La Tunisie envisage d'autoriser les citoyens provenant d'Algérie, du Maroc et de Mauritanie d'entrer sur son territoire sans visas ni passeports. La possibilité d'accorder un certificat de résidence, des droits électoraux et des droits de propriété à l'ensemble des ressortissants de ces trois pays est également étudiée.
Si certains semblent considérer que cette initiative pourrait soutenir la croissance économique et renforcer l'unité du Maghreb, d'autres estiment qu'il s'agit d'une décision précipitée susceptible de sacrifier la sécurité.
"Ces mesures surviennent dans le cadre d'accords bilatéraux conclus [avec les pays du Maghreb ] dans les années soixante, et le gouvernement actuel a ressenti [la nécessité] de les activer", a déclaré à l'agence TAP le secrétaire d'Etat tunisien en charge des Affaires arabes et africaines, Abdullah Triki.
Il a expliqué que cette décision avait été motivée par des considérations touristiques et économiques, et qu'elle permettrait aux ressortissants des trois pays d'entrer en Tunisie sur simple présentation d'une carte d'identité, au lieu d'un passeport.
Triki a par ailleurs noté que la Libye avait été exclue de "la mise en oeuvre de ces accords, dans l'attente de l'amélioration de la situation [sécuritaire] dans le pays".
Il a promis que des "décisions audacieuses" seraient annoncées, qui favoriseront la construction d'une Union du Maghreb forte, lors de son prochain sommet prévu au mois d'octobre. Le dernier sommet s'était tenu en 1996. Le journaliste Mohamed Bou Oud a qualifié pour sa part cette initiative de politique.
"Donner la possibilité aux citoyens du Maghreb de s'inscrire pour voter lors des prochaines élections municipales est un tournant important", en particulier alors que le gouvernement est "accusé de conclure des contrats à tout-va dès lors qu'ils approvisionnent le pays en liquidités", a indiqué Bou Oud à Magharebia.
Triki a déclaré que cette décision relancerait l'économie de la Tunisie, en permettant à un demi-million de personnes de venir dépenser généreusement leur épargne.
Les cinq Etats de l'Union du Maghreb arabe avaient signé des accords dans les années soixante visant à garantir quatre libertés aux citoyens : la mobilité, l'emploi, la propriété et l'investissement.
Environ 20 000 Marocains vivent depuis des années en Tunisie "et ne bénéficient d'aucun des quatre droits stipulés dans les accords bilatéraux", a déclaré Rafik Abdessalem, ministre tunisien des Affaires étrangères, appelant à l'activation de ces conventions.
Selon El Khabar, les autorités algériennes "ont rejeté la décision prise par le gouvernement tunisien" sur la base des "conditions de sécurité" en place sur la zone partagée entre l'Algérie, la Tunisie et la Libye. L'Algérie a fait savoir qu'elle ne soutiendrait pas la mise en place d'un poste-frontière commun sans exiger la présentation d'un passeport comme pièce essentielle permettant d'entrer sur le territoire algérien et d'en sortir.
Sur la base des informations fournies par la Tunisie, des Algériens auraient tenté de se rendre à la frontière pour la traverser sans passeport, mais la police des frontières et les douanes algériennes leur auraient refusé le passage, affirmant que les procédures habituelles, notamment l'obligation de disposer d'un passeport, étaient encore valables et en vigueur.
Cet incident a été vertement critiqué par les citoyens tunisiens, qui devraient, selon certaines informations, organiser une manifestation dans la journée du dimanche 8 juillet.
Dans la rue, les citoyens font preuve de circonspection face à la décision prise par les autorités.
"Dans cette décision unilatérale, il y a beaucoup de hâte et une certaine humiliation des citoyens tunisiens", a expliqué Mohamed Hosni à Magharebia. "C'est déraisonnable que nos frères puissent entrer en Tunisie avec une simple carte d'identité, alors que nous devons entrer sur leur territoire munis d'un passeport".
Pour sa part, Mostapha Hajji a affirmé que "l'ouverture des frontières entre les pays du Maghreb arabe est une décision qui a été longuement attendue et qui profitera économiquement à tous, mais de cette façon, de la part d'une seule partie seulement, c'est inacceptable et déraisonnable."
Omaima Hmila indique craindre le pire.
"C'est une décision imprudente. Ce n'est pas sûr pour la région. La Tunisie deviendra un terreau pour les extrémistes et les criminels", a-t-elle ajouté.
Source: Magharebia
Si certains semblent considérer que cette initiative pourrait soutenir la croissance économique et renforcer l'unité du Maghreb, d'autres estiment qu'il s'agit d'une décision précipitée susceptible de sacrifier la sécurité.
"Ces mesures surviennent dans le cadre d'accords bilatéraux conclus [avec les pays du Maghreb ] dans les années soixante, et le gouvernement actuel a ressenti [la nécessité] de les activer", a déclaré à l'agence TAP le secrétaire d'Etat tunisien en charge des Affaires arabes et africaines, Abdullah Triki.
Il a expliqué que cette décision avait été motivée par des considérations touristiques et économiques, et qu'elle permettrait aux ressortissants des trois pays d'entrer en Tunisie sur simple présentation d'une carte d'identité, au lieu d'un passeport.
Triki a par ailleurs noté que la Libye avait été exclue de "la mise en oeuvre de ces accords, dans l'attente de l'amélioration de la situation [sécuritaire] dans le pays".
Il a promis que des "décisions audacieuses" seraient annoncées, qui favoriseront la construction d'une Union du Maghreb forte, lors de son prochain sommet prévu au mois d'octobre. Le dernier sommet s'était tenu en 1996. Le journaliste Mohamed Bou Oud a qualifié pour sa part cette initiative de politique.
"Donner la possibilité aux citoyens du Maghreb de s'inscrire pour voter lors des prochaines élections municipales est un tournant important", en particulier alors que le gouvernement est "accusé de conclure des contrats à tout-va dès lors qu'ils approvisionnent le pays en liquidités", a indiqué Bou Oud à Magharebia.
Triki a déclaré que cette décision relancerait l'économie de la Tunisie, en permettant à un demi-million de personnes de venir dépenser généreusement leur épargne.
Les cinq Etats de l'Union du Maghreb arabe avaient signé des accords dans les années soixante visant à garantir quatre libertés aux citoyens : la mobilité, l'emploi, la propriété et l'investissement.
Environ 20 000 Marocains vivent depuis des années en Tunisie "et ne bénéficient d'aucun des quatre droits stipulés dans les accords bilatéraux", a déclaré Rafik Abdessalem, ministre tunisien des Affaires étrangères, appelant à l'activation de ces conventions.
Selon El Khabar, les autorités algériennes "ont rejeté la décision prise par le gouvernement tunisien" sur la base des "conditions de sécurité" en place sur la zone partagée entre l'Algérie, la Tunisie et la Libye. L'Algérie a fait savoir qu'elle ne soutiendrait pas la mise en place d'un poste-frontière commun sans exiger la présentation d'un passeport comme pièce essentielle permettant d'entrer sur le territoire algérien et d'en sortir.
Sur la base des informations fournies par la Tunisie, des Algériens auraient tenté de se rendre à la frontière pour la traverser sans passeport, mais la police des frontières et les douanes algériennes leur auraient refusé le passage, affirmant que les procédures habituelles, notamment l'obligation de disposer d'un passeport, étaient encore valables et en vigueur.
Cet incident a été vertement critiqué par les citoyens tunisiens, qui devraient, selon certaines informations, organiser une manifestation dans la journée du dimanche 8 juillet.
Dans la rue, les citoyens font preuve de circonspection face à la décision prise par les autorités.
"Dans cette décision unilatérale, il y a beaucoup de hâte et une certaine humiliation des citoyens tunisiens", a expliqué Mohamed Hosni à Magharebia. "C'est déraisonnable que nos frères puissent entrer en Tunisie avec une simple carte d'identité, alors que nous devons entrer sur leur territoire munis d'un passeport".
Pour sa part, Mostapha Hajji a affirmé que "l'ouverture des frontières entre les pays du Maghreb arabe est une décision qui a été longuement attendue et qui profitera économiquement à tous, mais de cette façon, de la part d'une seule partie seulement, c'est inacceptable et déraisonnable."
Omaima Hmila indique craindre le pire.
"C'est une décision imprudente. Ce n'est pas sûr pour la région. La Tunisie deviendra un terreau pour les extrémistes et les criminels", a-t-elle ajouté.
Source: Magharebia
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