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  • repositionnements geopoltiques, economiques de la Turquie

    La Turquie semble aussi determinée à se repositionner vers l'espace centre asiatique et le caucase turcophones, vers la Federation de Russie, vers l'Iran , vers le monde arabe ( espace libre echange avec Syrie, Liban, fin des visas)


    un article sur le repositionnement Turquie- Federation de Russie


    Le repositionnement géopolitique de la Turquie vis-à-vis de la féderation de Russie

    source : blog Vostok: Géopolitique de l'espace post-soviétique


    Les relations entre la Turquie et la Russie se sont considérablement améliorées ces dernières années, ce qui peut sembler a priori surprenant étant donné que l’alliance entre ces deux pays fait figure d’alliance contre nature au vu de leur histoire et de leur appartenance à des réseaux de coopération différents. En effet la Turquie est membre de l’OTAN, un organisme honni de la Russie et dont l’élargissement a désigné dans sa doctrine de défense adoptée en janvier 2010, par le Président Dmitri Medvedev, comme une « atteinte à la sécurité nationale » et placée en première place sur la liste des menaces extérieures pesant sur la Russie. Alors comment se fait-il que ces deux Etats anciennement ennemis se rapprochent ?Ce rapprochement russo-turc est lié concrètement aux questions énergétiques mais participe plus globalement au processus de repositionnement diplomatique de la Turquie.
    Rapprochement russo-turc et prégnance des questions énergétiques.

    Les premiers contacts diplomatiques entre la Turquie et la Russie remonteraient à l’époque du prince Ivan III à la fin du XV° siècle. Depuis cette époque-là, il y a eu de nombreuses guerres entre ces deux empires, suivies de périodes de réconciliation et de rapprochement, voire de fraternisation. L’heure actuelle est indéniablement au rapprochement qui a été facilité depuis plusieurs années par des contacts croissants entre les deux populations. Plus d’un million de Russes partent en vacances chaque année vers les stations balnéaires turques sur la Méditerranée où ils laissent plus de 1,42 milliard de dollars. En outre, les deux pays sont de grands partenaires économiques. Les échanges commerciaux bilatéraux qui étaient de 38 milliards de dollars en 2008 devaient encore augmenter pour atteindre près de 100 milliards dans les quatre ans à venir, fait savoir Ankara. Ces chiffres font de la Russie le premier partenaire économique de la Turquie.

    Le 6 avril dernier au cours d’une visite du Président russe Dmitri Medvedev à Ankara, le président turc a annoncé la signature d’un accord de coopération stratégique et l’annulation probable du régime des visas entre les deux pays dont les échanges de population sont très nombreux. A l’heure actuelle, les russes qui passent leur vacances en Turquie bénéficient d’un « régime simplifié d’entrée » dans ce pays, un visa leur étant délivré à n’importe quel point de passage. Le Président turc estime que l’abrogation des visas entre les deux pays serait une manifestation de « confiance réciproque » entre deux grands partenaires économiques et commerciaux.

    Le plus important à l’heure actuelle est toutefois de remarquer que ce partenariat essentiellement économique se mue en une coopération politique et diplomatique croissante dans de nombreux domaines. Le premier de ceux-ci couvre les questions énergétiques et il est impossible d’aborder la relation russo-turque sans parler aussi de la géopolitique des tubes.
    Gazoducs en mer Noire

    Gazoducs en mer Noire

    Concernant la question brûlante des gazoducs et des pipelines, la position de la Turquie est tout à fait favorable à la Russie. Cette première est disposée à adhérer au projet de South Stream qui devrait acheminer le gaz russe en Grèce, en Italie et en Autriche par la mer Noire, et dont la construction devrait vraisemblablement débuter en novembre. En outre la Turquie est d’accord pour amorcer la mise en œuvre du projet de « Blue Stream-2 » dont le deuxième tronçon se dirigera vers Chypre, Israël, le Liban et la Syrie. Enfin la Turquie est disposée à construire en commun avec la Russie l’oléoduc Samsun-Ceyhan et à proroger les contrats d’achat de gaz russe. Vladimir Poutine a très bien compris qu’il est tout aussi important, voir plus, de contrôler l’acheminement du gaz et du pétrole que les champs d’extractions eux-mêmes et de fait, la Russie a conscience de l’importance d’entretenir de très bonnes relations avec la Turquie.

    Toutes ces annonces de collaboration et de rapprochement sur des questions hautement stratégiques montrent bien le repositionnement favorable de la Turquie vis-à-vis de la Russie. Pour autant, la Turquie ne renonce pas à ces autres partenariats stratégiques et tente d’ailleurs de se repositionner dans son étranger proche.

    Repositionnement diplomatique et stratégique de la Turquie.

    A la racine de cette nouvelle amitié russo-turque et du repositionnement turc, il y a essentiellement le fait que la Turquie d’Erdogan est maltraitée par l’Union Européenne qui visiblement ne veut pas lui trouver une place en son sein. En effet, la Turquie mène des négociations sur l’adhésion à l’Union Européenne depuis 2005 et sur de nombreux domaines politiques et économiques les négociations pour adopter des réformes en Turquie ont été bloquées. La France et l’Allemagne ont d’ailleurs fait expressément savoir qu’elles étaient opposées à l’adhésion de la Turquie qui ne sera certainement pas admise au sein de l’UE au cours des 10 prochaines années. Pour essayer de retourner cette décision, la Turquie cherche à acquérir un poids politique et économique régional plus important, notamment sur la question énergétique et cette étape n’est pas envisageable sans une meilleure relation avec la Russie.

    La Turquie se repositionne également vis-à-vis d’Israël avec qui elle a conclu un accord de partenariat militaire en 1996. D’après Frédéric Encel1 , la dégradation des relations israélo-turques est essentiellement due au fait que les lobbies juifs ou pro-israéliens américains ne soutiennent pas la Turquie autant que cette dernière l’aurait souhaité, notamment sur la question de la reconnaissance du génocide arménien. La Turquie semblerait avoir beaucoup plus intérêt à se rapprocher de la Syrie et des Etats arabes, non seulement parce que la coopération semble matériellement beaucoup plus juteuse et que Damas ferait d’Ankara son médiateur privilégié avec Israël autour du contentieux du Golan mais surtout parce que cette réorientation relayerait les aspirations d’une partie de la populations turque.

    La Turquie essaie de jouer un plus grand rôle dans sa sphère régionale et notamment dans la politique caucasienne. Le Caucase Sud est une région très divisée étant donné que chacun des Etats caucasien a des alliances avec des partenaires différents voire ennemis de ceux de ses voisins. L’Azerbaïdjan qui est toujours en guerre avec l’Arménie s’oriente vers la Turquie et vers l’Iran mais c’est aussi beaucoup rapproché des Etats-Unis à l’occasion du projet de pipeline Bakou-Tbilissi-Ceylan (B.T.C.). L’Arménie entretien à la fois de très bonnes relations avec les Etats-Unis et la Russie et tente de se rapprocher de la Turquie avec laquelle elle a signé à Zurich le 10 octobre 2009 d’un « protocole sur l’établissement de relations diplomatiques entre la République d’Arménie et la République de Turquie »2 . Enfin la Géorgie dont la relation avec la Russie est très tendue –pour dire le moins- se tourne résolument vers l’OTAN et les Etats-Unis.

    Dans ce contexte régional dispersé, la Turquie essaie de se repositionner et notamment d’améliorer ses relations avec l’Arménie. Malgré le symbole fort que représente le protocole arméno-turc de Zurich, il faut souligner que sa porté réelle est quasiment nulle. En effet depuis sa signature aucun des deux Etats n’a ratifié le traité et cette étape ne semblerait pas devoir se réaliser du tout, ce qui rendrait ce protocole caduc. La signature de ces accords a entraîné panique et mécontentement en Azerbaïdjan mais il semble que Bakou ait assez peu de marge de manœuvre pour influencer la politique étrangère turque. En effet, les acteurs vraiment déterminants concernant le problème de sécurité énergétique sont la Turquie, la Russie et l’Iran et dans ce contexte l’Azerbaïdjan est plus un pays de transit qu’une source d’approvisionnement en énergie fossile, ce qui tend à minimiser sa capacité à influencer la politique étrangère turque. L’Arménie joue un rôle essentiel dans le triangle énergétique Turquie-Iran-Russie car la Russie en à fait au cours de ces dernières années, une «place forte de l’énergie électrique»3 . Ce positionnement arménien explique également pourquoi il est important que les relations turco-arméniennes s’améliorent.

    Ainsi malmenée par l’UE et déçue de son alliance avec Israël, la Turquie est entrain de se façonner un nouveau réseau de coopération avec les pays arabes, dans le Caucase mais surtout avec la Russie. Cette dernière a également beaucoup à gagner de cette nouvelle entente, notamment dans le domaine de l’approvisionnement énergétique mais aussi et surtout, parce qu’elle cherche à minimiser l’influence des Etats-Unis et de l’OTAN dans son étranger proche.

    Sources :

    1. « Coup de tabac sur les relations israélo-turques » par Frédéric Encel, Politique internationale n°126, hiver 2009-2010, pp. 188-200
    2. Voir « Vers une normalisation des relations turco-arméniennes ? », 9 octobre 2009 par Vicken Cheterian, Le Monde diplomatique, disponible en ligne en français sur : http://www.monde-diplomatique.fr/car...co-armeniennes (dernière consultation le 14 avril 2010)
    3. « Un nouvel axe énergétique par Alen Ter-Markossian, publié le 13 janvier 2010, disponible en ligne sur http://lessakele.*********.fr/ext/ht...-42843751.html (dernière consultation le 14 avril 20


    source : blog Vostok Géopolitique de l'espace post-soviétique

    http://www.vostok.infos.st/?p=21
    Dernière modification par Sioux foughali, 08 janvier 2011, 01h22.

  • #2
    Les européens à leur tête les français qui ne voulaient pas de la Turquie dans l'union ont maintenant peur de voir la Turquie devenir très forte en se tournant vers l'est, et former un bloc avec les republiques de l'asie centrales turcophones et musulmanes.

    Les français qui etaient contre l'adhésion de la Turquie à l'UE disent maintenant qu'il faut "accepter" la Turquie dans l'union...La belle l'hypocisie!!

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