Qui cherche à exécuter Ouyahia ?
Sommes-nous devenus une République bananière? «L’affaire Ouyahia», puisqu’il s’agit bien d’une, reflète bien ce climat délétère qui est en train de polluer la classe politique depuis quelques jours.
Les manoeuvres florentines ont ressurgi comme jamais et les dagues sont tirées de leurs fourreaux pour être plantées dans le dos d’un homme dont le seul tort est d’avoir consacré sa vie entière à servir sa patrie avec compétence et loyauté.
Toute cette agitation politico-médiatique qui s’apparente à un lynchage, à une curée combinée, réfléchie et organisée, à ciel ouvert, pour faire trébucher cet Homme d’Etat, renseigne bien sur le degré de décrépitude qui a atteint hélas, le fonctionnement de nos institutions.
Ouyahia a fait face pendant plus d’une décennie à toutes les tempêtes ayant plongé dans le désastre ce pays. Il l’a fait sans démagogie.
Et avec beaucoup de courage et de perspicacité politique pendant que ses détracteurs d’aujourd’hui «flirtaient», sans remords, il n’y a pas si longtemps, le chapelet à la main, avec les barbus.
Où étaient-ils? Que faisaient-ils tous ces avatars d’une démocratie aujourd’hui mal assumée, frappés d’une tare congénitale politiquement invalidante, alors que lui ferraillait et avait les mains dans le cambouis?
Les combinazionne de tous ces Borgia ne donnent-ils pas une triste image de l’Algérie de Bouteflika au monde et à son peuple, alors que celui-ci engrange les conquêtes économiques, politiques et sociales? Etre grand commis de l’Etat ne suffit point à freiner les ambitions démesurées des uns et des autres. «Gardez-moi de mes amis, je me charge de mes ennemis», ce proverbe aurait pu mieux avertir ce vieux routier des dangers de la politique inséparables de la trahison. Celle de ceux qu’il croyait être les plus proches de lui. Ne sont-ce pas ses comparses de «l’Alliance» dont le compagnonnage avait connu sa plus belle consécration avec la réélection de Bouteflika en 2004 et qui, aujourd’hui, sans coup férir, préparent sa mise en terre?
Pourquoi vouloir le vitrifier maintenant et avec cette célérité? Pourquoi ce retournement de veste pour «abattre» un homme qui a été loyal envers son pays, envers son Président? Son bilan, justement celui qu’il persiste tant à présenter devant l’Assemblée Nationale et que l’on lui refuse de faire, s’annonce de l’avis de tous les avertis de la politique et de l’économie, comme étant le meilleur que la République algérienne ait pu réaliser depuis sa naissance en 1962.
Ouyahia n’est pas un loser de la politique. Les premiers ministres qui l’avaient précédé à la chefferie du gouvernement sont très loin de l’égaler en matière de bonne gouvernance.
Il sait qu’il ne sera pas «patron» à vie du gouvernement. Mais cela suffit-il pour l’éclabousser et le chasser comme on le ferait pour un intrus. C’est un enfant du Sérail qui a droit à tous les égards et les margoulins qui viennent de lui faire ce coup de Jarnac, peuvent aussi finir, selon la dernière formule à la mode...sur le crochet du boucher.
L’opinion nationale, figurez-vous on en a bien une, compte pour l’instant les coups et risque de réagir. Mais aussi de mal réagir.
Les salons d’Alger bruissent de rumeurs. On négocie jusqu’au niveau du président en personne pour trouver une porte de sortie à une crise gouvernementale, encore à l’état latent il est vrai, mais qui risque de miner la confiance entre les gouvernants du pays et d’être désastreuse pour tous.
Le président Bouteflika, en vertu des pouvoirs que lui confère la Constitution, est libre de nommer à tout moment un nouveau chef de gouvernement. C’est son droit le plus absolu.
Mais il doit se garder de céder aux pressions d’un entourage qualifié aujourd’hui par certains d’«encombrant» pour user d’un terme élégant. Il y a d’autres Algériens, et ils sont nombreux, qui ne le comprendraient peut-être pas et traduiraient la chute du gouvernement Ouyahia comme le signe avant-coureur de luttes intestines au sein du régime, voire même de rivalités entre clans régionaux. Des dirigeants politiques, des ministres d’Etat parlent, décident et agissent en «vrais» propriétaires de l’Algérie. Mais jusqu’à quand?
Ouyahia a surtout besoin d’être REMERCIÉ pour tout ce qu’il a apporté comme bienfaits à ce pays en termes de stabilité, de crédibilité et de développement économique. Mais surtout pas «remercié» ou congédié comme le ferait un roi pour son chambellan.
Ahmed FATTANI
L'EXPRESSION
Sommes-nous devenus une République bananière? «L’affaire Ouyahia», puisqu’il s’agit bien d’une, reflète bien ce climat délétère qui est en train de polluer la classe politique depuis quelques jours.
Les manoeuvres florentines ont ressurgi comme jamais et les dagues sont tirées de leurs fourreaux pour être plantées dans le dos d’un homme dont le seul tort est d’avoir consacré sa vie entière à servir sa patrie avec compétence et loyauté.
Toute cette agitation politico-médiatique qui s’apparente à un lynchage, à une curée combinée, réfléchie et organisée, à ciel ouvert, pour faire trébucher cet Homme d’Etat, renseigne bien sur le degré de décrépitude qui a atteint hélas, le fonctionnement de nos institutions.
Ouyahia a fait face pendant plus d’une décennie à toutes les tempêtes ayant plongé dans le désastre ce pays. Il l’a fait sans démagogie.
Et avec beaucoup de courage et de perspicacité politique pendant que ses détracteurs d’aujourd’hui «flirtaient», sans remords, il n’y a pas si longtemps, le chapelet à la main, avec les barbus.
Où étaient-ils? Que faisaient-ils tous ces avatars d’une démocratie aujourd’hui mal assumée, frappés d’une tare congénitale politiquement invalidante, alors que lui ferraillait et avait les mains dans le cambouis?
Les combinazionne de tous ces Borgia ne donnent-ils pas une triste image de l’Algérie de Bouteflika au monde et à son peuple, alors que celui-ci engrange les conquêtes économiques, politiques et sociales? Etre grand commis de l’Etat ne suffit point à freiner les ambitions démesurées des uns et des autres. «Gardez-moi de mes amis, je me charge de mes ennemis», ce proverbe aurait pu mieux avertir ce vieux routier des dangers de la politique inséparables de la trahison. Celle de ceux qu’il croyait être les plus proches de lui. Ne sont-ce pas ses comparses de «l’Alliance» dont le compagnonnage avait connu sa plus belle consécration avec la réélection de Bouteflika en 2004 et qui, aujourd’hui, sans coup férir, préparent sa mise en terre?
Pourquoi vouloir le vitrifier maintenant et avec cette célérité? Pourquoi ce retournement de veste pour «abattre» un homme qui a été loyal envers son pays, envers son Président? Son bilan, justement celui qu’il persiste tant à présenter devant l’Assemblée Nationale et que l’on lui refuse de faire, s’annonce de l’avis de tous les avertis de la politique et de l’économie, comme étant le meilleur que la République algérienne ait pu réaliser depuis sa naissance en 1962.
Ouyahia n’est pas un loser de la politique. Les premiers ministres qui l’avaient précédé à la chefferie du gouvernement sont très loin de l’égaler en matière de bonne gouvernance.
Il sait qu’il ne sera pas «patron» à vie du gouvernement. Mais cela suffit-il pour l’éclabousser et le chasser comme on le ferait pour un intrus. C’est un enfant du Sérail qui a droit à tous les égards et les margoulins qui viennent de lui faire ce coup de Jarnac, peuvent aussi finir, selon la dernière formule à la mode...sur le crochet du boucher.
L’opinion nationale, figurez-vous on en a bien une, compte pour l’instant les coups et risque de réagir. Mais aussi de mal réagir.
Les salons d’Alger bruissent de rumeurs. On négocie jusqu’au niveau du président en personne pour trouver une porte de sortie à une crise gouvernementale, encore à l’état latent il est vrai, mais qui risque de miner la confiance entre les gouvernants du pays et d’être désastreuse pour tous.
Le président Bouteflika, en vertu des pouvoirs que lui confère la Constitution, est libre de nommer à tout moment un nouveau chef de gouvernement. C’est son droit le plus absolu.
Mais il doit se garder de céder aux pressions d’un entourage qualifié aujourd’hui par certains d’«encombrant» pour user d’un terme élégant. Il y a d’autres Algériens, et ils sont nombreux, qui ne le comprendraient peut-être pas et traduiraient la chute du gouvernement Ouyahia comme le signe avant-coureur de luttes intestines au sein du régime, voire même de rivalités entre clans régionaux. Des dirigeants politiques, des ministres d’Etat parlent, décident et agissent en «vrais» propriétaires de l’Algérie. Mais jusqu’à quand?
Ouyahia a surtout besoin d’être REMERCIÉ pour tout ce qu’il a apporté comme bienfaits à ce pays en termes de stabilité, de crédibilité et de développement économique. Mais surtout pas «remercié» ou congédié comme le ferait un roi pour son chambellan.
Ahmed FATTANI
L'EXPRESSION
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