Khouribga, Beni Mellal et Fqih Ben Saleh constituent ce qui est communément appelé “le triangle de la mort”. En une semaine, un policier a été abattu et une fusillade déclenchée en pleine rue. TelQuel y est allé.
“Pour que le patron de la police fasse le déplacement dans un trou perdu comme Fqih Ben Saleh, c'est que l'affaire est vraiment grave !”, s'étonne un policier de la ville. En effet dès l'annonce de la découverte du corps d'un policiera battu dans un champ, à la sortie de Fqih Ben saleh, Hmidou Laânigri s'est rendu en hélicoptère sur le théâtre du crime. Vengeance, crime crapuleux, acte terroriste ? Un communiqué laconique du procureur général près la cour de Fqih Ben saleh, se contente de préciser que la victime, Ftitch Ahmed Ben Larbi, agent exerçant au commissariat de police de Fqih Ben Saleh, a été retrouvé mort sur le bas-côté droit de la route menant à Khouribga, tué d'une balle de son pistolet personnel dans le front . Le pistolet a été retrouvé sur sa poitrine. Du côté de la police, la consigne a été donnée pour que les premiers éléments de l'enquête soient tenus secrets. L'affaire aurait pu être banale si deux jours auparavant, dans la soirée du mercredi 12 avril 2006, une fusillade digne d'un grand thriller n'avait mis en émoi les habitants de la petite bourgade de Oued Zem située à quelques dizaines de kilomètres de Fqih Ben Saleh.
Chronologie d'une course-poursuite
Vers 20 h, les agents du service de police régionale de la ville d'Oued Zem sont prévenus qu'une Fiat Palio rouge, toutes portes ouvertes, immatriculée au Maroc sous le numéro 25664- Alef (A) - 8, est l'objet de la curiosité des habitants du quartier Zaydania. Une fois sur place, les policiers s'empressent de fouiller l'intérieur du véhicule où ils découvrent les papiers… d'une autre Fiat Palio, portant le numéro d'immatriculation 6906- Alef (A)-38, appartenant à une société de location de Ouarzazate. C'est à ce moment-là que la fameuse Palio de couleur noire portant le numéro d'immatriculation consigné dans les papiers découverts à l'intérieur de la voiture abandonnée surgit, avec trois hommes cagoulés à son bord. L'un d'eux saute au volant de la Palio rouge et démarre en trombe. Pour disperser les badauds et empêcher les policiers d'intervenir, les criminels tirent plusieurs salves avec des fusils de chasse. “Comme les voisins ont essayé de bloquer le passage aux malfrats en leur jetant notamment des pierres, ils ont répliqué en tirant plusieurs coups de feu. De nombreux citoyens ont d'ailleurs été blessés, cinq enfants et une femme. Ils ont été évacués à l'hôpital Hassan II de Khouribga”, se remémore le gardien de nuit qui avait prévenu les policiers.
Au moment où la course-poursuite démarre, le troisième homme cagoulé profite de la stupeur des badauds qui tentaient d'échapper à la fusillade, pour monter à bord de la Palio abandonnée et démarrer sur les chapeaux de roue. La course-poursuite ne durera pas très longtemps parce que l'un des pneus de la voiture de police a éclaté, à la suite d'une balle tirée par les malfrats. Les bandits s'étant évanouis dans la nature, toutes les forces de police ont étémobilisées. Le préfet de Settat a été mis au placard et le patron de la sécurité publique à la DGSN, Brahim Oussirou, a été chargé de l'enquête. Malgré cela, à l'heure actuelle, l'enquête diligentée par la BNPJ, la police locale et les services de gendarmerie, n'a pas beaucoup avancé. C'est tout juste si on a réussi à déterminer que les plaques minéralogiques de la Palio rouge qui a été retrouvée complètement calcinée sont fausses et que la Palio noire a été volée à une agence de location de Khénifra.
S'agit-il d'un règlement de compte entre bandes rivales ? D'une lutte à couteaux tirés entre des trafiquants de voitures volées ou tout simplement de luttes fratricides entre trafiquants de drogue ? C'est plutôt vers cette piste que penchent les enquêteurs car en ce qui concerne le trafic de drogues dures, la région n'est pas exempte de tout soupçon.
Cocaïne à satiété
En effet, la mafia locale, qui a fait ses premières armes dans la petite délinquance en Italie avant d'écumer la région, a réussi à faire entrer les drogues dures dans le circuit de consommation de la Chaouia. Selon l'avis même d'anciens accros, la région est connue pour abriter un vaste réseau de distribution, qui dépasse largement le périmètre de la province de Khouribga, un trafic géré par une nouvelle génération de dealers rodée aux techniques les plus récentes en matière de trafic de drogue et qui serait beaucoup plus dangereuse par ses méthodes que les ex-parrains du trafic de haschich. “La plupart de ces nouveaux barons ont d'abord servi en Italie où ils se contentaient de livrer des doses de cocaïne d'une adresse à l'autre, d'un café à l'autre, dans la communauté marocaine en particulier et arabe d'une manière générale”, rappelle un émigré d'Italie, venu passer les vacances du Maoulid à Fqih Ben Saleh. Selon une source italienne de la brigade des stups de Milan, “il y a de nombreux Marocains issus de la région de Khouribga, Kelaat Sraghna qui ont fait fortune dans ce trafic et qui sont rentrés chez eux pour se caser et gérer des commerces. D'autres ont préféré prospérer en continuant à tremper dans le trafic des drogues dures en faisant des allers- retours entre le Maroc et l'Italie”.
“Pour que le patron de la police fasse le déplacement dans un trou perdu comme Fqih Ben Saleh, c'est que l'affaire est vraiment grave !”, s'étonne un policier de la ville. En effet dès l'annonce de la découverte du corps d'un policiera battu dans un champ, à la sortie de Fqih Ben saleh, Hmidou Laânigri s'est rendu en hélicoptère sur le théâtre du crime. Vengeance, crime crapuleux, acte terroriste ? Un communiqué laconique du procureur général près la cour de Fqih Ben saleh, se contente de préciser que la victime, Ftitch Ahmed Ben Larbi, agent exerçant au commissariat de police de Fqih Ben Saleh, a été retrouvé mort sur le bas-côté droit de la route menant à Khouribga, tué d'une balle de son pistolet personnel dans le front . Le pistolet a été retrouvé sur sa poitrine. Du côté de la police, la consigne a été donnée pour que les premiers éléments de l'enquête soient tenus secrets. L'affaire aurait pu être banale si deux jours auparavant, dans la soirée du mercredi 12 avril 2006, une fusillade digne d'un grand thriller n'avait mis en émoi les habitants de la petite bourgade de Oued Zem située à quelques dizaines de kilomètres de Fqih Ben Saleh.
Chronologie d'une course-poursuite
Vers 20 h, les agents du service de police régionale de la ville d'Oued Zem sont prévenus qu'une Fiat Palio rouge, toutes portes ouvertes, immatriculée au Maroc sous le numéro 25664- Alef (A) - 8, est l'objet de la curiosité des habitants du quartier Zaydania. Une fois sur place, les policiers s'empressent de fouiller l'intérieur du véhicule où ils découvrent les papiers… d'une autre Fiat Palio, portant le numéro d'immatriculation 6906- Alef (A)-38, appartenant à une société de location de Ouarzazate. C'est à ce moment-là que la fameuse Palio de couleur noire portant le numéro d'immatriculation consigné dans les papiers découverts à l'intérieur de la voiture abandonnée surgit, avec trois hommes cagoulés à son bord. L'un d'eux saute au volant de la Palio rouge et démarre en trombe. Pour disperser les badauds et empêcher les policiers d'intervenir, les criminels tirent plusieurs salves avec des fusils de chasse. “Comme les voisins ont essayé de bloquer le passage aux malfrats en leur jetant notamment des pierres, ils ont répliqué en tirant plusieurs coups de feu. De nombreux citoyens ont d'ailleurs été blessés, cinq enfants et une femme. Ils ont été évacués à l'hôpital Hassan II de Khouribga”, se remémore le gardien de nuit qui avait prévenu les policiers.
Au moment où la course-poursuite démarre, le troisième homme cagoulé profite de la stupeur des badauds qui tentaient d'échapper à la fusillade, pour monter à bord de la Palio abandonnée et démarrer sur les chapeaux de roue. La course-poursuite ne durera pas très longtemps parce que l'un des pneus de la voiture de police a éclaté, à la suite d'une balle tirée par les malfrats. Les bandits s'étant évanouis dans la nature, toutes les forces de police ont étémobilisées. Le préfet de Settat a été mis au placard et le patron de la sécurité publique à la DGSN, Brahim Oussirou, a été chargé de l'enquête. Malgré cela, à l'heure actuelle, l'enquête diligentée par la BNPJ, la police locale et les services de gendarmerie, n'a pas beaucoup avancé. C'est tout juste si on a réussi à déterminer que les plaques minéralogiques de la Palio rouge qui a été retrouvée complètement calcinée sont fausses et que la Palio noire a été volée à une agence de location de Khénifra.
S'agit-il d'un règlement de compte entre bandes rivales ? D'une lutte à couteaux tirés entre des trafiquants de voitures volées ou tout simplement de luttes fratricides entre trafiquants de drogue ? C'est plutôt vers cette piste que penchent les enquêteurs car en ce qui concerne le trafic de drogues dures, la région n'est pas exempte de tout soupçon.
Cocaïne à satiété
En effet, la mafia locale, qui a fait ses premières armes dans la petite délinquance en Italie avant d'écumer la région, a réussi à faire entrer les drogues dures dans le circuit de consommation de la Chaouia. Selon l'avis même d'anciens accros, la région est connue pour abriter un vaste réseau de distribution, qui dépasse largement le périmètre de la province de Khouribga, un trafic géré par une nouvelle génération de dealers rodée aux techniques les plus récentes en matière de trafic de drogue et qui serait beaucoup plus dangereuse par ses méthodes que les ex-parrains du trafic de haschich. “La plupart de ces nouveaux barons ont d'abord servi en Italie où ils se contentaient de livrer des doses de cocaïne d'une adresse à l'autre, d'un café à l'autre, dans la communauté marocaine en particulier et arabe d'une manière générale”, rappelle un émigré d'Italie, venu passer les vacances du Maoulid à Fqih Ben Saleh. Selon une source italienne de la brigade des stups de Milan, “il y a de nombreux Marocains issus de la région de Khouribga, Kelaat Sraghna qui ont fait fortune dans ce trafic et qui sont rentrés chez eux pour se caser et gérer des commerces. D'autres ont préféré prospérer en continuant à tremper dans le trafic des drogues dures en faisant des allers- retours entre le Maroc et l'Italie”.
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