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      • #4
        USA: le rêve nucléaire d'EDF vire au cauchemar

        USA: le rêve nucléaire d'EDF vire au cauchemar
        De Antoine AGASSE (AFP)

        PARIS — Les difficultés s'accumulent pour EDF aux Etats-Unis, au point de remettre en cause les ambitions du groupe français d'y construire une flotte de quatre réacteurs nucléaires EPR.

        Le groupe a reconnu lundi avoir engagé la banque d'investissement Lazard pour le conseiller sur ses "options stratégiques" aux Etats-Unis.

        Simultanément, son partenaire américain, le groupe d'électricité Constellation Energy, a pour sa part fait état d'une "série de problèmes" avec EDF.

        Le groupe français, qui a racheté fin 2008 la moitié des activités nucléaires de Constellation Energy pour un montant de 4,5 milliards de dollars, pâtit depuis lors d'une conjoncture particulièrement défavorable.

        La crise économique et l'arrivée du gaz non conventionnel aux Etats-Unis y ont en effet considérablement amoindri la compétitivité du nucléaire par rapport aux autres sources d'énergie.
        La mise en exploitation de nouveaux gisements de gaz naturel (gaz de schiste, gaz de houille, etc.) a fait chuter les cours sur le marché, rendant plus attractif cet hydrocarbure qui contribue déjà à produire près du quart de l'électricité américaine.

        Parallèlement, la crise économique a contribué à faire chuter la demande et les prix de l'électricité.

        Dans ce contexte, le recours à l'atome, qui nécessite des coûts fixes colossaux (5 milliards d'euros par réacteur), a de moins en moins le vent en poupe. Les investisseurs potentiels risquent en effet de ne pas récupérer leur mise de départ en cas de prix durablement déprimés.

        Autre ombre au tableau: le département américain à l'Energie (DoE) n'a toujours pas attribué les garanties de prêt permettant le démarrage de la construction d'un EPR sur la centrale de Calvert Cliffs (Maryland, Nord-Est).

        L'administration Obama n'a accordé à ce jour qu'une seule garantie pour la construction d'une centrale nucléaire aux Etats-Unis, celle de Vogtle en Géorgie (sud-est).

        Mené par EDF et Constellation, le projet de Calvert Cliffs devait être le premier exemplaire d'une flotte de quatre réacteurs EPR destinés à être implantés aux Etats-Unis.

        En juillet, EDF avait déjà pris acte de la dégradation de la situation aux Etats-Unis en passant dans ses comptes une provision de 1,1 milliard d?euros.

        "Les prix du gaz et de l'électricité sont bas (aux Etats-Unis) et ce niveau de prix fait courir un risque sur la rentabilité des projets" américains, expliquait alors le directeur financier d'EDF Thomas Piquemal.

        Dans la foulée, le bénéfice semestriel du 1er électricien hexagonal avait chuté de 47%.

        La situation s'est encore dégradée depuis lors et Constellation envisagerait désormais d'abandonner les projets nucléaires qu'il mène en commun avec EDF, selon plusieurs médias français et américains.

        Les deux groupes avaient conclu fin 2008 un accord qui donnait la possibilité à Constellation de céder à EDF ses centrales thermiques pour 2 milliards de dollars. Initialement, cette option devait être uniquement exercée si Constellation, durement touché par la crise en 2008, rencontrait de nouveaux problèmes financiers.

        Mais, signe de la détérioration de la relation entre les deux partenaires, l'américain envisagerait aujourd'hui d'exercer cette option alors même que ses centrales ont perdu beaucoup de leur valeur. L'option de vente expire en décembre 2010.

        Officiellement, "EDF a toujours pour objectif de continuer le développement de Calvert Cliffs aux Etats-Unis", assure une porte-parole.

        Mais la situation décrite en interne est moins rose. "Il y a un risque sérieux" sur les projets du groupe aux Etats-Unis, confie ainsi un responsable, sous couvert de l'anonymat.

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