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La ville de Jefferson se met en faillite… mais la Grèce a gagné un répit

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  • La ville de Jefferson se met en faillite… mais la Grèce a gagné un répit

    Athènes se voit offrir un ballon d’oxygène de 109 milliards d’euros (on apprendra bientôt que c’est 150 milliards, mais passons)… Pas un mot toutefois au sujet des banques locales qui ont elles aussi un besoin urgent d’injection de cash, de 50 à 80 milliards d’euros au bas mot.

    La BCE serait la seule à les refinancer, ce qui évite certainement une catastrophe, mais peut-elle continuer longtemps à ce rythme ? Il lui faut par ailleurs voler au secours du système bancaire espagnol : 12 caisses d’épargne sur les 17 qui subsistent dans le pays après fusion ne peuvent trouver d’argent frais sur le marché ; elles doivent se tourner vers Madrid qui se tourne à son tour… devinez vers qui ?
    Le leitmotiv martelé par les plus hauts responsables européens demeure invariablement : “tout va bien se passer, l’incendie est éteint, le risque de contagion est circonscrit.
    Les liquidités qui viennent de pleuvoir ont effectivement fait disparaître les flammes les plus visibles, mais qu’en est-il des braises ? Que va-t-il se passer lorsque le vent des dégradations de notation se remettra à souffler ?
    Moody’s vient de réduire ce lundi la note de la Grèce à “Ca”, dernier cran avant le défaut… Le prochain coup, ce sera celui de grâce !
    ▪ Mais pendant que la presse anglo-saxonne continue de distiller le venin du doute au sujet de la solvabilité de la Grèce, elle détourne l’attention des marchés — mais pas la nôtre — de défauts de paiement avérés qui surviennent en plein coeur du territoire des Etats-Unis.
    La capitale de l’Alabama, la ville de Jefferson (en hommage à l’un des pères de la Constitution américaine qui doit se retourner dans sa tombe), a fait faillite ce week-end. Les fonctionnaires de la municipalité ont été priés de ne pas se rendre à leur travail lundi matin ; les patrouilles de polices vont être réduites de façon drastique… Les armuriers et les spécialistes de la private security (alarme et télésurveillance) du comté se frottent déjà les mains : le spectre de l’insécurité est un formidable accélérateur des ventes. Les Etats-Unis recommencent enfin à ressembler à ceux des temps héroïques où la survie et la protection de ses biens reposait d’abord sur le maniement d’un six coups bien huilé.
    Mieux vaudra pour les touristes en visite dans la région de la Bible Belt ne pas tomber en panne de GPS et perdre leur chemin le soir dans les faubourgs de Jefferson. Les milices d’autoprotection (les neighborhood crime watches) risquent d’avoir la gâchette facile s’ils repèrent des individus dont l’attitude leur évoquerait celle de maraudeurs. Et il y a désormais pénurie d’enquêteurs au bureau du shérif local pour vérifier s’il se produit des bavures à des heures tardives.
    ▪ Ce n’est pas le genre de considérations qui impressionne Wall Street. Il commence à se murmurer que les Etats-Unis pourraient très bien s’accommoder d’une perte du “AAA”. Cela provoquerait une petite tension sur les taux mais ne provoquerait pas d’apocalypse sur les marchés. Ils en sont d’ailleurs tellement convaincus que les principaux indices américains sont revenus en fin de semaine dernière à 1% de leurs sommets annuels… cela à moins de 10 jours d’un possible défaut de paiement que Tim Geithner continue d’estimer inenvisageable.
    Wall Street n’a pas tardé à se redresser lundi après une entame de séance franchement négative : -1% en moyenne sur les principaux indices américains. A la mi-séance, le Dow Jones et le S&P ne lâchaient plus que -0,25% ; le Nasdaq affichait +0,05%. De son côté, le pétrole repassait au-dessus des 99,5 $ et semblait en mesure de renouer avec les 100 $/baril, preuve que les spécialistes tablent sur une activité plus soutenue à la rentrée.
    Paris (-0,77%) terminait en revanche pratiquement au plus bas du jour, au contact des 3 813 points, à l’issue d’une séance où acheteurs et vendeurs ont pris tour à tour l’avantage. Les places européennes auraient fort bien pu limiter leurs pertes en fin de parcours mais ce ne fut pas le cas, du fait de la lourdeur du secteur bancaire : Dexia plongeait de 8%, Crédit Agricole de plus de 5,5%. L’Euro-Stoxx 50 chutait de 1,1% dans le sillage de Madrid (-1,9%) ou Milan (-2,5%).
    Dans un concert unanimement baissier au sud de l’Europe, Francfort s’est une nouvelle fois démarqué en grappillant à contre-courant 0,25% tandis que Londres limitait la casse (-0,1%). Cela ne fait que renforcer notre sentiment que l’éclatement de la Zone euro (dans six mois, dans un an ou dans deux ans, peu importe…) demeure une hypothèse de travail très présente à l’esprit des stratèges qui cultivent une approche globale de la gestion des fonds qui leur sont confiés.
    N’oublions pas que le DAX 30 surperforme de 15% le S&P 500 sur les 18 derniers mois écoulés et qu’il égale la performance du Nasdaq depuis février 2010. Rappelons que ce même Nasdaq fait 20% de mieux par rapport à l’Euro-Stoxx 50 — qui ne gagne rien — depuis la mi-juillet 2010.
    ▪ Wall Street espère à tout moment l’annonce de la conclusion d’un accord sur une extension de la dette américaine. Les rumeurs font état d’un possible compromis sur un montant de 2 700 milliards de dollars supplémentaires qui seraient compensés par une baisse symétrique des dépenses fédérales sur 10 ans (sans hausse de la fiscalité… “naturellement”).
    Cela ne changerait pas la situation financière de la trentaine d’états de l’Union et de centaines de municipalités qui sont en situation de défaut sur leur dette. Les licenciements vont continuer, le pays va se délabrer, et la Fed (qui émet 99 milliards de dollars de dette cette semaine) y verra d’excellentes excuses de mettre en oeuvre de nouveaux stimulus pour la rentrée.

    Agora
    Coucher du soleil à Agadir
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