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    LE déficit budgétaire semble bien parti pour battre un nouveau record. Après les 5,2% enregistrés en 2000 et 4,5% l’année dernière, le manque s’est déjà établi à 1,8%, soit 14 milliards de DH à fin février. C’est également le tiers du montant enregistré pour toute l’année 2010.
    Les 3,4 milliards de DH de janvier avaient déjà fait couler beaucoup d’encre. D’un mois à l’autre, le déficit a augmenté de 10,6 milliards de DH. Les dépenses poursuivent leur envolée, soutenues par la charge de compensation qui a explosé de 76,4% sur une année à 7 milliards de DH. La marge de manœuvre est encore plus compliquée sur le poste des dépenses du personnel. D’un côté le gouvernement d’Abbas El Fassi recommande aux établissements et administrations publiques de serrer la ceinture. En même temps, il consent une augmentation des salaires de 600 DH net à partir de mai pour plus de 850.000 fonctionnaires. Un petit calcul fait ressortir la charge additionnelle des dépenses du personnel à 4,1 milliards de DH. Une décision qui somme toute efface les économies escomptées sur le resserrement des budgets, si elles sont réellement effectives.
    De façon générale, le coût du dialogue social ainsi que les réformes annoncées coûteront des dizaines de milliards de DH.
    Pour l’instant, les dépenses du personnel ont fait un bond de 14,2% à fin février pour s’établir à 15 milliards de DH.
    En face, les recettes ont totalisé 27,6 milliards de DH en hausse de 5,6% à fin février. L’évolution des recettes par poste apparaît assez disparate sur les deux premiers mois de l’année. Les rentrées de TVA marquent une progression de 7,5% à 11,5 milliards de DH. L’IR a rapporté 5 milliards de DH (+1,7%) alors que les recettes au titre de l’IS, elles, accusent une baisse de 22,2% à 1,6 milliard de DH. Ce sont au total 471 millions de DH qui manquent à l’appel pour le compte de l’IS à fin février. Pour leur part, les recettes non fiscales dépassent 1,3 milliard de DH en hausse de 80%.
    La situation du Trésor pourrait accélérer le processus de privatisation de certaines entreprises. La cession de 8% de l’opérateur Maroc Telecom redevient une piste plus que sérieuse. L’opération rapporterait plus de 11 milliards de DH au Trésor, selon les analystes de CDG Capital. Même si le marché manque d’entrain aujourd’hui, «l’action Maroc Telecom est toujours prisée par les investisseurs», relève un analyste.
    D’autres dossiers, qui étaient jusque là rangés au placard après la sortie du Trésor sur le marché international en 2010, retrouverait du crédit.
    Par ailleurs, un autre emprunt sur le marché international n’est pas à exclure. La poursuite du creusement du déficit rendrait cette alternative obligée. En début d’année, le département des finances excluait toute sortie à l’international compte tenu de la situation géopolitique. Globalement les agences de notation ont maintenu leurs recommandations inchangées sur le Maroc. Il reste que sur le marché international, la situation n’est pas tellement propice, en raison notamment de la pression sur les taux. «Même avec sa signature, le Maroc pourrait s’endetter un peu plus cher qu’à sa dernière sortie», précise un analyste.

    Franck FAGNON l economiste
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