L'offensive des compagnies du Golfe en Europe est entrée dans une nouvelle phase avec l'arrivée prochaine de Qatar Airways au tour de table de Cargolux.
La première compagnie cargo européenne, détenue par l'Etat luxembourgeois à travers la compagnie nationale Luxair, a en effet reconnu hier être en «négociations exclusives» avec Qatar Airways pour la cession d'au moins un tiers de son capital. L'opération pourrait être finalisée dès la semaine prochaine.
Selon le ministre luxembourgeois des Transports, Claude Wiseler, Qatar rachèterait les 33,7% autrefois détenus par Swissair et que les différentes institutions luxembourgeoises avaient dû reprendre lors de la faillite de la compagnie suisse. Au total, les pouvoirs publics avaient investi 123 millions de dollars dans le sauvetage de Cargolux et devraient donc en retirer au moins autant de cette opération.
D'après la presse locale, les négociations porteraient sur au moins 35% du capital et pourraient même aller jusqu'à 49%. De quoi assurer à Qatar Airways une minorité de blocage et les moyens de peser sur les orientations stratégiques de Cargolux.
Redevenue bénéficiaire en 2010, après trois années de pertes, Cargolux, qui emploie 1.400 personnes pour une flotte de 11 Boeing 747 cargo, avait annoncé son intention de s'adosser à un grand partenaire industriel pour reprendre son développement.
La compagnie avait exclu d'emblée les poids-lourds européens du cargo, au premier rang desquels Air France-KLM et Lufthansa, les jugeant trop proches concurrents pour assurer son avenir.
Une cible idéale
De son côté, Qatar Airways, qui peut compter sur les énormes ressources financières de l'émirat, cherchait à racheter une compagnie étrangère, afin d'accélérer sa croissance, de réduire l'écart avec sa grande rivale Emirates et de contourner les barrières protectionnistes. A cet égard, Cargolux fait figure de cible idéale, étant à la fois leader en Europe du tout cargo et parfaitement complémentaire de l'activité passager de Qatar Airways.
Forte de ses droits de trafic européens, elle ouvre un boulevard à Qatar Airways sur un secteur du fret aérien encore convalescent, au sortir d'une crise historique qui a contraint Air France-KLM et Lufthansa à tailler dans leurs offres et à se recentrer sur l'activité passager. Nul doute que ces deux-là n'accueilleront pas de gaieté de coeur l'intrusion de Qatar Airways dans leur pré carré.
BRUNO TRÉVIDIC
Les Echos
La première compagnie cargo européenne, détenue par l'Etat luxembourgeois à travers la compagnie nationale Luxair, a en effet reconnu hier être en «négociations exclusives» avec Qatar Airways pour la cession d'au moins un tiers de son capital. L'opération pourrait être finalisée dès la semaine prochaine.
Selon le ministre luxembourgeois des Transports, Claude Wiseler, Qatar rachèterait les 33,7% autrefois détenus par Swissair et que les différentes institutions luxembourgeoises avaient dû reprendre lors de la faillite de la compagnie suisse. Au total, les pouvoirs publics avaient investi 123 millions de dollars dans le sauvetage de Cargolux et devraient donc en retirer au moins autant de cette opération.
D'après la presse locale, les négociations porteraient sur au moins 35% du capital et pourraient même aller jusqu'à 49%. De quoi assurer à Qatar Airways une minorité de blocage et les moyens de peser sur les orientations stratégiques de Cargolux.
Redevenue bénéficiaire en 2010, après trois années de pertes, Cargolux, qui emploie 1.400 personnes pour une flotte de 11 Boeing 747 cargo, avait annoncé son intention de s'adosser à un grand partenaire industriel pour reprendre son développement.
La compagnie avait exclu d'emblée les poids-lourds européens du cargo, au premier rang desquels Air France-KLM et Lufthansa, les jugeant trop proches concurrents pour assurer son avenir.
Une cible idéale
De son côté, Qatar Airways, qui peut compter sur les énormes ressources financières de l'émirat, cherchait à racheter une compagnie étrangère, afin d'accélérer sa croissance, de réduire l'écart avec sa grande rivale Emirates et de contourner les barrières protectionnistes. A cet égard, Cargolux fait figure de cible idéale, étant à la fois leader en Europe du tout cargo et parfaitement complémentaire de l'activité passager de Qatar Airways.
Forte de ses droits de trafic européens, elle ouvre un boulevard à Qatar Airways sur un secteur du fret aérien encore convalescent, au sortir d'une crise historique qui a contraint Air France-KLM et Lufthansa à tailler dans leurs offres et à se recentrer sur l'activité passager. Nul doute que ces deux-là n'accueilleront pas de gaieté de coeur l'intrusion de Qatar Airways dans leur pré carré.
BRUNO TRÉVIDIC
Les Echos
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