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Les entreprises canadiennes viennent recruter en France

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  • Les entreprises canadiennes viennent recruter en France

    La situation a de quoi surprendre. Il est loin en effet le temps où des employeurs, en mal de salariés, venaient offrir des emplois. Dans les années 1980, cela arrivait encore dans les universités qui formaient de jeunes loups de la finance, mais à part cela... Et voilà qu'il y a quelques jours, des entreprises sont venues offrir des milliers de postes à des candidats à l'embauche en France.

    Des postes par milliers


    Des entreprises canadiennes, cela dit. Elles étaient plusieurs dizaines, dans la high tech, le tourisme, l'hôtellerie, la santé, la finance, les mines, installées à l'Espace Charenton, à Paris, à l'occasion des journées Destination Canada. Ce pays, qui souffre d'un manque de main d'œuvre chronique - malgré la crise, son taux de chômage n'est que de 7,9% actuellement - cherche non seulement à recruter, mais aussi, et surtout, à attirer de nouveaux immigrants. Et, bilinguisme oblige, le Canada recherche aussi des francophones. A l'inverse de nombreux autres pays, le Canada ouvre les bras aux candidats à l'aventure. Avec un discours qui fait mouche : « Nous offrons une qualité de vie incomparable », précise ainsi l'une des représentantes présente. Sur l'estrade, autant de femmes que d'hommes, ainsi que des représentants d'origine africaine, asiatique, indienne, sont là pour illustrer la diversité du pays, et présenter, d'Ouest en Est, le potentiel des provinces et des territoires du Canada.

    Qualité de vie

    Si l'emploi retient l'attention, c'est aussi la perspective d'une vraie carrière, un coût de la vie modéré, un équilibre entre vie professionnelle et vie privée, ou encore des caisses de retraites solvables, qui semblent porteurs pour Marie Dominique, une jeune journaliste qui cherche à sortir de petits boulots comme celui qu'elle vient de quitter, dans une radio autoroute. Jacqueline, elle, a constaté que malgré son expérience dans l'informatique, en France, en Allemagne et en Irlande, à la cinquantaine, elle n'arrive plus à trouver un emploi dans l'Hexagone. « Je veux aller rejoindre mon fils, qui fait ses études au Canada, je crois qu'il va s'y installer », dit-elle. Quant à ces deux jeunes guinéens, étudiants en finance à Rouen, ils cherchent, un peu au hasard, un poste, dans n'importe quelle province.

    Iront-ils dans le grand Nord ? En tout cas, Demba Diakhate, le représentant des territoires du Nord Ouest, a fait un tabac en présentant sa région. « Nous avons dompté le froid », proclame ce sénégalais d'origine, qui a « perdu quelques années à Montréal », comme il le dit, avant de tomber en amour avec le grand Nord. « Des familles africaines y sont installées, assure-t-il. Grâce aux mines, nous avons des spécialistes d'Afrique du Sud et du Zimbabwe, ainsi que des camerounais. Et ma femme est ivoirienne », dit-il. S'ennuyer dans le grand froid, lui ? Jamais ! « Nous avons beaucoup d'activités sociales, avec les populations locales, et l'hiver est le meilleur moment pour cela », poursuit-il, dans un grand sourire.

    « Nous avons des difficultés à trouver des jeunes pour travailler dans nos échoppes », remarque de son côté Glen Mortimer, de Tim Hortons, la grande chaîne canadienne d'établissements de restauration rapide, connue pour son café. « Comme nous avons des débouchés dans tout le pays, nous visons plutôt les jeunes qui veulent faire l'expérience du travail/vacances », ajoute-t-il. C'est l'une des possibilités pour aller voyager à travers le pays pendant un an, un visa de tourisme/travail en poche, histoire de voir si le pays, au climat rude leur plaira - « mais moins 25 degrés, avec un temps sec et un beau soleil, c'est plus facile à supporter que quelques degrés par temps gris et pluvieux, comme à Paris», remarque l'un des représentants canadiens présents.

    Capital sympathie

    « Le Canada bénéficie d'un vrai capital sympathie », se réjouit quant à elle Caroline Decloedt, de l'Ambassade du Canada à Paris. Et pour cause : quelque 12 000 candidats au départ se sont présentés pour Destination Canada. « Nous en avons sélectionné 700 par jour, et les avons invités sur trois jours », précise l'Ambassade. Les Français, surtout s'ils parlent aussi anglais, sont appréciés pour leurs qualifications professionnelles et la qualité de leur éducation. « Il suffit qu'ils s'habituent à n'avoir que 2 ou 3 semaines de vacances par an », sourit un représentant. Mais l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, cultivé par les Canadiens, est là pour y remédier...

    Lysiane J. Baudu , La Tribune
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