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Gestion des réserves de changes en Algérie

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  • Gestion des réserves de changes en Algérie

    Les réserves de changes ne cessent d’augmenter. Leur placement au niveau du Trésor américain suscite la polémique des experts. Les uns y sont favorables, d’autres s’inquiètent d’une éventuelle menace qui pèserait sur l’économie américaine et qui, du coup, ferait craindre le pire pour les réserves de changes dont dispose l’Algérie.
    L’Algérie disposait de 155 milliards de dollars de réserves en devises à fin 2010, contre 148,9 milliards de dollars à fin 2009. Le FMI a prévu que les réserves de changes se situeraient à 218,9 milliards de dollars à fin 2011 et que ce montant serait de l’ordre de 238,9 milliards de dollars à fin 2012.
    Des chiffres communiqués par le ministère des Finances qui traduisent, en fait, un bond du niveau des ces réserves, résultant d’un marché pétrolier en continuelle hausse. Mais la question des placements des réserves de changes de l’Algérie au niveau du Trésor américain depuis quelques années suscite un débat contradictoire entre ceux qui estiment que ces placements sont garantis, ne subissant aucune altérité des cours financiers, et ceux qui croient qu’il faut rapatrier ces devises en consacrant une bonne partie de cette manne à l’investissement.
    Deux points de vue qui ne se rejoignent pas. Car pour l’heure, les déclarations des officiels sur la gestion des réserves de changes ne souffrent aucune ambiguïté. Au premier plan, la récente déclaration du ministre des Finances, Karim Djoudi, qui a affirmé lors d’un séminaire sur les moyens de paiement que «les actifs algériens sont bien placés», précisant que «le choix que le gouvernement a fait est de limiter les risques en perte de capital, raison pour laquelle nos avoirs sont placés dans des actifs d’Etat et non pas dans des fonds souverains privés.» L’argument du ministre plaide politiquement à rassurer l’opinion sur le bon choix du gouvernement, faisant ainsi de l’option pour le Trésor américain «une garantie judicieuse».
    Alors que d’autres voix s’agitent pour dire que le placement des réserves de changes aux Etats-Unis n’a pas fait gagner à l’Algérie des points supplémentaires sur les gains obtenus sur ces obligations.
    En d’autres termes, l’Algérie n’encaisse qu’un faible taux d’intérêt sur la valeur nominale des obligations qu’elle a placées sous forme de bons de trésor en négociant seulement «le placement de sûreté» sans s’intéresser à la rémunération en intérêts. L’autre argument est celui du financement du déficit américain par le biais de ces montants de réserves de changes (Chine, Algérie, Japon, Emirats arabes unis…).
    D’où l’intérêt américain à persuader ces pays que leurs fonds seront toujours intacts et ne seront pas utilisés à d’autres fins. Mais dans les coulisses de la finance américaine, Bill Gross, propriétaire du plus grand fonds des obligations dans le monde, Pacific Investment Managment, ou PIMCO, a dressé dernièrement un sévère réquisitoire contre le gouvernement américain sur sa politique de financement de la dette américaine par le biais des bonds de trésor au point de faire peser un énorme risque sur l’inflation et l’augmentation de la dette qui mettrait en péril l’économie américaine.
    Fonds de régulation des recettes, caisse de sécurité
    Le directeur général des politiques et des prévisions au ministère des Finances, Abdelmalek Zoubeïdi, ne badine pas avec les chiffres. Le Fonds de régulation des recettes (FRR) disposait à fin 2010 de 4 800 milliards de dinars (48 milliards d’euros environ), soit une hausse de 500 milliards de dinars (5 milliards d’euros) par rapport à fin 2009. Le FRR est alimenté par les différences entre le prix du pétrole vendu sur le marché et le prix de référence (37 dollars le baril) sur la base duquel est établi le budget de l’Etat.
    Ce fonds est destiné essentiellement à financer partiellement le déficit du budget de l’Etat, a précisé M. Zoubeïdi. «Ces deux indicateurs (réserves de changes et FRR) permettent de sécuriser l’année 2011», ajoute-t-il. Pour 2011, le prix de référence du baril de pétrole a été maintenu à 37 dollars, alors que la moyenne des prix d’exportation du brut se situait à 77,19 dollars durant les huit premiers mois de 2010.
    En 2010, les recettes des hydrocarbures de l’Algérie ont atteint 55,7 milliards de dollars, selon le ministre de l’Energie Youcef Yousfi. Il faut rappeler que des sommes colossales ont été injectées (plus de 250 milliards de dollars) depuis 1999 dans des programmes d’investissements.
    Les explications du gouverneur
    de la Banque d’Algérie
    Le gouverneur de la Banque d’Algérie avait abordé, avant fin 2010, la question liée aux réserves de changes. Intervenant lors d’une réunion avec les P-DG des banques nationales et de celles étrangères en activité en Algérie, M. Laksaci avait indiqué que le montant des réserves de changes du pays (148,9 milliards de dollars à fin décembre 2009) ne représenterait que 36 mois d’importations de biens et services.
    Dans le détail, il a expliqué que les réserves de changes sont constituées à hauteur de 46 % de dollars et de 42 % d’euros. Selon le gouverneur, «les devises rapatriées par les agents économiques au titre des exportations de biens et services sont cédées à la Banque d’Algérie à hauteur de 100 % pour les exportations des hydrocarbures, 50 % pour les exportations hors hydrocarbures et 50 % pour les exportations de services, contre la monnaie de la Banque centrale. La contrepartie de ces réserves de changes se retrouve dans
    l’économie nationale au niveau des dépôts de Sonatrach, auprès de la Banque extérieure d’Algérie (contrepartie de cessions des recettes d’exportation d’hydrocarbures non utilisées), des dépôts de l’Etat dans ses comptes tenus sur les livres de la Banque d’Algérie (part de la fiscalité pétrolière non dépensée) et des dépôts des autres agents économiques non financiers auprès des banques». Le premier banquier du pays a rappelé à ce propos que l’Algérie «a fait un bon usage de ses réserves de changes en consacrant une partie au remboursement par anticipation de la dette extérieure entre 2004 et 2006, et ce à la veille de la crise financière internationale».
    Prudence contre les chocs externes
    Pour le premier responsable de la Banque d’Algérie, «si l’économie nationale a été résiliente face à la crise économique mondiale en 2008 et 2009, notamment grâce à la conduite d’une politique financière prudente tant sur le plan de la balance des paiements et de la dette extérieure que sur celui du plan des finances internes, il est aujourd’hui économiquement impératif d’éviter toute démarche conduisant à une mauvaise allocation des ressources (en dinars et en devises».
    «La disponibilité des ressources en devises (réserves de changes) et en dinars (fonds de régulation et liquidité bancaire) a permis à l’économie nationale de faire face à la crise économique mondiale en réalisant une performance économique robuste, tout en poursuivant le programme d’investissements publics en 2008-2009», note-t-il avec satisfaction.
    Selon lui, «l’accumulation des réserves officielles de changes par la Banque d’Algérie entre 2004 et 2008 a constitué un important élément de sauvegarde contre les chocs externes (baisses des recettes d’exportation ou sorties soudaines de capitaux résultant de la grave crise financière internationale en cours».
    Avis divergents des experts
    En ce qui concerne l’Algérie, les avis divergent sur le placement des réserves de changes sous forme de bons de trésor. «Si une baisse de la note de la dette américaine advient, elle provoquera une baisse du prix de l’obligation et une hausse du rendement, l’Algérie sera pénalisée car le montant de ses avoirs baissera», estime un économiste algérien.
    Mais ce qu’il faut savoir, c’est que l’augmentation du risque est liée, selon un expert financier américain, au rapport du service de la dette et aux recettes fiscales. Ce qui peut faire ajouter un risque non négligeable d’implosion du marché des bons du Trésor américain à partir du second semestre 2011. Selon M’Barek Seraï, expert international, «notre économie dépend de 67 % des échanges en euros alors que le reste s’effectue en dollars». Une contradiction par rapport au placement de tout «l’argent algérien» en dollars. Cet expert nous a déclaré qu’il est «partisan de la diversification des réserves de changes avec différentes monnaies allant du dollar à l’euro, la livre sterling et le yen». Selon lui, «cette diversification des placements ferait gagner à l’Algérie de l’argent».
    Concrètement, explique un économiste proche des thèses de Bill Gross, «l’Algérie va être pénalisée du fait que ses avoirs vont baisser». Et d’en préciser les causes : «La baisse de la note de la dette américaine va entraîner une baisse des prix de l’obligation.» Et «si l’Algérie avait au moins diversifié ses placements, elle aurait gagné beaucoup d’argent et évité de s’exposer aux risques de la dette américaine», explique un spécialiste en placements financiers.
    Selon lui, la différence entre le rendement réel des bons du Trésor est négatif (-0,103 %) actuellement, au plus bas depuis novembre 2008. Il a affirmé que le gouvernement américain a intentionnellement maintenu les taux d’intérêts bancaires à un niveau inférieur à ce qu’ils devraient être, avec comme objectif de réduire les niveaux d’endettement record en poussant les investisseurs à mettre la main à la poche. Selon lui, les détenteurs de bons du Trésor américain sont destinés à être «cuits comme des grenouilles dans un seau d’eau de plus en plus chaud».
    Les déclarations de Bill Gross interviennent alors que l’agence de notation financière FLA est la première à mettre en garde les Etats-Unis. Moody’s avait menacé, elle aussi, de dégrader la note américaine. Pour les agences, Washington est, en effet, en train de jouer avec le feu : en août prochain, la dette américaine dépassera le plafond autorisé par le Congrès et si ce plafond n’est pas relevé, les Etats-Unis seront techniquement dans l’incapacité d’honorer leurs engagements financiers.

    Fayçal Abdelghani

  • #2
    Selon lui, les détenteurs de bons du Trésor américain sont destinés à être «cuits comme des grenouilles dans un seau d’eau de plus en plus chaud».
    Vu les cours de pétrole, la croissance de la demande et chute de la production, l’Algérie est tranquille financièrement pour les années a venir, il devrait profiter de opportunité pour investir au dans la recherche, développement, l'industrie, les infrastructures, au lieu ses réserves pourrir dans les banques. Mais si son investissement se limite a l'import et au projet clé en main, alors autant laisser l'agent dans les banques en espérant que d'autres en feront une meilleur utilisation.

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    • #3
      @ BeeHive

      + 1000. ils ne peuvent pas faire un bon usage (investissement et tout ...).

      projet clé-en-main = tchipa. c'est tellement plus facile. récompense immédiate. si tu parles d'investissement sur le long à terme à responsable algérien.. ça doit le fatiguer pendant que tu lui explique ton projet lui doit penser: investissement? c trop compliquer. je vais pas en profiter. c pour générations futures. rien à battre, je ne serais plus là... moi je veux ma tchipa!!!

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      • #4
        Un seul indicateur est important pour juger de l'importance des réserves de changes d'un pays (ce critère vaudra ce qu'il vaudra): c'est le niveau des réserves en mois d'importation en non pas le niveau de réserves en termes absolus. Si vous regarder bien, le niveau de réserve en mois d'importation ne s'améliore que marginalement. Donc!!!

        Pour ce qui est de la gestion des réserves de changes, il ne faut pas blâmer la BA mais l'exécutif. C'est ce dernier qui lui dicte les lignes directrices de la gestion des avoirs extérieurs algériens.

        Une question: Les réserves de changes algériennes sont-elles bien gérées?
        La réponse est oui. Oui, les réserves sont bien gérées selon les critères fixés (risque proche de zéro, rentabilité donc faible).

        Une autre question: Est ce que les réserves peuvent-elles être mieux gérées?

        La réponse dans ce cas est aussi affirmative. Encore faut-il qu'on fixe d'autres objectifs pour sa gestion.

        C'est bien beau d'être des prophètes du lendemain. Mais qu'en est-il de la veille?

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        • #5
          Une question: Les réserves de changes algériennes sont-elles bien gérées?
          La réponse est oui.
          La réponse est non si les réserves de changes sont placées à l'étranger.

          pour moi le seul critère valable dans les conditions actuelles d'instabilité c'est de garder le pognon à la Banque d'Algérie et non pas placé dans des Banques étrangères où ils peuvent être gelés du jour au lendemain.

          ce critère, c'est le critère PRIMORDIAL. C'est le critère de souveraineté. Le reste c'est du pipeau...

          Les réserves de changes ne cessent d’augmenter. Leur placement au niveau du Trésor américain suscite la polémique des experts. Les uns y sont favorables, d’autres s’inquiètent d’une éventuelle menace qui pèserait sur l’économie
          pour ce qui est des réserves investies dans les bons du Trésor américain, autant dire que c'est de l'argent jeté par les fenêtres!

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          • #6
            pour moi le seul critère valable dans les conditions actuelles d'instabilité c'est de garder le pognon à la Banque d'Algérie
            Rien qu'en lisant cette phrase, je constate que j'ai affaire à un néophyte.
            Figure-toi ya si Neutrino, que cet argent est déjà à la Banque d'Algérie mais pas dans ses caisses comme tu le préconises mais dans son bilan.

            Les devises étrangères n'ont pas cours légal en Algérie (officiellement, je l'entends bien puisque je vois de loin des voix qui te diront donne les nous et nous saurions quoi en faire!!!). Elles ont donc vocation à être gardés dans des banques, pays où elles ont cours légal.

            Pour le reste, je fais fi de ne rien entendre et surtout de ne rien comprendre.

            Sur ce ciao.

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            • #7
              Rien qu'en lisant cette phrase, je constate que j'ai affaire à un néophyte.
              Figure-toi ya si Neutrino, que cet argent est déjà à la Banque d'Algérie mais pas dans ses caisses comme tu le préconises mais dans son bilan.
              Je te remercie bcp. me voilà très rassuré. (humour)

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