Je vous invite à une petite lecture pour découvrir cet agent infiltré par les services secrets Français après la mort de Boumedienne. L'épisode qui a suivi la mort de Boumedienne et le retour de cet agent chassé du système , et avec lui toute la Françalgérie, est raconté par Hocine Malti dans son livre "Histoire secrète du pétrole Algérien". C'est à partir de la page 249 :
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Dès l'annonce de la mort de Boumediene, Rabah Bitat, président de l'Assemblée populaire nationale (APN), fut désigné chef de l'État par intérim, pour un délai de quarante-cinq jours comme le prévoyait la Constitution. L'anecdote de l'oraison funèbre résume à elle seule l'âpreté de la lutte qui s'était engagée entre les deux prétendants à la succession. La première solution envisagée et la plus logique fut que ce serait à Bitat de la prononcer,entant qu'Intérimaire au poste de président.On dut cependant y renoncer, car celui-cl maîtrisait mal l'arabe. En revanche, aussi bien Yahlaoui que Boutefllka étaient de parfaits arabisants.Ce dernier,convaincu qu'il était le successeur tout désigné, fit un énorme forcing à l'intérieur du cercle des décideurs qui comprenait à l'époque les membres du Conseil de la révolution, les chefs de régions militaires et le directeur de la Sécurité militaire -pour que la tache lui soit confiée, ce à quoi s'opposa fortement Mohamed Salah Yahiaoui. Ce dernier finit par céder après qu'il fut formellement affirmé que le fait d'apparaître ainsi en première ligne, à un moment aussi solennel que l'enterrement du grand leader, ne constituait nullement une légitimation du droit successoral.Mais c'est bien pour tenter d'apparaître aux yeux du peuple comme le vainqueur de cette première escarmouche qu'Abdelaziz Boutefllka fit preuve d'autant d'éloquence .. Puis on convint que l'élection présidentielle se tiendrait le 7 février 1979 et qu'elle serait précédée d'un congrès du FLN, qui choisirait le candidat à présenter au suffrage des Algériens.
Mais en vérité, un mois avant le décès de Boumediene les dés étaient déjà jetés: ni Bouteflika ni Yahiaoui ne lui succéderaient. Dès le mois de novembre, Kasdi Merbah, patron de la Sécurité militaire depuis 1962, avait prisen effet une initiative qui sera lourde de conséquences. Sans l'avouer ni l'annoncer publiquement,il aurait bien aimé, lui aussi, succéder à son ancien chef.Il fut néanmoins assez sage pour ne pas tenter d'organiser un coup d'État, alors qu'il en avait la possibilité.
La Sécurité militaire était l'unique centre de pouvoir réel et tous les connaisseurs du système algérien s'accordaient à dire que le pouvoir était par terre et qu'il suffisait de le ramasser. Mais des membres de son entourage lui auraient recommandé de se débarrasser d'abord de l'étiquette de flic qui lui collait à la peau et de transiter par une fonction civile avant de songer à briguer la magistrature suprême, quitte à attendre l'élection présidentielle suivante prévue cinq années plus tard. Encore fallait-il, dans ce cas-là, que le titulaire du poste qui allait être choisi fût facile à manœuvrer et qu'il puisse être délogé sans difficulté. Or, ni Bouteflika ni Yahiaoui ne correspondaient à ce critère.
Le seul candidat potentiel qui semblait répondre à ce portrait-robot
était le colonel Chadli Bendjedid, chef de la 2' région militaire depuis1964. Son âge relativement avancé – il avait 49 ans-, son éloignement du centre de décision d'Alger, son ignorance présumée de la chose politique,son indolence et le peu d'ardeur avec laquelle il avait assumé sa responsabilité de chef de région en faisaient le candidat idéal.
En novembre1978, Kasdi Merbah fit donc nommer Chadli responsable de la coordination de l'armée assurant ainsi une sorte d'intérim du poste de ministre de la Défense. Pour éviter toute opposition à cette désignation, Merbah la justifia en disant que le colonel Chadli était 1'«officier le plus ancien dans le grade le plus élevé". Puis, avec l'assistance d'autres officiers supérieurs de l'armée, dont le colonel Mohamed Benahmed, dit "Abdelghani », chef de la région militaire de Constantine, il fit campagne au sein de l'armée et à l'intérieur du microcosme politique pour que le 4'congrès du FLN choisisse Chadli comme candidat à l'élection présidentielle à venir.
La suite est facile à deviner. En janvier, le choix du congrès se porta effectivement sur le nom de Chadli Bendjedid, qui fut présenté comme unique candidat au suffrage des Algériens. 11 fut élu président de la République, le 7 février1979, avec un score de 94%.
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Dès l'annonce de la mort de Boumediene, Rabah Bitat, président de l'Assemblée populaire nationale (APN), fut désigné chef de l'État par intérim, pour un délai de quarante-cinq jours comme le prévoyait la Constitution. L'anecdote de l'oraison funèbre résume à elle seule l'âpreté de la lutte qui s'était engagée entre les deux prétendants à la succession. La première solution envisagée et la plus logique fut que ce serait à Bitat de la prononcer,entant qu'Intérimaire au poste de président.On dut cependant y renoncer, car celui-cl maîtrisait mal l'arabe. En revanche, aussi bien Yahlaoui que Boutefllka étaient de parfaits arabisants.Ce dernier,convaincu qu'il était le successeur tout désigné, fit un énorme forcing à l'intérieur du cercle des décideurs qui comprenait à l'époque les membres du Conseil de la révolution, les chefs de régions militaires et le directeur de la Sécurité militaire -pour que la tache lui soit confiée, ce à quoi s'opposa fortement Mohamed Salah Yahiaoui. Ce dernier finit par céder après qu'il fut formellement affirmé que le fait d'apparaître ainsi en première ligne, à un moment aussi solennel que l'enterrement du grand leader, ne constituait nullement une légitimation du droit successoral.Mais c'est bien pour tenter d'apparaître aux yeux du peuple comme le vainqueur de cette première escarmouche qu'Abdelaziz Boutefllka fit preuve d'autant d'éloquence .. Puis on convint que l'élection présidentielle se tiendrait le 7 février 1979 et qu'elle serait précédée d'un congrès du FLN, qui choisirait le candidat à présenter au suffrage des Algériens.
Mais en vérité, un mois avant le décès de Boumediene les dés étaient déjà jetés: ni Bouteflika ni Yahiaoui ne lui succéderaient. Dès le mois de novembre, Kasdi Merbah, patron de la Sécurité militaire depuis 1962, avait prisen effet une initiative qui sera lourde de conséquences. Sans l'avouer ni l'annoncer publiquement,il aurait bien aimé, lui aussi, succéder à son ancien chef.Il fut néanmoins assez sage pour ne pas tenter d'organiser un coup d'État, alors qu'il en avait la possibilité.
La Sécurité militaire était l'unique centre de pouvoir réel et tous les connaisseurs du système algérien s'accordaient à dire que le pouvoir était par terre et qu'il suffisait de le ramasser. Mais des membres de son entourage lui auraient recommandé de se débarrasser d'abord de l'étiquette de flic qui lui collait à la peau et de transiter par une fonction civile avant de songer à briguer la magistrature suprême, quitte à attendre l'élection présidentielle suivante prévue cinq années plus tard. Encore fallait-il, dans ce cas-là, que le titulaire du poste qui allait être choisi fût facile à manœuvrer et qu'il puisse être délogé sans difficulté. Or, ni Bouteflika ni Yahiaoui ne correspondaient à ce critère.
Le seul candidat potentiel qui semblait répondre à ce portrait-robot
était le colonel Chadli Bendjedid, chef de la 2' région militaire depuis1964. Son âge relativement avancé – il avait 49 ans-, son éloignement du centre de décision d'Alger, son ignorance présumée de la chose politique,son indolence et le peu d'ardeur avec laquelle il avait assumé sa responsabilité de chef de région en faisaient le candidat idéal.
En novembre1978, Kasdi Merbah fit donc nommer Chadli responsable de la coordination de l'armée assurant ainsi une sorte d'intérim du poste de ministre de la Défense. Pour éviter toute opposition à cette désignation, Merbah la justifia en disant que le colonel Chadli était 1'«officier le plus ancien dans le grade le plus élevé". Puis, avec l'assistance d'autres officiers supérieurs de l'armée, dont le colonel Mohamed Benahmed, dit "Abdelghani », chef de la région militaire de Constantine, il fit campagne au sein de l'armée et à l'intérieur du microcosme politique pour que le 4'congrès du FLN choisisse Chadli comme candidat à l'élection présidentielle à venir.
La suite est facile à deviner. En janvier, le choix du congrès se porta effectivement sur le nom de Chadli Bendjedid, qui fut présenté comme unique candidat au suffrage des Algériens. 11 fut élu président de la République, le 7 février1979, avec un score de 94%.
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