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La succession d'Edouard Michelin s'annonce délicate

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  • La succession d'Edouard Michelin s'annonce délicate

    La mort prématurée d'Edouard Michelin, brilllant patron laisse le groupe et les employés dans le plus profond désarroi. Il avait sus redresser l'entreprise familiale et la rendre compétitive. La succession s'avère délicate.

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    L'annonce du décès accidentel d'Edouard Michelin, vendredi 26 mai, a laissé le numéro un mondial du pneumatique dans un profond désarroi. A 42 ans, le patron est mort à la suite du naufrage d'un bateau de pêche au large de l'île de Sein. M. Michelin était sorti en mer avec le président du comité des pêches d'Audierne (sud du Finistère), Guillaume Normant, pour pêcher le bar, lorsque le bateau de M. Normant, un petit fileyeur-ligneur de 8,50 m, a coulé dans des conditions encore inexpliquées. Son corps a été repêché sans vie à une dizaine de kilomètres des côtes.

    Résultat. Michelin est le numéro un mondial du secteur des pneumatiques avec une part de marché de 20,1 %. Le groupe a réalisé en 2005 un bénéfice net de 889 millions d'euros en 2005, pour un résultat d'exploitation de 1,57 milliard d'euros et un chiffre d'affaires de 15,59 milliards d'euros.

    Production. Michelin a produit, en 2005, 197 millions de pneumatiques. Le groupe possède 71 sites industriels, dans 19 pays, et emploie 130 000 personnes, dont 34 000 en France réparties sur 18 sites. L'activité recherche emploie 4 000 personnes.

    Présence à l'internationaL
    . Michelin est présent commercialement dans 170 pays. Le groupe réalise 49 % de son chiffre d'affaires en Europe et 36 % en Amérique du Nord (y compris Canada et Mexique).

    Cartes et plans.
    Le groupe, qui édite le célèbre Guide Rouge, vend chaque année 20 millions de plans et cartes dans 90 pays.

    Le décès d'Edouard Michelin est "une douleur pour sa famille ainsi que pour les 130 000 salariés de Michelin dans le monde", a réagi le groupe, au cours de la soirée, dans un communiqué laconique. Cette disparition tragique ouvre une ère d'incertitude pour Michelin.

    Certes, le groupe a immédiatement annoncé que, "conformément aux statuts de Michelin, Michel Rollier, cogérant en exercice, assurera la continuité de la direction du groupe". Mais chez Michelin plus que dans toute autre entreprise de cette taille, la disparition du patron est de nature à déstabiliser l'entreprise.

    D'abord parce que le pouvoir est avant tout incarné par un Michelin. Or derrière Edouard, personne n'est en mesure de reprendre le flambeau. Son père, âgé de 79 ans, même s'il a gardé un bureau place des Carmes, au siège du groupe, à Clermont-Ferrand, n'a plus la santé pour reprendre les commandes. Sur ses cinq frères et soeurs, un seul semble travailler - en toute discrétion - dans le groupe. Quant aux fils d'Edouard (les filles par tradition familiale ne sont pas concernées par la succession), ils sont encore enfants.

    La structure familiale de l'entreprise, organisée en commandite, ne permet pas facilement l'émergence d'un futur numéro un, ce poste étant dévolu traditionnellement à un Michelin. L'actuel patron de Renault, Carlos Ghosn, l'avait appris à ses dépens. En 1996, il crut pouvoir arriver au sommet, mais François Michelin avait préféré nommer son fils.

    Cette structure en commandite par actions - que l'on retrouve notamment chez Lagardère, Euro Disney et Elior - met en principe le groupe à l'abri d'une offre publique d'achat (OPA). A la différence d'une société anonyme, cette structure distingue deux catégories d'actionnaires : les commanditaires et les commandités. Les premiers n'ont tout simplement pas le droit de vote. Ce sont les associés commandités qui détiennent tous les pouvoirs mais, en contrepartie, sont responsables des dettes. Le gérant, qui est forcément un associé, assure la direction de l'entreprise.

    Agé de 60 ans, Michel Rollier a été directeur général adjoint du fabricant de papier Aussedat-Rey avant de rejoindre Bibendum en 1997. Fils de François Rollier, lui-même cogérant aux côtés de François Michelin de 1966 à 1991, Michel Rollier est recruté comme directeur juridique puis est promu en 1999 directeur financier, et accède à la cogérance en mai 2005. A cette date, le groupe était dirigé par trois hommes : Edouard Michelin, Michel Rollier et René Zingraff, cogérant depuis 1986. Mais, âgé de 70 ans, ce dernier a pris sa retraite le 6 mai, deux ans avant que les statuts le lui imposent. Va-t-il revenir momentanément ? La nomination rapide d'un second cogérant semble évidente.

    Cette crise de succession n'a cependant pas besoin d'être réglée dans l'urgence. Edouard laisse un groupe en ordre de marche. Avec une part de marché de 20 %, la place de numéro un mondial a été reconquise en 2004 au détriment de ses deux rivaux de toujours, Goodyear et Bridgestone.

    La stratégie mise en oeuvre par Edouard depuis son arrivée à la tête du groupe lui permet d'afficher l'une des meilleures rentabilités du secteur. Le groupe a choisi de se concentrer sur les produits à forte valeur ajoutée, dégageant de fortes marges. Ainsi Michelin axe son développement sur les pneus haute performance et les pneus pour 4 × 4, au détriment du bas de gamme, beaucoup plus concurrencé. Ce positionnement permet au groupe de répercuter dans ses prix de vente la hausse des matières premières.

    Il s'appuie sur une image de marque unique dans le monde du pneu. Celle-ci repose notamment sur la Formule 1. Michelin était revenu à la compétition sous la direction d'Edouard en 2001. Il avait fallu attendre 2005, et le cavalier seul de Renault et de son pilote vedette, l'Espagnol Fernando Alonso, pour que le numéro un du pneu décroche enfin les titres pilotes et constructeurs.

    En désaccord avec la Fédération internationale de l'automobile, Edouard avait décidé de quitter la Formule 1 à l'issue de la saison 2006. Avec 97 victoires en Formule 1, 342 dans la catégorie reine du motocyclisme, 14 aux 24 heures du Mans et 38 titres mondiaux en rallye, Michelin a signé, avec une diversité inégalée à ce jour, l'un des plus prestigieux palmarès des sports mécaniques.

    Pour conforter son avance, Michelin continue de miser sur l'innovation. (A l'image de la révolution qu'a apporté le pneu radial dans l'après-guerre). La conjoncture reste toute fois incertaine. La pression des constructeurs automobiles, qui exigent des prix toujours plus bas, et l'accélération de la hausse du prix des matières premières rendent instable le contexte dans lequel évolue Michelin.

    Lors de la dernière assemblée générale des actionnaires du groupe, le 6 mai, le patron du groupe avait expliqué que "la marge de manoeuvre du groupe se réduisant", les objectifs fixés en début d'exercice seraient plus difficiles à atteindre. Sans Edouard, ils le seront d'autant plus.

    Par le Monde

  • #2
    Décidemment, la vie est ironique

    un patron de pneumatique mourir noyé
    .
    .
    ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
    Napoléon III

    Commentaire


    • #3
      Triste nouvelle pour la famille et le groupe Michelin. Edouard Michelin est mort alors qu'il était au sommet de son art de patron respecté.

      C'est aussi l'Ecole Centrale de Paris qui est endeuillé car le défunt roi du pneu y a suivi sa formation d'ingénieur : http://www.michelin.com/corporate/fr...que=13&lang=FR

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