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RCK - NAHD se poursuit dans la rancœur: Nuit agitée à Alger

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    Le match RCK - NAHD se poursuit dans la rancœur: Nuit agitée à Alger
    par M. Saadoune


    La Ligue nationale de football a décidé de reporter le match NAHD-Témouchent, prévu vendredi au stade du 20 Août à Alger. C'est que la tension est vive à Hussein-Dey et surtout à Al-Maqaria après les peines de prison infligées à des supporters jugés après les incidents qui ont entouré le match RCK-NAHD.

    A l'intersection entre la cité Sila et le haut d'Al-Maqaria (ex-Leveilley), les deux agents de la voirie sont figés devant leurs poubelles mobiles et hochent la tête. «Awah, impossible», dit l'un d'eux. «Impossible», répète mécaniquement son collègue.
    Quatre bras paraissent effectivement trop peu pour nettoyer les traces d'une nuit du jeudi à vendredi fortement agitée au quartier d'Al-Maqaria. Les détritus jonchent toute la longue ruelle. A hauteur de l'immense immeuble de la Sila, la rue Boudjemaa Moghni (ex-Parnet) est jonchée des traces de pneus allumés et de semblants de barricades érigées par des protestataires contre les peines de prison infligées à des parents et des amis de quartier.
    Le match RCK-NAHD, commencé avant le début de la rencontre, se poursuit encore et les esprits sont toujours très échauffés. Ces peines de prison sont vécues comme une «hogra» par les jeunes du quartier qui ont décidé de fermer la rue Boudjemaa Moghni, devenue névralgique du fait des travaux du tramway qui ont réduit la circulation sur la rue de Tripoli à un seul sens.
    A tort ou à raison, jeunes et moins jeunes accusent les services de police d'avoir épargné les gens de Kouba, «auteurs du guet-apens» et de s'être acharnés sur les jeunes d'Hussein-Dey et d'Al-Maqaria dont le «seul tort est d'avoir été raflés». Difficile de les convaincre que les violences n'ont pas été imaginaires. «Ils ont arrêté des gens qui s'étaient mis à l'abri à la maison de la presse et non les casseurs», proteste-t-on.
    On accuse avec beaucoup de véhémence un journal arabophone d'avoir grossi démesurément l'événement pour se donner de la «pub» en jouant le «rôle de victime». On reproche à la police et à la justice de ne pas «s'intéresser à la responsabilité des autorités locales de Kouba» et encore moins à la «Ligue de football» alors que tout le monde savait «que les jeunes de Kouba préparaient un accueil violent» aux supporters du NAHD.
    Bref, les jeunes d'Hussein-Dey et surtout ceux d'Al-Maqaria se sentent victimes d'une sorte de «conjuration puissante» pour leur faire payer, «à eux seuls les pots cassés de l'irresponsabilité qui a mené aux incidents de vendredi dernier».

    Un morceau de route pour se «faire entendre»

    Jeudi, ils s'étaient rassemblés, avec les parents des supporters condamnés, devant le siège de la daïra d'Hussein-Dey. Ils demandaient l'intervention du wali délégué pour la libération de leurs enfants. La tension était vive. Une femme menaçait de s'immoler par le feu si on ne libérait pas son fils qui doit passer son baccalauréat.
    Une autre annonce une grève de la faim. Des parents inquiets entourés de jeunes en colère, prêts à en découdre. Pour tenter d'apaiser une tension palpable, une délégation a été reçue au siège de la daïra. Dialogue de sourds. Le wali délégué expliquant, selon certains, qu'il n'est pas habilité à intervenir dans le cours de la justice, a incité les parents à utiliser les voies de recours judiciaires.
    Certains ont cru comprendre, à demi-mots, que l'appel pourrait être examiné avec célérité par la justice et que leurs enfants pourraient rapidement être élargis. Mais beaucoup n'ont pas été satisfaits du peu de résultats de la rencontre. Les jeunes, avec beaucoup de fougue, jurent qu'ils ne «lâcheront pas leurs frères et amis».

    A Hussein-Dey, au niveau de la grande poste, deux banderoles demandent la «libération de nos supporters innocents» et clament qu'il «y en a marre de la hogra». A Al-Maqaria, la colère s'est exprimée avec plus de vigueur. Les «échanges» avec les forces de l'ordre ont duré jusqu'à une heure du matin. La circulation sur la rue Boudjemaa Moghni a été coupée, contraignant les automobilistes à faire de grands détours.

    De nombreux habitants d'Al-Maqaria ont prudemment évacué leurs véhicules vers Oued-Ouchaïah (La Cifa) pour les mettre à l'abri. La Ligue nationale de football, à qui l'on reproche de ne pas avoir pris les devants pour délocaliser le match RCK-NAHD qui s'annonçait très chaud, a reporté le match NAHD-Aïn Témouchent, prévu hier au stade du 20 Août. Une décision prise après la réunion de la commission de sécurité de la circonscription d'Hussein-Dey.

    A Al-Maqaria, la tension reste vive. Les jeunes promettent de continuer à bloquer «sans arrêt» la rue Boudjemaa Moghni tant que les prisonniers ne sont pas libérés. «Ce morceau de route, c'est la seule chose que nous avons pour nous faire entendre. Et on l'utilisera», promet-on.
    Quotidien d'Oran
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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