Vendredi, 05 Août 2011 15:23
Les Échos quotidien : Actualité oblige, que pensez-vous de la nouvelle Constitution ?
Mohamed Berrada : Très équilibrée et très novatrice. Elle représente un réel progrès. L’important, c’est d’aller de l’avant, sachant qu’au-delà des textes, c’est la manière avec laquelle on les applique sur le terrain qui importe. Les textes ne valent que par les hommes qui les portent et les mettent en œuvre. Les hommes, c’est là où l’on doit investir le plus, car la démocratie est un objectif, ce n’est pas une situation qui existe. Aucun pays n’a atteint un niveau sublime de démocratie. Ce qui est important, c’est la notion de progrès pour pouvoir évoluer vers plus de démocratie. La démocratie, c’est un problème de culture, donc d’éthique et, par ricochet, d’éducation. L’égalité des chances commence à l’école. Malheureusement, 45% de la population est illettrée, et au moment de choisir pour qui voter, le seul argument qui tienne, c’est l’argent. La Constitution, c’est un objectif, une vision et un progrès par rapport au passé, mais l’essentiel de ce qui reste à faire porte sur l’Homme.
Quid des élites qui la mettront en œuvre ?
Il est clair que l’on ne veut pas revoir les mêmes qui vont encore nous décevoir. Aujourd’hui, tout le monde porte un espoir, et il se construit sur le dynamisme et le militantisme de notre jeunesse. C’est elle qui est appelée à continuer le travail. Sa Majesté, qui est lui-même jeune, leur a donné cette structure pour pouvoir naviguer à leur guise et surtout porter cette Constitution vers l’objectif qui a été derrière son élaboration. Il faut politiser la jeunesse pour qu’elle participe, tout comme pour les femmes. Plus il y a de jeunes et de femmes dans les partis, plus ils seront dynamiques.
Votre appréciation du déficit budgétaire ?
Pour 2011, il pourrait atteindre les 6%, mais c’est l’année prochaine que les répercussions des mesures sociales interviendront pleinement. Le gros des augmentations de salaires octroyées par le gouvernement a été différé à 2012. D’un autre côté, il y a la Caisse de compensation qui est en train d’exploser, et il faudrait savoir à quel niveau se situeront les prix du pétrole l’année prochaine. Il ne faut pas oublier que 80% de la charge de compensation vient du pétrole et du gaz. Ce ne sont pas le blé, les céréales ou le sucre qui alourdissent notre Caisse de compensation. Malheureusement, on n’est pas arrivés à prendre des mesures, alors qu’à un moment donné, on avait indexé le prix à la pompe sur les prix mondiaux du pétrole, car les gens étaient contents en cas de baisse, mais n’acceptaient pas la répercussion sur le prix à la pompe en cas de hausse des cours mondiaux. Ce n’est pas normal, ce n’est pas la faute au gouvernement si les cours du pétrole montent, mais ce n’est pas au contribuable de payer. Le rôle du gouvernement n’est pas de gérer au jour le jour, ce qui est le cas de nos gestions aujourd’hui. Or, personne n’ose entreprendre les réformes en profondeur...
Le gouvernement El Fassi a-t-il commis l’irréparable ?
Je crains que, d’un côté, aucune réforme n’ait été engagée pour bien maîtriser les dépenses sur les générations futures. Bien au contraire, on a augmenté les dépenses par un gouvernement sortant. Il prend des mesures, des décisions qui vont se répercuter sur l’avenir des générations futures et du prochain gouvernement. Personne ne veut être à la place de ce gouvernement, car l’heure des comptes va bientôt sonner. Ce déficit, il faut bien le financer. Quand le déficit augmente, c’est l’endettement qui augmente à son tour, et les agences de notation risquent de nous attribuer une mauvaise note. Les gouvernements précédents ont fait des réformes pour que le niveau d’endettement du Maroc soit convenable, à savoir entre 48 à 50%. Ce taux peut exploser rapidement, d’autant qu’il n’y a pas que les finances publiques, car si l’on regarde du côté des comptes extérieurs, la situation est critique. On a une balance commerciale structurellement déficitaire depuis des années. C’est simple, on importe chaque année deux fois plus que ce que l’on exporte. La situation est telle que l’on est en train de perdre notre compétitivité.
Faut-il blâmer la flambée de la facture énergétique ?
Beaucoup de pays comme la France, l’Allemagne, la Corée ou le Japon n’ont pas de pétrole. Cela les oblige à chercher de la valeur ajoutée. Ils sont comme nous, importateurs nets de pétrole, cela n’empêche pas leurs balances commerciales de bien se porter. Le problème, c’est que l’on n’a pas de vision cohérente à long terme. On a des visions sectorielles, mais lorsqu’on essaie de mettre en harmonie les différents plans, on se rend compte qu’il n’y a pas de vision globale. On mène des politiques à court terme et on laisse des secteurs disparaître. Des secteurs qui figurent parmi les plus gros employeurs de l’économie marocaine.
Qu’est-ce qui fragilise ces secteurs ?
Ils sont en train de disparaître, tout simplement parce que l’on a mené une politique d’ouverture tous azimuts, sans réfléchir aux conséquences. On mesure l’ouverture par le nombre d’accords que l’on fait... Non ! Il faut évaluer l’ouverture par ce qu’elle a apporté à l’économie nationale en termes d’emplois, d’investissements et comme gains en matière de parts de marché de par le monde particulièrement en Europe, qui est un marché traditionnel pour nous. Au contraire, nous avons perdu des parts de marché sur le Vieux Continent. Il fallait donner aux entreprises marocaines, comme d’autres pays l’on fait, les moyens de se moderniser. Une partie des entreprises dans des secteurs comme le textile, le cuir, l’électronique, etc., sont totalement vieillottes et n’ont aucune capacité à supporter la concurrence turque, par exemple. Or, nous avons ouvert l’économie sans recourir aux programmes de mise à niveau. Il y en a certes eu, mais cela n’a pas été poursuivi et les montants alloués étaient ridiculement bas et ne suffisaient en aucun cas pour pouvoir affronter la concurrence. Le problème aujourd’hui, ce n’est pas simplement que l’on doive faire face à un dérapage budgétaire important, mais c’est qu’au niveau de nos comptes extérieurs, la situation est en train de s’aggraver.
Qu’est-ce qui pèse sur nos comptes extérieurs ?
La situation de nos comptes extérieurs s’aggrave par le biais de la balance commerciale mais aussi par la balance des paiements. Ce qui couvre habituellement le déficit de la balance commerciale, ce sont les transferts des MRE et les recettes touristiques. Or, aujourd’hui, beaucoup de problèmes handicapent ces rentrées de devises. Je crois même que le compte courant a atteint un déficit de 3 à 4%, ce qui entraîne une diminution de nos réserves de change. Cela implique aussi moins de liquidité, moins de crédit et probablement demain, une augmentation des taux d’intérêt.
Nous avons perdu plus d’un mois de réserves de change depuis le début de l’année...
Le problème, ce n’est pas de perdre une partie de ces réserves de change, mais de savoir à quel niveau ils vont se situer d’ici un voire deux ans. Nous n’avons pas de visibilité sur le moyen et long terme, et je ne comprends pas comment l’Exécutif a pu se permettre de prendre des mesures structurelles d’augmentation de salaires.
Il y a été un peu obligé, non ?
Je conçois très bien que la situation est assez particulière, qu’il y a des grèves et des marches revendicatives et que la conjoncture politique est bouillonnante. Malheureusement, je trouve qu’il n’y a pas eu assez de débats là-dessus pour pouvoir partager la responsabilité, et que même si on a pris la décision de donner ce cadeau social, il fallait communiquer sur le sujet. Aujourd’hui, les gens croient que l’on a beaucoup d’argent et je ne crois pas que cela va s’arrêter ici. Dans deux mois, il y aura des élections et un nouveau gouvernement, et celui-ci devra préparer une Loi de finances des plus difficiles.
Qu’aurait-il fallu faire ?
Quand on prend des mesures de ce type là, que j’appellerais des mesures de souveraineté nationale, il ne s’agit pas d’un gouvernement ou des partis qui le forment, puisque ce sont des mesures à caractère national. Il faut au moins qu’il y ait débat au Parlement, et l’instrument qui l’aurait permis, c’est une Loi de finance rectificative. Cette dernière fait partie des éléments de gestion courants. On fait des prévisions et c’est normal de rectifier le tir quand on s’en écarte en ajustant les prévisions tout au long de l’année.
Pourquoi le gouvernement actuel évite le recours à une Loi de finances rectificative ?
Dans tous les pays, il y a des lois de finances rectificatives. Ici, nous redoutons cela. En fait, nous craignons une motion de censure. Personne ne veut avouer qu’il s’est trompé. Il faut juste expliquer les choses au peuple au lieu de faire les choses en catimini. On augmente les salaires sans expliquer ! On discute dans des bureaux fermés avec les syndicats, mais ceux-ci sont-ils vraiment représentatifs ? Il aurait fallu discuter au Parlement puisque tout le peuple y a accès à travers la radio et la télévision. C’est en tout cas comme cela que j’aurais vu les choses. Il faut habituer le peuple à des Lois de finances rectificatives.
Quelles seront les priorités du prochain gouvernement ?
La situation laissée par le gouvernement actuel n’est pas enviable. Lors des prochaines élections, les discussions risquent d’être houleuses pour désigner le chef de gouvernement du parti arrivé premier dans les urnes. Mais celui-ci risque de vite déchanter devant la situation des finances publiques, mais pas seulement. La situation économique en général et notre environnement économique immédiat, notamment l’Europe, qui réalise les taux de croissance les plus bas, se trouve dans une situation difficile. Ce n’est donc pas une partie de plaisir pour le prochain gouvernement qui doit aller chercher un taux de croissance de 6% pour créer des emplois aux jeunes qui sortent chaque année des universités.
Comment fera-t-il pour financer le déficit ?
Il ne reste pas beaucoup de choses à vendre. Un déficit peut être financé par un recours à l’endettement. On peut certes se permettre de s’endetter plus, mais ce serait dommage, et jusqu’à quelle limite devra-t-on s’endetter? On peut aussi financer le déficit en ayant recours aux arriérés, c'est-à-dire en ne payant pas les gens. Justement, au niveau de la compensation, les compagnies pétrolières ne seront probablement pas payées tout de suite et seront poussées par l’État à recourir au marché monétaire. Comme conséquence, un pays qui paie en retard, cela détruit le tissu économique.
Mohamed Berrada : Très équilibrée et très novatrice. Elle représente un réel progrès. L’important, c’est d’aller de l’avant, sachant qu’au-delà des textes, c’est la manière avec laquelle on les applique sur le terrain qui importe. Les textes ne valent que par les hommes qui les portent et les mettent en œuvre. Les hommes, c’est là où l’on doit investir le plus, car la démocratie est un objectif, ce n’est pas une situation qui existe. Aucun pays n’a atteint un niveau sublime de démocratie. Ce qui est important, c’est la notion de progrès pour pouvoir évoluer vers plus de démocratie. La démocratie, c’est un problème de culture, donc d’éthique et, par ricochet, d’éducation. L’égalité des chances commence à l’école. Malheureusement, 45% de la population est illettrée, et au moment de choisir pour qui voter, le seul argument qui tienne, c’est l’argent. La Constitution, c’est un objectif, une vision et un progrès par rapport au passé, mais l’essentiel de ce qui reste à faire porte sur l’Homme.
Quid des élites qui la mettront en œuvre ?
Il est clair que l’on ne veut pas revoir les mêmes qui vont encore nous décevoir. Aujourd’hui, tout le monde porte un espoir, et il se construit sur le dynamisme et le militantisme de notre jeunesse. C’est elle qui est appelée à continuer le travail. Sa Majesté, qui est lui-même jeune, leur a donné cette structure pour pouvoir naviguer à leur guise et surtout porter cette Constitution vers l’objectif qui a été derrière son élaboration. Il faut politiser la jeunesse pour qu’elle participe, tout comme pour les femmes. Plus il y a de jeunes et de femmes dans les partis, plus ils seront dynamiques.
Votre appréciation du déficit budgétaire ?
Pour 2011, il pourrait atteindre les 6%, mais c’est l’année prochaine que les répercussions des mesures sociales interviendront pleinement. Le gros des augmentations de salaires octroyées par le gouvernement a été différé à 2012. D’un autre côté, il y a la Caisse de compensation qui est en train d’exploser, et il faudrait savoir à quel niveau se situeront les prix du pétrole l’année prochaine. Il ne faut pas oublier que 80% de la charge de compensation vient du pétrole et du gaz. Ce ne sont pas le blé, les céréales ou le sucre qui alourdissent notre Caisse de compensation. Malheureusement, on n’est pas arrivés à prendre des mesures, alors qu’à un moment donné, on avait indexé le prix à la pompe sur les prix mondiaux du pétrole, car les gens étaient contents en cas de baisse, mais n’acceptaient pas la répercussion sur le prix à la pompe en cas de hausse des cours mondiaux. Ce n’est pas normal, ce n’est pas la faute au gouvernement si les cours du pétrole montent, mais ce n’est pas au contribuable de payer. Le rôle du gouvernement n’est pas de gérer au jour le jour, ce qui est le cas de nos gestions aujourd’hui. Or, personne n’ose entreprendre les réformes en profondeur...
Le gouvernement El Fassi a-t-il commis l’irréparable ?
Je crains que, d’un côté, aucune réforme n’ait été engagée pour bien maîtriser les dépenses sur les générations futures. Bien au contraire, on a augmenté les dépenses par un gouvernement sortant. Il prend des mesures, des décisions qui vont se répercuter sur l’avenir des générations futures et du prochain gouvernement. Personne ne veut être à la place de ce gouvernement, car l’heure des comptes va bientôt sonner. Ce déficit, il faut bien le financer. Quand le déficit augmente, c’est l’endettement qui augmente à son tour, et les agences de notation risquent de nous attribuer une mauvaise note. Les gouvernements précédents ont fait des réformes pour que le niveau d’endettement du Maroc soit convenable, à savoir entre 48 à 50%. Ce taux peut exploser rapidement, d’autant qu’il n’y a pas que les finances publiques, car si l’on regarde du côté des comptes extérieurs, la situation est critique. On a une balance commerciale structurellement déficitaire depuis des années. C’est simple, on importe chaque année deux fois plus que ce que l’on exporte. La situation est telle que l’on est en train de perdre notre compétitivité.
Faut-il blâmer la flambée de la facture énergétique ?
Beaucoup de pays comme la France, l’Allemagne, la Corée ou le Japon n’ont pas de pétrole. Cela les oblige à chercher de la valeur ajoutée. Ils sont comme nous, importateurs nets de pétrole, cela n’empêche pas leurs balances commerciales de bien se porter. Le problème, c’est que l’on n’a pas de vision cohérente à long terme. On a des visions sectorielles, mais lorsqu’on essaie de mettre en harmonie les différents plans, on se rend compte qu’il n’y a pas de vision globale. On mène des politiques à court terme et on laisse des secteurs disparaître. Des secteurs qui figurent parmi les plus gros employeurs de l’économie marocaine.
Qu’est-ce qui fragilise ces secteurs ?
Ils sont en train de disparaître, tout simplement parce que l’on a mené une politique d’ouverture tous azimuts, sans réfléchir aux conséquences. On mesure l’ouverture par le nombre d’accords que l’on fait... Non ! Il faut évaluer l’ouverture par ce qu’elle a apporté à l’économie nationale en termes d’emplois, d’investissements et comme gains en matière de parts de marché de par le monde particulièrement en Europe, qui est un marché traditionnel pour nous. Au contraire, nous avons perdu des parts de marché sur le Vieux Continent. Il fallait donner aux entreprises marocaines, comme d’autres pays l’on fait, les moyens de se moderniser. Une partie des entreprises dans des secteurs comme le textile, le cuir, l’électronique, etc., sont totalement vieillottes et n’ont aucune capacité à supporter la concurrence turque, par exemple. Or, nous avons ouvert l’économie sans recourir aux programmes de mise à niveau. Il y en a certes eu, mais cela n’a pas été poursuivi et les montants alloués étaient ridiculement bas et ne suffisaient en aucun cas pour pouvoir affronter la concurrence. Le problème aujourd’hui, ce n’est pas simplement que l’on doive faire face à un dérapage budgétaire important, mais c’est qu’au niveau de nos comptes extérieurs, la situation est en train de s’aggraver.
Qu’est-ce qui pèse sur nos comptes extérieurs ?
La situation de nos comptes extérieurs s’aggrave par le biais de la balance commerciale mais aussi par la balance des paiements. Ce qui couvre habituellement le déficit de la balance commerciale, ce sont les transferts des MRE et les recettes touristiques. Or, aujourd’hui, beaucoup de problèmes handicapent ces rentrées de devises. Je crois même que le compte courant a atteint un déficit de 3 à 4%, ce qui entraîne une diminution de nos réserves de change. Cela implique aussi moins de liquidité, moins de crédit et probablement demain, une augmentation des taux d’intérêt.
Nous avons perdu plus d’un mois de réserves de change depuis le début de l’année...
Le problème, ce n’est pas de perdre une partie de ces réserves de change, mais de savoir à quel niveau ils vont se situer d’ici un voire deux ans. Nous n’avons pas de visibilité sur le moyen et long terme, et je ne comprends pas comment l’Exécutif a pu se permettre de prendre des mesures structurelles d’augmentation de salaires.
Il y a été un peu obligé, non ?
Je conçois très bien que la situation est assez particulière, qu’il y a des grèves et des marches revendicatives et que la conjoncture politique est bouillonnante. Malheureusement, je trouve qu’il n’y a pas eu assez de débats là-dessus pour pouvoir partager la responsabilité, et que même si on a pris la décision de donner ce cadeau social, il fallait communiquer sur le sujet. Aujourd’hui, les gens croient que l’on a beaucoup d’argent et je ne crois pas que cela va s’arrêter ici. Dans deux mois, il y aura des élections et un nouveau gouvernement, et celui-ci devra préparer une Loi de finances des plus difficiles.
Qu’aurait-il fallu faire ?
Quand on prend des mesures de ce type là, que j’appellerais des mesures de souveraineté nationale, il ne s’agit pas d’un gouvernement ou des partis qui le forment, puisque ce sont des mesures à caractère national. Il faut au moins qu’il y ait débat au Parlement, et l’instrument qui l’aurait permis, c’est une Loi de finance rectificative. Cette dernière fait partie des éléments de gestion courants. On fait des prévisions et c’est normal de rectifier le tir quand on s’en écarte en ajustant les prévisions tout au long de l’année.
Pourquoi le gouvernement actuel évite le recours à une Loi de finances rectificative ?
Dans tous les pays, il y a des lois de finances rectificatives. Ici, nous redoutons cela. En fait, nous craignons une motion de censure. Personne ne veut avouer qu’il s’est trompé. Il faut juste expliquer les choses au peuple au lieu de faire les choses en catimini. On augmente les salaires sans expliquer ! On discute dans des bureaux fermés avec les syndicats, mais ceux-ci sont-ils vraiment représentatifs ? Il aurait fallu discuter au Parlement puisque tout le peuple y a accès à travers la radio et la télévision. C’est en tout cas comme cela que j’aurais vu les choses. Il faut habituer le peuple à des Lois de finances rectificatives.
Quelles seront les priorités du prochain gouvernement ?
La situation laissée par le gouvernement actuel n’est pas enviable. Lors des prochaines élections, les discussions risquent d’être houleuses pour désigner le chef de gouvernement du parti arrivé premier dans les urnes. Mais celui-ci risque de vite déchanter devant la situation des finances publiques, mais pas seulement. La situation économique en général et notre environnement économique immédiat, notamment l’Europe, qui réalise les taux de croissance les plus bas, se trouve dans une situation difficile. Ce n’est donc pas une partie de plaisir pour le prochain gouvernement qui doit aller chercher un taux de croissance de 6% pour créer des emplois aux jeunes qui sortent chaque année des universités.
Comment fera-t-il pour financer le déficit ?
Il ne reste pas beaucoup de choses à vendre. Un déficit peut être financé par un recours à l’endettement. On peut certes se permettre de s’endetter plus, mais ce serait dommage, et jusqu’à quelle limite devra-t-on s’endetter? On peut aussi financer le déficit en ayant recours aux arriérés, c'est-à-dire en ne payant pas les gens. Justement, au niveau de la compensation, les compagnies pétrolières ne seront probablement pas payées tout de suite et seront poussées par l’État à recourir au marché monétaire. Comme conséquence, un pays qui paie en retard, cela détruit le tissu économique.
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