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TRANSPORT • Y aura-t-il encore un pilote dans l’avion ?

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  • TRANSPORT • Y aura-t-il encore un pilote dans l’avion ?

    Les drones devraient bientôt faire partie de l’espace aérien civil. A terme, ils pourront même transporter des passagers.

    21.10.2010 | Paul Marks | New Scientist
    © DR
    Prototypes d'avions sans pilote (UAVs)
    Repère

    Pour éviter les collisions, les aéronefs actuels utilisent le Traffic Alert and Collision Avoidance System (TCAS). Il s’agit d’émetteurs radio qui diffusent la position de l’appareil et alertent le pilote en cas de risque de collision. Avant de pouvoir partager l’espace aérien civil, les drones devront pouvoir détecter ces signaux et être équipés de capteurs (radars, caméras optiques ou détection infrarouge).

    Accepteriez-vous de voyager à bord d’un avion en sachant qu’il n’y a pas de pilote dans le cockpit ? Il ne s’agit pas là d’une simple *question théorique. En juin 2010, l’Admi*nistration fédérale de l’aviation américaine (FAA) a lancé ce qui pourrait être la première étape d’un long parcours vers une automatisation intégrale des avions de ligne (xxxx).xxxxxxxxxxx filiale de Boeing basée à Bingen, dans l’Etat de Washington, et la Garde nationale aérienne du New Jersey d’étudier la façon dont l’aviation civile pourrait partager son espace aérien avec des avions sans pilotes à bord, autrement dit des drones. Au Royaume-Uni, le programme de recherche Astraea 2, conduit par BAE Systems et EADS, maison mère d’Airbus, poursuit des objectifs similaires.

    Des deux côtés de l’Atlantique, le but est de permettre à des drones de partager l’espace aérien civil plutôt que de leur en réserver un couloir pour chaque vol, comme c’est le cas aujourd’hui. Même si la méthode actuelle a permis d’éviter des collisions, l’opération prend du temps et réduit les possibilités de décollage immédiat des drones. Pour pouvoir partager l’espace aérien civil, les drones devront être capables de détecter la présence d’autres appareils et de les éviter. Par ailleurs, les contrôleurs aériens devront disposer de moyens suffisants pour gérer des légions de drones dont les pilotes pourront se trouver à plusieurs centaines de kilomètres de leurs appareils.

    Pourquoi envisage-t-on d’ouvrir le ciel aux drones ? D’une part parce qu’ils pourraient renforcer à peu de frais les opérations de surveillance des frontières, comme l’explique Lambert Dopping-Hepenstal, chef de projet de l’Astraea 2 chez BAE. D’autre part parce qu’ils pourraient intervenir dans la surveillance des villes, les opérations de sauvetage et la supervision des cultures agricoles.

    Mais les applications à l’étude ne s’arrêtent pas là. Une fois que les drones pourront éviter les avions de ligne, on les affectera également au transport du fret. “Les compagnies de fret tiennent à se débarrasser de leurs pilotes. Les sommes qu’elles économiseraient sur les traitements et avantages, sans oublier les cotisations de retraite et d’assurance-maladie, sont colossales”, fait remarquer Mary Cummings, ancienne pilote de chasse de la marine américaine, qui étudie aujourd’hui les moyens d’automatiser les systèmes d’aviation à l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT). A vrai dire, les drones militaires comptent déjà *d’énor*mes engins capables de transporter du fret : le plus gros modèle de Global Hawk [drone de surveillance] développé par *Nor*throp Grumman a une envergure de 38 mè*tres, autant que l’increvable Boeing 737.

    Mary Cummings est convaincue que le facteur des coûts s’avérera décisif. Actuellement, les systèmes d’autopilotage et d’autoatterrissage, qui permettent aux avions d’atterrir sur la piste en suivant automatiquement une balise radio, jouent déjà un rôle si important que les pilotes finiront rapidement par être perçus comme superflus, même pour les avions de ligne. “On n’aura plus besoin de pilotes ayant une formation de 1 million de dollars [700 000 euros], soutient-elle.

    Selon Carolyn Evans, de la Fédération des pilotes de British Airline, “les drones continueront à avoir besoin de pilotes ayant le même niveau de compétence qu’aujourd’hui, mais il se pourrait qu’ils n’aient plus besoin de copilotes, ce qui, on peut s’en douter, n’est pas vraiment du goût des pilotes”. Accepterait-elle de voyager à bord d’un drone ? “C’est comme pour les services spartiates offerts par certaines compagnies aériennes à bas coût : l’idée ne me plaît guère. Je dirai donc que non, vous ne me verrez pas dans un tel appareil.” Quant à Mary Cummings, elle n’en démord pas. “Si l’aller-retour Boston-Los Angeles sur le premier avion de ligne sans pilote ne coûte que 50 dollars [35 euros], les gens se bousculeront pour le prendre”, prédit-elle.
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