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Wikileaks - Un regard américain désabusé sur l’économie algérienne

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  • Wikileaks - Un regard américain désabusé sur l’économie algérienne

    Les câbles américains diffusés par Wikileaks ont donné leur petit lot de révélations sur l’Algérie (et le Maroc). Dans l’une d’elles, destinée au secrétaire d’Etat-adjoint David Welch, l’ancien ambassadeur à Alger, David Ford, livre ses appréciations, très critiques, sur la politique économique et sociale du gouvernement. Un point de vue américain qui semble général… en attendant des câbles, qui ne sortent pas encore, sur le pétrole et la loi avortée de Chakib Khelil sur les hydrocarbures.



    Les dépêches diplomatiques américaines « libérées » par le site Wikileaks sont le délice de galaxies de journalistes et de politologues à travers le monde. Et pas seulement pour les « secrets » que certains voudraient naturellement mettre à jour. Le tableau de mœurs politiques et le regard porté sur leur perception de la gestion des pays ou ils sont en poste par les diplomates américains ne manquent ni de saveur ni d’intérêt. Ecrits dans une langue claire et sans pathos - les rédacteurs de ces câbles étaient loin de se douter que leurs écrits finiraient sur la place publique - ces documents reflètent des opinions et des points de vue pratiques. Ces dépêches sont souvent destinées à constituer des fiches de synthèses opérationnelles et sont des documents de travail. C’est très vraisemblablement le cas de la longue missive adressée le 22 février 2008 par l’Ambassadeur Robert Ford, alors en poste à Alger, à David Welch, Secrétaire d’Etat-adjoint pour le Proche-Orient à la veille d’une visite à Alger.
    Un regard acéré
    D’une lecture aisée, l’ambassadeur Ford maitrise à l’évidence son sujet, cette dépêche classée « secret » fait le point des relations bilatérales et donne des éclairages sur la situation générale de l’Algérie à l’approche d’une visite – le 26 février 2008 - du haut fonctionnaire américain. Il n’y a pas d’informations croustillantes ou « people », mais le câble vaut par la franchise de ton et les remarques critiques formulées par le diplomate.
    La partie consacrée à l’économie de ce document de mise en situation (« scene setter ») ne s’embarrasse pas de circonvolutions ni de précautions de langage. Le regard américain sur l’économie algérienne, pour distancié qu’il puisse paraitre à la lecture de ce câble, est acéré et sans concession.
    L’entame du volet économique est brutale « L’offre de logements est terriblement faible, tandis que le chômage et le sous-emploi sont endémiques (au moins 50 pour cent chez les jeunes). Phénomène relativement nouveau, beaucoup de jeunes tentent de fuir le pays, même au moyen de petites embarcations, quand c’est possible. L'âge moyen auquel les Algériens se marient est maintenant la mi-trentaine, un indicateur frappant de la manière malheureuse dont ils vivent leurs vingt ans. » Nuls besoin d’oiseux développements, l’impasse dans laquelle cette jeunesse se morfond est exposée lapidairement.
    La situation sociale est succinctement - mais efficacement - dépeinte « … la majeure partie de la hausse mondiale des prix des produits alimentaires sont répercutées sur les consommateurs, ce qui provoque des grèves par différents groupes de travailleurs à un rythme quasi-hebdomadaire… » Le diplomate précise que la situation globale est beaucoup moins grave qu’au début des années 90, que le gouvernement est bien assis mais que, selon une « partie de l’élite sociale et politique le pays est à la dérive ».
    « Bouteflika et son équipe ont une seule approche… »
    Ces éléments plutôt sombres ne masquent pas le fait que l’Algérie est un pays financièrement prospère. Toutefois, cette aisance financière ne permet pas au pays d’affronter les problèmes du logement et du chômage. L’ambassadeur observe que les investissements infrastructurels sont l’unique levier de stimulation économique.
    «Bouteflika et son équipe ont une seule approche pour dynamiser l'économie: dépenser des dizaines de milliards de dollars dans les infrastructures ainsi que des projets grandioses pour créer des emplois et aussi créer un héritage Bouteflika. » L’atonie économique est imputée à « La bureaucratie, des réglementations pesantes et la centralisation (qui) ralentissent la mise en œuvre des projets et entravent de nouveaux investissements privés » Constatant que le gouvernement semble impuissant à résoudre ces problèmes systémiques, Robert Ford en attribue la responsabilité au « manque de vision au sommet ».
    La conclusion de la partie économique de cette mise en perspective économique de l’Algérie est particulièrement révélatrice : « Bouteflika et son équipe doivent choisir, soit l'Algérie sera une économie de marché dans laquelle les Algériens seront intégrés dans l'économie mondiale soit une économie dont le gouvernement continue de souscrire au vieux contrat social des années 1960 et 1970. » En ces temps de patriotisme économique revisité, le dilemme représenté par un diplomate qui a quitté l’Algérie en juin 2008, semble toujours actuel.


    Maghreb Emergent

  • #2
    Au moins l'Algérie n'a pas été la cause des subprimes, qui ont fait l'effet domino, du coup, ils ont frappé de plein fouet des pays membres de l'UE vers la faillite.
    Mais ils se prennent pour qui, ces rigolos ?
    Il y a des gens si intelligents que lorsqu'ils font les imbéciles, ils réussissent mieux que quiconque. - Maurice Donnay

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    • #3
      Au moins l'Algérie n'a pas été la cause des subprimes, qui ont fait l'effet domino, du coup, ils ont frappé de plein fouet des pays membres de l'UE vers la faillite.
      Mais ils se prennent pour qui, ces rigolos ?
      Mais quel gâchis tout de même !
      L'Algérie dispose d'un matelas de 150 milliards de $ mais elle n'a aucune stratégie pour dynamiser l'économie du pays en terme de diversifications des secteurs de croissance. Les dirigeants se reposent sur le filon de la rente pétrolière sans prendre les devants d'une possible fin de cette ressource de richesses.
      Ils dilapident les deniers de l'État dans des grands projets pharaoniques mal ficelés et surtout avec très peu de transparence sur les prévisions des coûts des investissements afin de favoriser les dessous de tables et les rétro-commissions qui permettent aux mêmes de s'enrichir sur le dos du peuple.

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      • #4
        elle n'a aucune stratégie pour dynamiser l'économie du pays en terme de diversifications des secteurs de croissance
        Espérons inchaa Allah, que le plan quinquennal 2010/2014 se réalisera, d'ci là on verra ce que sera l'Algérie de demain.
        Il y a des gens si intelligents que lorsqu'ils font les imbéciles, ils réussissent mieux que quiconque. - Maurice Donnay

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        • #5
          que sera le sort du plan quinquenal 2010 2014 quand on sait que tous les projets connaissent des retards, de depassement, des avenants enormes...

          faut etre de mauvaise foi pour lancer un tel plan

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          • #6
            que sera le sort du plan quinquenal 2010 2014 quand on sait que tous les projets connaissent des retards, de depassement, des avenants enormes...
            Comme la plus part de la technologie de certains projets dépend de l'extérieur, il y a de forte possibilité qu'ils accuseront du retard pour leur réalisation, ceux qui seront terminés on dira elhamdouAllah, les autres seront reportés sur le plan suivant.
            Où est le problème ?
            faut etre de mauvaise foi pour lancer un tel plan
            Par contre, cette reflexion est un raccourci.
            Il y a des gens si intelligents que lorsqu'ils font les imbéciles, ils réussissent mieux que quiconque. - Maurice Donnay

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            • #7
              Les Americains désabusés...
              On est sur la bonne voie alors?

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