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    CHINIDIA = Chine + Inde. Ce terme popularisé par Pete Engardio redacteur en chef de BusinessWeek et enseignant à l'universite de UCLAA.

    Toute le monde ne parle que de CHINDIA la chine avec 9 % de croissance et l'inde avec 8 % de croissance sont la locomotive du monde.

    Un vrai danger pour le monde occidental et uen vraie aubaine pour le tiers- monde.



    Une excellente analyse de Guy Sorman dans les echos .....

    Attirer les capitaux -rares - pour les combiner avec une main-d'oeuvre - abondante - est la recette du succès : le destin des pays pauvres est indexé sur leur degré de mondialisation. Dès les années 1960, en Corée du Sud ou à Singapour, cela fut compris. Tandis que Chinois et Indiens perdaient une génération avant de se rallier à l'efficacité évidente du marché : les Indiens souffrirent du modèle soviétique importé par Nehru, les Chinois, encore plus mal lotis, subirent le maoïsme. Rien dans leur civilisation ne les destinait à la croissance zéro, seule l'idéologie aura retardé leur décollage. Il revint à Rajiv Gandhi en Inde, à Deng Xiaoping en Chine, simultanément, de passer de l'idéologie à l'économie : vingt ans plus tard, quel bilan ?

    L'Inde, comme la Chine, progresse vite mais la Chine plus que l'Inde : partant d'un revenu par habitant identique à celui de l'Inde, ce dernier correspond maintenant en Chine au double de celui de l'Inde. Avantage à la Chine ? C'est ce que l'on entend, mais qui n'est pas si clair et ne permet pas d'anticiper : les méthodes expéditives qui ont servi la Chine sont aussi celles qui la menacent. A l'inverse, la lenteur de l'Inde garantit sa stabilité.

    Le « turbo » chinois tout d'abord : moteur à deux temps, il fonctionne sur l'autoritarisme et les investissements étrangers. Cet apport de capitaux, douze fois supérieur en Chine qu'en Inde, explique pour l'essentiel la différence des taux de croissance. Pourquoi cette préférence pour la Chine ? Le capital, sans états d'âme, constate qu'en Chine le Parti communiste s'occupe de tout, fournit - clefs en main - l'usine et la main-d'oeuvre. Que 20 % seulement des Chinois bénéficient du développement, alors que 80 % balancent entre la résignation et la révolte, cela ne concerne pas les investisseurs étrangers : l'injustice, la tyrannie ne sont-elles pas des affaires intérieures à la Chine ? Encore que la Bourse américaine a mal réagi au récent pacte de collaboration passé entre Google et la censure chinoise.

    L'Inde est plus complexe parce que les Indiens ont des droits : ils votent, se syndiquent, défendent leurs intérêts. Tout en est ralenti, les procédures et les décisions ; l'autonomie des Etats qui composent l'Inde, ajoute encore à la difficulté d'y entreprendre. A la différence du moteur chinois, celui de l'Inde est à quatre temps : débat, décision, élection, application. Mais, avantage pour l'Inde, la mondialisation est un choix démocratique, ratifié par des majorités successives, sans doute irréversible. Les Indiens ont des droits ? Mais les entreprises étrangères en ont aussi, garantis par la loi, des juges et des médias indépendants. Cette liberté, propre à l'Inde, éclaire le goût pour l'innovation, si manifeste dans ses industries de l'information et assez introuvable en Chine. A-t-on observé qu'il existe une relation entre la création, celle de logiciels par exemple, et la démocratie ? Dans les régimes totalitaires - sans débats, ni droits -, on ne produit pas de logiciels, on les copie.

    Demandons-nous aussi ce que développement veut dire ? Le taux de croissance et le revenu par habitant permettent-ils véritablement de départager l'Inde et la Chine ? D'autres critères, tel le développement humain, combinent l'espérance de vie et la scolarisation : l'avance de la Chine sur l'Inde en devient moins nette. Envisageons que les dirigeants de la Chine ne poursuivent peut-être pas les mêmes fins que ceux de l'Inde. Le Parti communiste chinois est avant tout en quête de reconnaissance internationale et de puissance pour ses membres : ceux-ci estiment représenter la Chine bien que nul ne les ait jamais élus. Le milliard de paysans chinois ? Qu'ils patientent. Les dirigeants de l'Inde, eux, ne peuvent pas confondre puissance nationale et développement : leurs électeurs l'interdisent. « Le progrès, disait le mahatma Gandhi, doit se mesurer à l'aune de la plus pauvre des paysannes de l'Inde. » Aucun mahatma n'inspire le Parti chinois.

    Au terme de vingt ans de mondialisation plus expéditive en Chine qu'en Inde, est-il pire d'être pauvre en Inde ou en Chine ? Là encore, le revenu par habitant ne rend pas compte des disparités régionales et sociales, considérables dans ces deux pays, mais qui vont s'aggravant en Chine plus qu'en Inde. Le revenu par habitant ne comptabilise pas non plus des valeurs immatérielles, mais réelles, comme la liberté politique, la liberté religieuse, le droit à l'information, le droit d'avoir des enfants ; concrets en Inde, ces droits sont inexistants en Chine. En Inde, le développement conforte ces droits tandis qu'en Chine, le Parti résiste à toute évolution libérale.

    Prophétiser ? Le moteur indien, lent à démarrer, ne calera pas ; il devrait pourvoir à une croissance régulière et redistribuée. Le moteur chinois est plus incertain : le peuple n'a jamais été consulté et le Parti communiste s'est divisé entre partisans de la mondialisation et ceux du repli sur les campagnes. Avec, en Chine, une grande inconnue : les révoltes, incessantes, tourneront-elles à la révolution ? Un conseil aux investisseurs étrangers : enrichissez-vous vite en Chine mais durablement en Inde. Et nous, Français ? Nous devons souhaiter la prospérité des Chinois comme celle des Indiens parce qu'ils sont nos frères humains et parce que leur mondialisation nous sert : nous consommons moins cher et nous gagnons de nouveaux clients. Nous devons souhaiter aussi, voire favoriser, une évolution démocratique en Chine : nul n'évoque un péril indien tandis que le risque chinois est réel, lié au caractère imprévisible du Parti communiste.




    Extraits de la conférence de Pete Engardio à HEC Montreal....
    http://www.cerium.ca/article1684.html

    Powerpooint de la présentation :

    http://www.cerium.ca/IMG/ppt/engardio.ppt


    En fin un graphique intéressant :



    Notez que le PIB chnois dépassera celui des USA en 2050 et que l'inde aura rattrapé son retard face à l'oncle SAM....

    Stanislas
    “If you think education is expensive, try ignorance”
    Derek Bok
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