Le royaume chérifien a cinquante ans. Sans avoir la prétention d’établir un bilan de cinquante ans de construction économique, la tâche demanderait, à l’évidence, beaucoup plus de développements qu’une simple chronique, on peut observer que ce pays est toujours sans programme d’ajustement structurel et que les contestations sociales n’ont pas baissé d’intensité, bien au contraire: c’est maintenant à l’islamisme radical que le palais a à faire face.
Si l’on en croit le dernier rapport du FMI sur le Maroc: «Les autorités (de ce pays) pensent que la pauvreté, le chômage et l’exclusion sociale sont les causes fondamentales de l’extrémisme islamique qui pose un problème politique de premier ordre. Le développement social revêt donc - aujourd’hui plus que jamais - la priorité absolue».
Trois chiffres éclairent sur la précarité économique et sociale que vivent les Marocains:
1- Le taux de chômage urbain est de 18% en 2004 (les statisticiens marocains n’évaluent que le chômage urbain considérant qu’en zone rurale il s’agit principalement de sans-emploi. Or, il faut savoir que c’est en zone rurale qu’il y a surtout de l’emploi).
2- La pauvreté touche 15% de la population marocaine.
3- Et ceux qui sont considérés comme économiquement vulnérables (c’est-à-dire en fait exposés à la précarité et l’exclusion) sont évalués à 40% de la population.
En 2005, l’économie marocaine est toujours fragile et volatile: l’agriculture qui représente le cinquième de l’économie est toujours soumise aux aléas climatiques malgré les efforts considérables qui ont été faits dans le secteur de l’hydraulique. Déjà durant le protectorat français, le maréchal Lyautey observait: «Au Maroc, gouverner c’est pleuvoir». Entre 1991 et 2004, la croissance agricole a été très erratique (instable): l’écart-type de cette croissance durant la période a été de 35% (contre 1,3% pour la croissance économique non agricole beaucoup plus stable).
La dette publique globale (interne et externe) pour sa part atteint 70% du PIB (29% en Algérie) et la dette extérieure (16 milliards de dollars) 30% du PIB (16% du PIB en Algérie). La dette extérieure marocaine est restée soutenable grâce aux recettes des privatisations (téléphonie: 2,3 milliards de dollars) et des programmes de conversion de dettes en prises de participations. Rappelons que le PIB marocain est de 53 milliards de dollars et le PIB par tête d’habitant de 1.660 dollars (102 milliards de dollars et 3.100 dollars respectivement pour l’Algérie). La balance commerciale enregistre en 2005 un déficit de 8,5 milliards de dollars (excédent de 23,5 milliards de dollars en Algérie).
Pour tenter de redynamiser son économie, le gouvernement marocain - à l’instar des autorités algériennes - met en oeuvre actuellement une politique budgétaire expansionniste pour stimuler la croissance: le déficit budgétaire représente, en 2005, 5,5% du PIB. Mais, ici, cette politique de relance est fondée sur une hausse des salaires (stimuler la consommation), une baisse des impôts et taxes sur les importations (encourager les investissements) et des programmes publics de lutte contre la pauvreté notamment par le financement de programmes d’équipement dans les campagnes. Ces programmes d’investissements publics marocains sont de bien moindre envergure que les programmes d’investissements publics mis en oeuvre en Algérie, les possibilités financières de chacun des deux pays étant sans commune mesure.
Ces difficultés économiques et sociales du Maroc sont expliquées par le FMI par une tiédeur des pouvoirs publics dans l’application des réformes libérales. «Si cela ne marche pas, c’est à cause des hésitations des autorités dans leur programme de libéralisation économique et de réduction des dépenses publiques», semble souligner le FMI.
L’institution financière internationale recommande alors au gouvernement marocain de réduire les dépenses publiques en:
1- supprimant les subventions alimentaires sur une période de trois ans,
2- diminuant le ratio masses salariales/PIB,
3- libérant les prix pétroliers au plan interne,
4- ciblant mieux l’aide aux populations vulnérables.
La rengaine du FMI adressée à tous les pays qui appliquent les programmes d’ajustement structurel qu’il leur impose, est aujourd’hui bien connue: «Si vous avez de mauvais résultats économiques et sociaux, ce n’est pas à cause du libéralisme économique mais, au contraire, à cause de vos hésitations à faire du libéralisme économique».
Par le Quotidien d'Oran (Abdelmadjid Bouzidi)
Si l’on en croit le dernier rapport du FMI sur le Maroc: «Les autorités (de ce pays) pensent que la pauvreté, le chômage et l’exclusion sociale sont les causes fondamentales de l’extrémisme islamique qui pose un problème politique de premier ordre. Le développement social revêt donc - aujourd’hui plus que jamais - la priorité absolue».
Trois chiffres éclairent sur la précarité économique et sociale que vivent les Marocains:
1- Le taux de chômage urbain est de 18% en 2004 (les statisticiens marocains n’évaluent que le chômage urbain considérant qu’en zone rurale il s’agit principalement de sans-emploi. Or, il faut savoir que c’est en zone rurale qu’il y a surtout de l’emploi).
2- La pauvreté touche 15% de la population marocaine.
3- Et ceux qui sont considérés comme économiquement vulnérables (c’est-à-dire en fait exposés à la précarité et l’exclusion) sont évalués à 40% de la population.
En 2005, l’économie marocaine est toujours fragile et volatile: l’agriculture qui représente le cinquième de l’économie est toujours soumise aux aléas climatiques malgré les efforts considérables qui ont été faits dans le secteur de l’hydraulique. Déjà durant le protectorat français, le maréchal Lyautey observait: «Au Maroc, gouverner c’est pleuvoir». Entre 1991 et 2004, la croissance agricole a été très erratique (instable): l’écart-type de cette croissance durant la période a été de 35% (contre 1,3% pour la croissance économique non agricole beaucoup plus stable).
La dette publique globale (interne et externe) pour sa part atteint 70% du PIB (29% en Algérie) et la dette extérieure (16 milliards de dollars) 30% du PIB (16% du PIB en Algérie). La dette extérieure marocaine est restée soutenable grâce aux recettes des privatisations (téléphonie: 2,3 milliards de dollars) et des programmes de conversion de dettes en prises de participations. Rappelons que le PIB marocain est de 53 milliards de dollars et le PIB par tête d’habitant de 1.660 dollars (102 milliards de dollars et 3.100 dollars respectivement pour l’Algérie). La balance commerciale enregistre en 2005 un déficit de 8,5 milliards de dollars (excédent de 23,5 milliards de dollars en Algérie).
Pour tenter de redynamiser son économie, le gouvernement marocain - à l’instar des autorités algériennes - met en oeuvre actuellement une politique budgétaire expansionniste pour stimuler la croissance: le déficit budgétaire représente, en 2005, 5,5% du PIB. Mais, ici, cette politique de relance est fondée sur une hausse des salaires (stimuler la consommation), une baisse des impôts et taxes sur les importations (encourager les investissements) et des programmes publics de lutte contre la pauvreté notamment par le financement de programmes d’équipement dans les campagnes. Ces programmes d’investissements publics marocains sont de bien moindre envergure que les programmes d’investissements publics mis en oeuvre en Algérie, les possibilités financières de chacun des deux pays étant sans commune mesure.
Ces difficultés économiques et sociales du Maroc sont expliquées par le FMI par une tiédeur des pouvoirs publics dans l’application des réformes libérales. «Si cela ne marche pas, c’est à cause des hésitations des autorités dans leur programme de libéralisation économique et de réduction des dépenses publiques», semble souligner le FMI.
L’institution financière internationale recommande alors au gouvernement marocain de réduire les dépenses publiques en:
1- supprimant les subventions alimentaires sur une période de trois ans,
2- diminuant le ratio masses salariales/PIB,
3- libérant les prix pétroliers au plan interne,
4- ciblant mieux l’aide aux populations vulnérables.
La rengaine du FMI adressée à tous les pays qui appliquent les programmes d’ajustement structurel qu’il leur impose, est aujourd’hui bien connue: «Si vous avez de mauvais résultats économiques et sociaux, ce n’est pas à cause du libéralisme économique mais, au contraire, à cause de vos hésitations à faire du libéralisme économique».
Par le Quotidien d'Oran (Abdelmadjid Bouzidi)
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