La vidéo de milliers de porcs enterrés vivants a créé une vive polémique sur la méthode utilisée par la Corée du Sud pour stopper l'épidémie de Fièvre aphteuse.
Clément Mathieu - Parismatch.com
Un acte de barbarie. Alors qu’elle affronte une épidémie de fièvre aphteuse depuis novembre dernier, la Corée du Sud a décidé de vaincre la maladie touchant tous les animaux à sabots fendus –porcs, bovins et caprins- avec une méthode radicale. Séoul a en effet décidé de l’abattage de millions d’animaux contaminés ou pouvant l’être. Si la démarche est autorisée, la façon de procéder fait scandale. Des associations de défense des animaux ont diffusé une vidéo montrant des porcs balancés en masse dans une grande fosse avant d’être enterrés vivants.
Les images sont d’une cruauté inouïe. On y voit des porcs littéralement déversés par camions entiers dans un charnier, un tractopelle achevant de pousser dans le trou ceux tombés au bord. La responsable des relations publiques de Compassion in World Farming (CIWF), une ONG créée en 1965 pour une agriculture responsable, a déclaré à Sky News que ce comportement était «totalement contraire» aux directives internationales sur l'abattage, «que le gouvernement coréen a approuvé il y a cinq ans». Ces règles, souvent ignorées par les pays touchés par des épidémies animales, veulent que les animaux soient anesthésiés avant leur mise à mort.
Plus de troismillions de bêtes abattues
Interrogé par CNN, le ministre sud-coréen de l’Agriculture, Yoo Jeong-Bok a dit ne pas pouvoir «confirmer» l’information, tout en prenant soin de préciser que dans «certains cas, malgré les injections (d'anesthésiant censés permettre de tuer les bêtes sans souffrance, Ndlr), des porcs ne mourraient pas forcement». Selon Sky News, l'enterrement de porcs vivants a commencé à Noël et leur nombre pourrait avoir dépassé le million. Depuis le premier cas, confirmé le 29 novembre, la Corée du Sud a abattu 3,4 millions d’animaux –bovins, porcs, caprins- et les a enterrés sur 4600 sites. Et ces charniers posent d'ailleurs un autre problème. Selon des associations de préservation de l’environnement, le sang et la graisse des porcs s’infiltreraient dans le sol, et jusqu’aux nappes phréatiques.
Une solution plus chère, mais plus économique ...
Une accusation récusée par le ministre Yoo Jeong-Bok, qui assure que les animaux ont été enterrés loin des eaux souterraines. Malgré les appels répétés, le gouvernement sud-coréen pourrait continuer cet abattage record, nonobstant la campagne de vaccination lancée ces dernières semaines sur 13 millions de bêtes. Selon Sky News, le coût de l'abattage depuis le début de l’épidémie est estimé à environ 270 millions d’euros (ce qui comprend notamment les indemnisations aux éleveurs), quand un programme de vaccination complet aurait coûté environ 75 millions d’euros. Pourquoi alors refuser la solution la moins chère ? Pour une raison… économique.
Le ministère sud-coréen de l'Agriculture a déclaré qu'il avait une pénurie de vaccins et de médicaments anesthésiques. Les autorités auraient voulu gagner du temps, en évitant un vaste programme, afin de protéger les exportations de viande à venir. En effet, en vaccinant les bêtes, Séoul aurait dû attendre plus longtemps pour retrouver une certification, auprès des autorités sanitaires internationales, d’un pays sans fièvre aphteuse. La Corée du Sud aurait donc voulu régler l’affaire de manière expéditive, pour sauver à long terme ses deux milliards de dollars d’exportation de viande par an.
Clément Mathieu - Parismatch.com
Clément Mathieu - Parismatch.com
Un acte de barbarie. Alors qu’elle affronte une épidémie de fièvre aphteuse depuis novembre dernier, la Corée du Sud a décidé de vaincre la maladie touchant tous les animaux à sabots fendus –porcs, bovins et caprins- avec une méthode radicale. Séoul a en effet décidé de l’abattage de millions d’animaux contaminés ou pouvant l’être. Si la démarche est autorisée, la façon de procéder fait scandale. Des associations de défense des animaux ont diffusé une vidéo montrant des porcs balancés en masse dans une grande fosse avant d’être enterrés vivants.
Les images sont d’une cruauté inouïe. On y voit des porcs littéralement déversés par camions entiers dans un charnier, un tractopelle achevant de pousser dans le trou ceux tombés au bord. La responsable des relations publiques de Compassion in World Farming (CIWF), une ONG créée en 1965 pour une agriculture responsable, a déclaré à Sky News que ce comportement était «totalement contraire» aux directives internationales sur l'abattage, «que le gouvernement coréen a approuvé il y a cinq ans». Ces règles, souvent ignorées par les pays touchés par des épidémies animales, veulent que les animaux soient anesthésiés avant leur mise à mort.
Plus de troismillions de bêtes abattues
Interrogé par CNN, le ministre sud-coréen de l’Agriculture, Yoo Jeong-Bok a dit ne pas pouvoir «confirmer» l’information, tout en prenant soin de préciser que dans «certains cas, malgré les injections (d'anesthésiant censés permettre de tuer les bêtes sans souffrance, Ndlr), des porcs ne mourraient pas forcement». Selon Sky News, l'enterrement de porcs vivants a commencé à Noël et leur nombre pourrait avoir dépassé le million. Depuis le premier cas, confirmé le 29 novembre, la Corée du Sud a abattu 3,4 millions d’animaux –bovins, porcs, caprins- et les a enterrés sur 4600 sites. Et ces charniers posent d'ailleurs un autre problème. Selon des associations de préservation de l’environnement, le sang et la graisse des porcs s’infiltreraient dans le sol, et jusqu’aux nappes phréatiques.
Une solution plus chère, mais plus économique ...
Une accusation récusée par le ministre Yoo Jeong-Bok, qui assure que les animaux ont été enterrés loin des eaux souterraines. Malgré les appels répétés, le gouvernement sud-coréen pourrait continuer cet abattage record, nonobstant la campagne de vaccination lancée ces dernières semaines sur 13 millions de bêtes. Selon Sky News, le coût de l'abattage depuis le début de l’épidémie est estimé à environ 270 millions d’euros (ce qui comprend notamment les indemnisations aux éleveurs), quand un programme de vaccination complet aurait coûté environ 75 millions d’euros. Pourquoi alors refuser la solution la moins chère ? Pour une raison… économique.
Le ministère sud-coréen de l'Agriculture a déclaré qu'il avait une pénurie de vaccins et de médicaments anesthésiques. Les autorités auraient voulu gagner du temps, en évitant un vaste programme, afin de protéger les exportations de viande à venir. En effet, en vaccinant les bêtes, Séoul aurait dû attendre plus longtemps pour retrouver une certification, auprès des autorités sanitaires internationales, d’un pays sans fièvre aphteuse. La Corée du Sud aurait donc voulu régler l’affaire de manière expéditive, pour sauver à long terme ses deux milliards de dollars d’exportation de viande par an.
Clément Mathieu - Parismatch.com
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