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Maroc-UE : Les paysans espagnols manifestent contre l'accord agricole

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  • Maroc-UE : Les paysans espagnols manifestent contre l'accord agricole

    A la veille du vote par le Parlement de l’accord agricole entre le Maroc et l’Union européenne, les paysans espagnols soutiennent toujours leur totale opposition. Ils ont manifesté de manière peu commune devant le bureau madrilène du Parlement européen ce mardi 14 février. De son côté, le Maroc continue de courtiser l’Europe pour garantir la ratification de la convention agricole qui reçoit le soutien de la Commission internationale du Parlement et du gouvernement français.
    Plus que quelques heures et l'on sera fixé concernant l’accord agricole entre l’Union européenne (UE) et le Maroc. Le Parlement européen, dont la commission internationale est favorable à l’accord, votera demain mercredi 15 février. Entre temps, les agriculteurs espagnols continuent de manifester leur mécontentement. Les paysans espagnols ont versé 200 kilos de tomate devant le bureau du Parlement européen à Madrid ce mardi 14 février, rapporte la Tribune de Genève. Venus d’Andalousie en bus, ils brandissaient des banderoles. On peut y lire : «UE, ne trahis pas notre agriculture ».

    Pour justifier cet acte, Andres Gongora, responsable des fruits et légumes frais de l'organisation agricole espagnole COAG déclare : « un lancer de tomates, c'est tout ce que mérite la politique agricole de la commission européenne, comme un mauvais artiste ». « La rénovation de l'accord va mener à la disparition de milliers d'emplois dans des zones de production (...) qui souffrent déjà », a-t-il ajouté. A noter que l’Andalousie est la région espagnole qui enregistre le taux de chômage le plus élevé avec 31,23%. Etant une région essentiellement agricole, les problèmes d’emploi sont beaucoup plus manifestes dans ce secteur.

    Les Espagnols attaquent et les Marocains contre-attaquent

    Les protestations contre la ratification du traité agricole ont commencé depuis longtemps. Récemment, l’eurodéputé José Bové y a mis un accent tout particulier. Pas plus tard que la semaine dernière à Madrid, il défendait son opposition à l’accord. Pour lui, cette convention aurait des « conséquences dramatiques pour les producteurs européens » de fruits et légumes. José Bové a appelé les députés européens « à voter contre » l'accord, lors d'une conférence de presse organisée avec des représentants d'organisations agricoles françaises et espagnoles et des responsables politiques espagnols, poursuivant qu’en « Espagne, ce sont des centaines de milliers de familles qui sont aujourd'hui menacées ». Il a même déploré que cet accord ne profite finalement qu'aux grandes entreprises marocaines, dénonçant les conditions de travail déplorables des salariés marocains, considérant qu'il travaillent dans du «quasi-esclavage puisqu'ils n'ont pas le droit de se syndiquer ».

    Cette dernière intervention de José Bové sur les échanges agricoles n’a pas laissé indifférents les professionnels marocains du secteur. Dans une lettre ouverte publiée par Le Matin, le président de l’Institut marocain des relations internationales (IMRI), Jawad Kerdoudi, contre-attaque. Après avoir rappelé à José Bové son parcours atypique et brillant, il retrace un bref historique de la coopération Maroc-UE. Pour ainsi dire : « Le Maroc a scrupuleusement respecté ses engagements vis-à-vis de l’Union européenne, et c’est ainsi que le 1er mars 2012, tous les produits industriels européens entreront sur le marché marocain en franchise de droits de douane », assure Jawad Kerdoudi dans sa lettre. « Ce n’est pas sans sacrifices que notre pays a consenti à cette libération des produits industriels, dont vont pâtir beaucoup d’entreprises marocaines », poursuit-il. « En contrepartie, et concernant les produits agricoles, l’Union européenne a adopté une politique restrictive vis-à-vis du Maroc, imposant des contingents, des prix minimums, et des calendriers d’importations », déclare M.Kerdoudi, très concluant dans ses propos.

    Séduction discrète des amis européens

    Le Maroc multiplie les actions de lobbying afin de persuader les Européens du bénéfice de cette convention. Le président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader), Ahmed Ouayach a rencontré, vendredi dernier, son homologue français Xavier Belin. « Le président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles de France (FB-SEA) nous a assuré de son soutien inconditionnel », a-t-il confié à L’Economiste.

    La Commission européenne, qui a d’ailleurs voté « pour » récemment, estime que l’accord agricole est « une composante essentielle du statut avancé, reconnu en 2008 au Maroc », a-t-elle signifié dans une lettre adressée au gouvernement marocain, le 24 janvier dernier. Cette convention « accomplit la politique marocaine de développement rural et est donc favorable à la population rurale marocaine en termes d’emploi et d’augmentation du niveau de vie, tout en représentant une opportunité pour les exportateurs européens » soutient la Commission dans sa lettre.

    Dans la même lancée, le gouvernement français considère que « la ratification rapide de cet accord est nécessaire pour progresser dans les autres négociations en cours (services et établissements) et ouvrir ensuite la voie à des discussions plus approfondies avec un pays qui avance vers plus de démocratie et avec lequel l’UE entretient le dialogue le plus approfondi parmi les pays de la région », notait-il dans une lettre adressée au gouvernement marocain. Les deux organes s’accordent pour dire que le traité des échanges agricoles liant les deux rives méditerranéennes est « équilibré ». Toutefois, peut-être la rencontre parlementaire des eurodéputés demain mettra-t-elle un terme aux débats. En attendant, les paysans andalous prévoient de continuer les manifestations mercredi et jeudi.

    ya biladi
    Tout systeme logique est nécéssairement incomplet

    Gödel
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