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onstruction navale- Les rêves pas fous de CCN, l’algérienne

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  • onstruction navale- Les rêves pas fous de CCN, l’algérienne

    Le pari raisonnable de Cartenna Construction Navale


    Elle s’appelle CCN. Elle est algérienne, elle ne fait pas dans l’industrie de l’information mais dans la construction de petits bateaux. La demande existe. Ceux qui ont investi dans CCN (Cartenna Construction Navale) y croient. Ils ne pensent pas s’être embarqués dans une galère mais dans un vrai projet industriel. Rencontre à Ténès avec une petite entreprise qui peut devenir grande.

    Abdelkader Mekkakia est de ces jeunes investisseurs algériens qui osent. Après des années à labourer le marché des composants, systèmes et réseaux informatiques, il se lance dans les métiers de la mer avec des associés dans une folle aventure : la construction navale. Et, pour son baptême du feu, il devra assister à la mise à l’eau, moins d’une année après le lancement de son entreprise en 2009, au mois de septembre du premier des cinq bateaux que Cartenna Construction Navale (CCN) a réalisé. C’est une gageure que Mekkakia, natif de la ville côtière de Ténès, dans la wilaya de Chlef, a réalisé. Construire en moins d’une année, malgré la faiblesse des financements, cinq bateaux, dont le premier sera probablement «mis à l’eau durant ce mois de septembre». «Cartenna Construction Navale a vu le jour en 2009, et nous avions pensé, avec mes associés, investir le créneau de la construction de bateaux» dans une région où la demande pour ce genre d’embarcations est très importante. A Ténès, le port de pêche de la ville, mitoyen du port commercial, ne contient actuellement que de vieux bateaux de pêche, presque tous en bois, rarement en fibre de verre. Or, la pêche à Ténès, une ville de plus de 100.000 habitants dispersés sur la ZHUN de Chaarir, le Vieux Ténès et le quartier de «La Cave» , est l’une des principales activités économiques avec l’agriculture, le vignoble et les services.
    Sidi Akkacha, ville de champions
    Le chantier naval est ainsi implanté dans des ateliers loués par la Sonaric, une entreprise nationale de construction de matériel électroménagers, installée à Sidi Akkacha, à quelques 6 kilomètres à l’Est de Ténès. Et CCN voudrait avoir la «baraka » de Nouredine Morceli, champion olympique en 1992 aux JO de Barcelone, natif de ce petit village, célèbre pour la qualité de ses raisins de table. Sur le site du chantier, quatre embarcations, mises sur des rails, sont en voie de finition, alors que la coque de la cinquième est en train de prendre forme dans le moule construit par les travailleurs de CCN, des tunisiens. «Nous avons opté pour des travailleurs tunisiens car ils ont le savoir faire et la technique de la construction de bateaux de pêche», souligne Abdelkader Mekkakia. Seul problème, en cours de règlement : leur permis de travail tarde à venir, alors que tous «les documents» ont été déposés au niveau de l’inspection du travail de Chlef. Selon des indiscrétions, le gouvernement algérien ne donne plus de permis de travail aux tunisiens, pour appliquer le sacro-saint principe de la réciprocité. Mais, cela n’empêche pas travailleurs tunisiens et leurs patrons algériens de faire avancer le chantier, espérant que la solidarité maghrébine finira bien un jour par triompher.
    Cinq bateaux ont déjà trouvé preneurs
    Cartenna Construction Navale, qui a son siège à Ténès, est constituée de trois associés, avec un capital social de 100.000 dinars, comme le veut le règlement. «Dans cette aventure, nous avons investi en fonds propres quelques 10 millions de dinars», affirme M.Mekkakia, qui ajoute qu’un contrat avec une banque publique à Oran a été également signé pour le financement de «notre projet». Ce financement bancaire, dont il attend l’arrivée pour bientôt «devrait booster le chantier et nos activités», estime encore M.Mekkakia. Même si, pour lui, «la mise à l’eau de notre premier bateau devra décider vraiment de la voilure que prendra notre entreprise». Et puis les nouvelles sont plutôt bonnes pour ces «novices» de la construction navale : les cinq bateaux ont déjà trouvé preneurs, et des avances sur construction ont été engrangées par CCN qui a fait pour 2009 un chiffre d’affaires de 50 millions de dinars. «Aides-toi, le Ciel t’aidera», semblent se dire les associés de cette jeune entreprise. Car le prix de cession d’un bateau est très compétitif par rapport aux prix sur le segment des bateaux de pêche de 14 mètres: 12 millions de dinars pour une embarcation armée, et 10 millions de dinars environ sans armement.
    Des prix attractifs
    Des prix très attractifs pour le segment des bateaux de pêche d’une envergure de 14 mètres, généralement des sardiniers. «Nous avons un bon carnet de commandes pour le futur, et la mise à l’eau des bateaux en cours de finition devra déterminer le volume des prochaines commandes. Et, pour l’avenir, nous envisageons de construire des bateaux de plaisance, des bateaux de pêche de 11 mètres (sardiniers notamment) et des embarcations rapides (semi-rigides)», se plaît à annoncer M.Mekkakia, gérant d’une entreprise en passe de concrétiser l’adage de «l’appétit vient en mangeant». En Algérie, il existe en tout et pour tout moins d’une dizaine d’entreprises privées de construction de bateaux de pêche de 14 mètres et 11 mètres, une situation anachronique qui a obligé les armateurs et pêcheurs professionnels à se rabattre sur les marchés espagnols, italiens ou français et marocain. Quant à la production halieutique nationale, elle est avec moins de 20.000 tonnes par an, la plus faible des pays maghrébins.
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