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Les Grecs doivent se serrer la ceinture, sauf sur les dépenses militaires

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  • Les Grecs doivent se serrer la ceinture, sauf sur les dépenses militaires

    par Henry Moreigne

    Les Grecs ont faim ? Qu'ils nous achètent des armes ! Alors que la Grèce est traversée par d'importants mouvements sociaux en réaction au plan d'austérité gouvernemental, en sous main, le lobby militaro-industriel français s'agite pour vendre des frégates.

    "Sauver le soldat grec, c'est sauver l'euro", estimait dernièrement Jacques Delors. Prenant au pied de la lettre la recommandation, le groupe français d'armement naval DCNS se démène pour vendre de deux à quatre frégates furtives à l'Etat Grec. Conscient toutefois des problèmes de trésorerie de celui-ci, un effort commercial important est consenti : une remise de 100 millions d'euros si Athènes décide de les garder au bout de cinq ans. Dans le cas contraire, la Grèce devra les rendre à la marine française.

    L'information a été dévoilée par Der Spiegel et reprise discrètement en France par Le Monde. L'hebdomadaire allemand d'investigation se fait l'écho d'un véritable courroux outre-rhin à l'égard de la France sur ce sujet.

    Le Monde fait état d'un courrier adressé au gouvernement allemand par un dirigeant du groupe ThyssenKrupp, concurrent de la DCNS, qui déplore que l'achat des frégates soit en partie financé (indirectement) par les contribuables allemands, à travers l'aide du FMI et de l'UE. "Pendant que les chantiers navals allemands n'ont pas de commandes, DCNS et les chantiers grecs sont subventionnés et maintenus en vie, probablement avec de l'argent allemand", argumente le dirigeant de ThyssenKrupp.
    Le Monde fait également état d'un document interne de Thyssen qui avancerait que le montage financier proposé par la DCN pourrait violer les règles européennes sur les subventions et les achats publics.

    Nul doute que l'affaire sera évoquée en tête à tête entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy lors du sommet européen du 23 octobre prochain. Ce dossier témoigne du décalage qui existe en France par rapport à l’environnement européen et au risque de crise majeure qui menace la construction européenne.

    Mais les Allemands ne sont pas des oies blanches. En mai 2010, dés le début de la crise grecque, Daniel Cohn-Bendit avait mis en cause plusieurs gouvernements européens, les accusant d'avoir, ni plus ni moins, laissé Athènes creuser ses déficits notamment à travers le poids énorme des dépenses militaires (essentiellement au profit de la France et de l'Allemagne), justifiées par la « menace turque » et la question de Chypre.

    Plus près de nous les révélations sur Ziad Takieddine et Alexandre Djourhi, des intermédiaires douteux très proches du pouvoir actuel, rappellent que les ventes d'armes à travers les rétrocommissions demeurent un rouage important dans le financement des campagnes électorales. A six mois des présidentielles, l'empressement à vendre des frégates à la Grèce laisse songeur.

    Video : DCB au parlement européen


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