Casablanca.- Les affaires de corruption se suivent et se ressemblent dans ce royaume heureux. Après les révélations de Wikileaks sur l’institutionnalisation de la corruption au sommet de l’Etat marocain, une autre grosse affaire de corruption vient secouer le cocotier makhzenien.
Hassan Bouhemou, le patron de la plus grande entreprise marocaine, la Société nationale d’investissement, plus connue sous ses sigles SNI, détenue à hauteur de 60% par la famille royale marocaine, est accusé d’avoir soutiré 5 millions de dollars à une société émiratie, Taqa, installée au Maroc. Cet argent aurait servi, entre autre, à financer le polémique festival de musique Mawazine.
Celui qui porte ces dures accusations est Peter Barker-Homek, ex-directeur exécutif de Taqa, le groupe émirati propriétaire de la centrale de Jorf Lasfar qui produit 44% de l’électricité marocaine. Licencié en juillet 2010, Barker-Homek avait déposé plainte dès le mois d’août dernier aux Etats-Unis contre son employeur Taqa. Une plainte dans laquelle il accusait Taqa, de lui avoir demandé de donner du bakchich à des officiels marocains. Mais il ne donnait pas de noms.
Mais, selon le site français Maghreb Confidentiel, un courrier adressé, le 11 janvier, par l’avocat de l’Américain au « bureau des alertes » de la Securities & Exchange Commission (SEC) américaine (en fait, l’organisme fédéral de réglementation et de contrôle des marchés financiers, le « gendarme de la Bourse » aux Etats Unis, quoi ), puisque Taqa est coté aux Etats-Unis, est beaucoup plus explicite.
Ainsi, on apprend dans ce courrier que la patron de Taqa, un certain Hamad Al-Suwaidi, aurait ordonné à Barker-Homek de « verser 5 millions $ par an à Hassan Bouhemou, PDG de la SNI, pour financer un festival de musique (…) afin que Taqa décroche le feu vert pour procéder à l’extension de la centrale d’électricité de Jorf Lasfar ». « Le patron de la SNI, Hassan Bouhemou, est le principal animateur du festival Mawazine », rappelle Maghreb Confidentiel qui a retrouvé les traces de cet argent.
La lettre à Securities & Exchange Commission est encore plus riche en renseignements. Avec d’autres détails et surtout des noms. Selon Peter Barker-Homek, Majid Iraqui, qui dirigeait alors Taqa Maroc, aurait élaboré un « audacieux montage » pour financer l’extension de la centrale de Jorf Lasfar. Lors de cette opération, « 300 millions $ ne pourraient quitter le Maroc avant six mois », bloqués dans un compte de Bank Al Maghrib « afin que son gouverneur, Abdellatif Jouahri, puisse en récupérer les intérêts sur cette période (…), soit une autre source de revenu illégale (…) », écrit-on dans le document.
Majid Iraqui lui-même aurait touché sa petite baraka puisque il aurait empoché 10 millions de dollars dans le cadre de cette opération de corruption à grande échelle.
Badr Soundouss
Hassan Bouhemou, le patron de la plus grande entreprise marocaine, la Société nationale d’investissement, plus connue sous ses sigles SNI, détenue à hauteur de 60% par la famille royale marocaine, est accusé d’avoir soutiré 5 millions de dollars à une société émiratie, Taqa, installée au Maroc. Cet argent aurait servi, entre autre, à financer le polémique festival de musique Mawazine.
Celui qui porte ces dures accusations est Peter Barker-Homek, ex-directeur exécutif de Taqa, le groupe émirati propriétaire de la centrale de Jorf Lasfar qui produit 44% de l’électricité marocaine. Licencié en juillet 2010, Barker-Homek avait déposé plainte dès le mois d’août dernier aux Etats-Unis contre son employeur Taqa. Une plainte dans laquelle il accusait Taqa, de lui avoir demandé de donner du bakchich à des officiels marocains. Mais il ne donnait pas de noms.
Mais, selon le site français Maghreb Confidentiel, un courrier adressé, le 11 janvier, par l’avocat de l’Américain au « bureau des alertes » de la Securities & Exchange Commission (SEC) américaine (en fait, l’organisme fédéral de réglementation et de contrôle des marchés financiers, le « gendarme de la Bourse » aux Etats Unis, quoi ), puisque Taqa est coté aux Etats-Unis, est beaucoup plus explicite.
Ainsi, on apprend dans ce courrier que la patron de Taqa, un certain Hamad Al-Suwaidi, aurait ordonné à Barker-Homek de « verser 5 millions $ par an à Hassan Bouhemou, PDG de la SNI, pour financer un festival de musique (…) afin que Taqa décroche le feu vert pour procéder à l’extension de la centrale d’électricité de Jorf Lasfar ». « Le patron de la SNI, Hassan Bouhemou, est le principal animateur du festival Mawazine », rappelle Maghreb Confidentiel qui a retrouvé les traces de cet argent.
La lettre à Securities & Exchange Commission est encore plus riche en renseignements. Avec d’autres détails et surtout des noms. Selon Peter Barker-Homek, Majid Iraqui, qui dirigeait alors Taqa Maroc, aurait élaboré un « audacieux montage » pour financer l’extension de la centrale de Jorf Lasfar. Lors de cette opération, « 300 millions $ ne pourraient quitter le Maroc avant six mois », bloqués dans un compte de Bank Al Maghrib « afin que son gouverneur, Abdellatif Jouahri, puisse en récupérer les intérêts sur cette période (…), soit une autre source de revenu illégale (…) », écrit-on dans le document.
Majid Iraqui lui-même aurait touché sa petite baraka puisque il aurait empoché 10 millions de dollars dans le cadre de cette opération de corruption à grande échelle.
Badr Soundouss
Commentaire