Eau, soleil et vent: le cocktail énergétique rêvé du Maroc pour 2020
DHAR SAADANE (Maroc) - De l'eau, du soleil et du vent : ce sont aujourd'hui les atouts du Maroc, engagé dans un vaste programme de production d'électricité "verte" visant à réduire sa dépendance aux importations d'énergie mais aussi à en exporter une partie vers l'Europe.
Sur les crètes du site de Dhar Saadane, 126 éoliennes surplombent la ville de Tanger sur près de 40 kilomètres pour constituer, selon la responsable du projet, Loubna Farabi, le "plus grand parc éolien d'Afrique".
Ce parc d'une capacité à terme de 140 mégawatts (MW), inauguré en juin par le roi Mohammed VI, est l'une des premières réalisations concrétisant le plan marocain de développement des capacités de production d'énergie renouvelable.
Les lourds investissements nécessaires pour produire cette énergie verte, très coûteuse et à la technologie encore nouvelle, deviennent peu à peu envisageables sur la rive sud de la Méditerranée en raison de l'intérêt de plus en plus affirmé des industriels et gouvernements européens.
Cet intérêt nourrit le plan solaire méditerranéen prévoyant le développement d'ici à 2020 de 20 gigawatts (GW) de capacités de production d'électricité renouvelable au sud, dont un quart serait exporté vers l'Europe.
Un tel schéma représente, aux yeux de Mohammed Yahya Zniber, secrétaire général du département de l'Energie et des Mines, une "opportunité en termes économiques" pour le Maroc.
En privilégiant une diversification de ses sources d'énergie, le Maroc entend "assurer sa sécurité énergétique", a rappelé mercredi la ministre de l'Energie et des Mines, Amina Benkhadra, dans un contexte de hausse continue de sa demande énergétique intérieure (+6,5% en moyenne chaque année).
Le pays importe actuellement plus de 95% de ses énergies primaires (pétrole, charbon, gaz) et 18% de son électricité.
Tout en laissant ouverte la possibilité de se tourner vers le nucléaire, le Maroc s'est d'abord fixé pour ambition de porter à 42% la part d'électricité d'origine renouvelable dans sa capacité de production en 2020, avec une répartition équitable entre hydraulique, éolien et solaire (14% chacun).
Le parc éolien de Dhar Saadane n'est donc que le premier chantier dans la conversion énergétique du royaume, qui veut atteindre une capacité de production éolienne de 2.000 MW en 2020, pour 280 MW installés aujourd'hui, pour un investissement de l'ordre de 2,2 milliards d'euros.
La production d'origine hydraulique doit être renforcée avec la construction de "trois barrages par an jusqu'en 2020" pour atteindre une capacité de 2.200 MW, selon M. Zniber.
Mais le gros chantier concerne le solaire, aujourd'hui marginal au Maroc, avec un plan de 6,6 milliards d'euros qui prévoit "2.000 MW à développer entre aujourd'hui et 2020", rappelle Mustapha Bakkoury, le président de l'Agence marocaine de l'énergie solaire (Masen).
Le Maroc bénéficie d'un gisement solaire lui permettant d'envisager des centrales solaires au rendement supérieur "de 20 à 30%" à celui d'équipements équivalents en Espagne, selon ce responsable.
Cinq sites ont été sélectionnés, le premier projet devant démarrer à Ouarzazate, avec une production espérée de 500 MW en 2015. Un appel d'offres pour une première phase doit être lancé avant fin 2010.
"L'énergie solaire est encore beaucoup plus chère que les énergies conventionnelles" --de l'ordre du simple au double, rappelle toutefois M. Bakkoury. "Cet effort ne saurait être justifié que si nous nous inscrivons dans une logique économique plus large : l'objet du plan solaire est d'instaurer une vraie filière économique".
(©AFP / 01 octobre 2010 07h42)
DHAR SAADANE (Maroc) - De l'eau, du soleil et du vent : ce sont aujourd'hui les atouts du Maroc, engagé dans un vaste programme de production d'électricité "verte" visant à réduire sa dépendance aux importations d'énergie mais aussi à en exporter une partie vers l'Europe.
Sur les crètes du site de Dhar Saadane, 126 éoliennes surplombent la ville de Tanger sur près de 40 kilomètres pour constituer, selon la responsable du projet, Loubna Farabi, le "plus grand parc éolien d'Afrique".
Ce parc d'une capacité à terme de 140 mégawatts (MW), inauguré en juin par le roi Mohammed VI, est l'une des premières réalisations concrétisant le plan marocain de développement des capacités de production d'énergie renouvelable.
Les lourds investissements nécessaires pour produire cette énergie verte, très coûteuse et à la technologie encore nouvelle, deviennent peu à peu envisageables sur la rive sud de la Méditerranée en raison de l'intérêt de plus en plus affirmé des industriels et gouvernements européens.
Cet intérêt nourrit le plan solaire méditerranéen prévoyant le développement d'ici à 2020 de 20 gigawatts (GW) de capacités de production d'électricité renouvelable au sud, dont un quart serait exporté vers l'Europe.
Un tel schéma représente, aux yeux de Mohammed Yahya Zniber, secrétaire général du département de l'Energie et des Mines, une "opportunité en termes économiques" pour le Maroc.
En privilégiant une diversification de ses sources d'énergie, le Maroc entend "assurer sa sécurité énergétique", a rappelé mercredi la ministre de l'Energie et des Mines, Amina Benkhadra, dans un contexte de hausse continue de sa demande énergétique intérieure (+6,5% en moyenne chaque année).
Le pays importe actuellement plus de 95% de ses énergies primaires (pétrole, charbon, gaz) et 18% de son électricité.
Tout en laissant ouverte la possibilité de se tourner vers le nucléaire, le Maroc s'est d'abord fixé pour ambition de porter à 42% la part d'électricité d'origine renouvelable dans sa capacité de production en 2020, avec une répartition équitable entre hydraulique, éolien et solaire (14% chacun).
Le parc éolien de Dhar Saadane n'est donc que le premier chantier dans la conversion énergétique du royaume, qui veut atteindre une capacité de production éolienne de 2.000 MW en 2020, pour 280 MW installés aujourd'hui, pour un investissement de l'ordre de 2,2 milliards d'euros.
La production d'origine hydraulique doit être renforcée avec la construction de "trois barrages par an jusqu'en 2020" pour atteindre une capacité de 2.200 MW, selon M. Zniber.
Mais le gros chantier concerne le solaire, aujourd'hui marginal au Maroc, avec un plan de 6,6 milliards d'euros qui prévoit "2.000 MW à développer entre aujourd'hui et 2020", rappelle Mustapha Bakkoury, le président de l'Agence marocaine de l'énergie solaire (Masen).
Le Maroc bénéficie d'un gisement solaire lui permettant d'envisager des centrales solaires au rendement supérieur "de 20 à 30%" à celui d'équipements équivalents en Espagne, selon ce responsable.
Cinq sites ont été sélectionnés, le premier projet devant démarrer à Ouarzazate, avec une production espérée de 500 MW en 2015. Un appel d'offres pour une première phase doit être lancé avant fin 2010.
"L'énergie solaire est encore beaucoup plus chère que les énergies conventionnelles" --de l'ordre du simple au double, rappelle toutefois M. Bakkoury. "Cet effort ne saurait être justifié que si nous nous inscrivons dans une logique économique plus large : l'objet du plan solaire est d'instaurer une vraie filière économique".
(©AFP / 01 octobre 2010 07h42)
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