A fin septembre, les volumes ont fondu de 37,5%!
· La révision du régime de subvention produit l’effet inverse
· Mal comprise par les agriculteurs, l’agrégation piétine
C’est l’un des effets collatéraux mais inattendu du fameux dispositif d’agrégation des agriculteurs lancé dans la foulée du Plan Maroc vert.
Alors que l’un de ses objectifs est de développer la mécanisation dans l’agriculture, les ventes du matériel agricole plongent. Sur les 9 premiers mois de l’année, elles enregistrent une baisse spectaculaire de 37,5%. Il s’est écoulé 2.637 machines contre 4.217 pour la même période en 2009.
Pour les importateurs et distributeurs de matériel, le coup est rude. C’est la grosse désillusion dans la profession. La perte du chiffre d’affaires prend les allures d’un «précipice», commente un opérateur.
Le marché du matériel agricole était estimé ces dernières années entre 2 et 2,5 milliards de dirhams par an. Un quinté de sociétés représentant les grandes marques internationales trustent plus de 80% du marché: Comicom, Dimateq, Stokvis Nord Afrique Somma et Socopim.
Pour ne rien arranger, c’est l’équipement le plus structurant, le tracteur agricole qui fait à lui seul 85% du volume des ventes, qui est le plus touché. Mais ce coup de froid concerne quasiment la totalité des familles d’équipements: le matériel de traitement et le matériel de semis.
A quoi donc imputer cette dégringolade? Les professionnels avancent plusieurs explications. La réforme, précipitée à leurs yeux, du dispositif d’aide de l’Etat à l’acquisition du matériel agricole partait certes d’une bonne intention, mais elle s’est avérée à court terme, un frein à la mécanisation du secteur agricole.
La baisse simultanée du taux de la subvention à 30% (au lieu de 40%) et celle du plafond à 72.000 dirhams contre 90.000 précédemment, a fait beaucoup de dégâts. En parallèle, il avait été décidé que l’ancienne grille des aides qui avait permis d’accélérer le taux de mécanisation dans l’agriculture ne serait appliquée qu’aux projets s’intégrant dans l’agrégation.
Le problème est que l’agrégation, cette grande réforme censée restructurer l’agriculture n’est pas aujourd’hui comprise par les petits agriculteurs. De facto, la majorité d’entre eux sont exclus du système d’aides publiques car la nouvelle grille leur paraît moins intéressante.
Bref, c’est l’objectif même visé par le Plan vert, à savoir le développement du taux de mécanisation qui aujourd’hui est en souffrance. Avec un minimum de concertation, on aurait pu éviter toutes ces incohérences, analyse un opérateur. L’une des conséquences que redoutent les professionnels est de voir relancer les importations de matériel d’occasion.
Par ailleurs, les conditions d’éligibilité aux aides prévues dans le cadre du régime universel (hors agrégation) ont été considérablement durcies au motif de lutter contre la fraude. L’accès à la subvention est dorénavant conditionné à une autorisation préalable, laquelle a charrié plusieurs procédures et une bureaucratie qui a rendu trop complexe ce dispositif de soutien. Peu de petits agriculteurs sont capables de constituer par exemple un dossier de demande de subvention.
Il est exigé par une preuve de l’attachement de l’agriculteur à la terre qu’il exploite. Entre autres, des pièces justificatives relatives à la superficie exploitée. Cela implique forcément la production d’un certificat d’immatriculation. Or, lorsqu’on sait que la majorité des terres agricoles n’ont pas d’état civil, inutile de deviner la suite.
© Leconomiste 28/10/2010
· La révision du régime de subvention produit l’effet inverse
· Mal comprise par les agriculteurs, l’agrégation piétine
C’est l’un des effets collatéraux mais inattendu du fameux dispositif d’agrégation des agriculteurs lancé dans la foulée du Plan Maroc vert.
Alors que l’un de ses objectifs est de développer la mécanisation dans l’agriculture, les ventes du matériel agricole plongent. Sur les 9 premiers mois de l’année, elles enregistrent une baisse spectaculaire de 37,5%. Il s’est écoulé 2.637 machines contre 4.217 pour la même période en 2009.
Pour les importateurs et distributeurs de matériel, le coup est rude. C’est la grosse désillusion dans la profession. La perte du chiffre d’affaires prend les allures d’un «précipice», commente un opérateur.
Le marché du matériel agricole était estimé ces dernières années entre 2 et 2,5 milliards de dirhams par an. Un quinté de sociétés représentant les grandes marques internationales trustent plus de 80% du marché: Comicom, Dimateq, Stokvis Nord Afrique Somma et Socopim.
Pour ne rien arranger, c’est l’équipement le plus structurant, le tracteur agricole qui fait à lui seul 85% du volume des ventes, qui est le plus touché. Mais ce coup de froid concerne quasiment la totalité des familles d’équipements: le matériel de traitement et le matériel de semis.
A quoi donc imputer cette dégringolade? Les professionnels avancent plusieurs explications. La réforme, précipitée à leurs yeux, du dispositif d’aide de l’Etat à l’acquisition du matériel agricole partait certes d’une bonne intention, mais elle s’est avérée à court terme, un frein à la mécanisation du secteur agricole.
La baisse simultanée du taux de la subvention à 30% (au lieu de 40%) et celle du plafond à 72.000 dirhams contre 90.000 précédemment, a fait beaucoup de dégâts. En parallèle, il avait été décidé que l’ancienne grille des aides qui avait permis d’accélérer le taux de mécanisation dans l’agriculture ne serait appliquée qu’aux projets s’intégrant dans l’agrégation.
Le problème est que l’agrégation, cette grande réforme censée restructurer l’agriculture n’est pas aujourd’hui comprise par les petits agriculteurs. De facto, la majorité d’entre eux sont exclus du système d’aides publiques car la nouvelle grille leur paraît moins intéressante.
Bref, c’est l’objectif même visé par le Plan vert, à savoir le développement du taux de mécanisation qui aujourd’hui est en souffrance. Avec un minimum de concertation, on aurait pu éviter toutes ces incohérences, analyse un opérateur. L’une des conséquences que redoutent les professionnels est de voir relancer les importations de matériel d’occasion.
Par ailleurs, les conditions d’éligibilité aux aides prévues dans le cadre du régime universel (hors agrégation) ont été considérablement durcies au motif de lutter contre la fraude. L’accès à la subvention est dorénavant conditionné à une autorisation préalable, laquelle a charrié plusieurs procédures et une bureaucratie qui a rendu trop complexe ce dispositif de soutien. Peu de petits agriculteurs sont capables de constituer par exemple un dossier de demande de subvention.
Il est exigé par une preuve de l’attachement de l’agriculteur à la terre qu’il exploite. Entre autres, des pièces justificatives relatives à la superficie exploitée. Cela implique forcément la production d’un certificat d’immatriculation. Or, lorsqu’on sait que la majorité des terres agricoles n’ont pas d’état civil, inutile de deviner la suite.
© Leconomiste 28/10/2010
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