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1985 - 2012 : l’Arabie Saoudite écrit toujours le destin budgétaire de l’Algérie

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  • 1985 - 2012 : l’Arabie Saoudite écrit toujours le destin budgétaire de l’Algérie

    La Banque d’Algérie a fait le «buzz» la semaine dernière. A la clé, une phrase d’un de ses directeurs conseillers présentant la note de conjoncture de l’institut d’émission. A moins de 110 dollars le prix du baril, le niveau des dépenses budgétaires actuel n’est pas soutenable dans la moyenne durée.

    Le ministre de l’Energie et des mines, Youcef Yousfi, a ajouté une couche la même semaine. Il s’est dit inquiet du déséquilibre provoqué sur le marché pétrolier par l’arrivée d’une offre excédentaire provenant de pays OPEP. La situation n’est pas celle de 1985. Mais y fait penser furieusement. Les acteurs et les enjeux sont les mêmes. D’un côté, l’Arabie Saoudite dans le rôle de variable d’ajustement amie pour les pays de l’OCDE.
    De l’autre, des pays de l’OPEP à démographie réelle - Iran, Venezuela, Algérie - sous contrainte de dépenses publiques. La première a fait passer de 9 à 11 millions de barils jour depuis le début de l’année, pour faire atterrir les prix du brut. Les trois autres tanguent. A la différence de 1985, Ryad ne vise pas à éliminer les producteurs hors-Opep qui lui avaient piqué des parts de marché après le second choc pétrolier de 1981 (guerre Irak-Iran). Il veut aider les occidentaux à étouffer l’Iran soupçonné d’être en route vers le nucléaire militaire. Les conséquences aussi ne sont pas tout à fait les mêmes. Pour l’Algérie comme pour ses alliés de fait dans l’OPEP. La capacité de résister financièrement à un affaissement des cours du brut est plus grande en 2012 qu’en 1985-1986. Merci l’entrée mondiale dans l’ère des raretés. Il n’en reste pas moins que l’alerte est là. Et qu’à nouveau la clôture de fin de journée du Brent à Londres et du WTI à New York est scrutée tous les jours au-delà du cercle des traders de la Sonatrach. La prospective de marché pour le reste de l’année est hésitante.
    Deux tendances se confrontent. La première pousse à mettre Téhéran la tête sous l’eau. Le dernier G8 a envisagé, sans le dire formellement, de recourir à l’utilisation anticipée des réserves de pétrole et de carburants stratégiques afin de réduire les perturbations consécutives à une chute des exportations iraniennes. Inutile pour l’heure. L’Arabie Saoudite - dont le prix d’équilibre se situe du côté des 70 dollars le baril- s’est chargée de faire piquer du nez la courbe des prix. L’autre tendance obéit à l’aubaine. Le marché est acheteur à ce prix. Et soutient artificiellement une demande atone, notamment en Europe. Les stocks commerciaux américains de brut, hors réserve stratégique, ont même augmenté de 2,9 millions de barils à la mi-juin, à 387,3 millions de barils.
    Le consensus tablait sur une baisse de 1,1 million de barils. Entre les deux, le paramètre de la consommation dans les BRICS déroute. La croissance y a fléchit au premier trimestre 2012. Elle s’est raffermie au second en Chine. Le doute est toujours là. La transition stratégique vers un marché mondial de l’énergie portée par les besoins des pays émergents n’est pas certaine d’éviter un trou sur le plateau des prix du brut. C’est Youcef Yousfi qui le reconnaît. L’accident n’est pas à exclure sur le parcours des prix cette année. Avec 30 dollars en moyenne perdus sur trois mois, il est déjà aux portes. Un paramètre n’a pas changé par-delà 27 ans de cohabitation dans l’OPEP.
    L’influence de l’Algérie pour redresser les cours est tout aussi faible qu’en 1985. Le ministre algérien a rappelé que les textes du cartel prévoyaient le recours à une réunion extraordinaire lorsque les cours dévissaient. Sans suite. La confection de la première mouture de la loi de financs pour 2013 se retrouve pour la première fois depuis 2009 sans visibilité suffisante sur l’évolution des cours sur l’année. La prévision de croissance économique mondiale est déjà annoncée et revue à la baisse par le FMI pour 2012 et 2013 (3,5% et 4,1% initialement). Ce retour à la zone d’incertitude au sujet du marché mondial du pétrole vient s’ajouter au stress gazier algérien de ces dernières années. Sonatrach a enregistré en 2011 sa quatrième année consécutive de baisse des quantités exportées. La faute à la hausse rapide de la consommation interne. Mais pas seulement.
    La production ne suit plus. Et la prospection est à l’arrêt. Le géant allemand a réussi cette semaine à faire signer le Russe Gazprom un accord de baisse des prix du gaz rétrospectivement jusqu’à octobre 2010. Les tarifs des contrats de longue durée de Sonatrach sont clairement en péril. Fragilisé par la bulle du marché spot et ses cours dérisoires à moins de 3 dollars le million de BTU. 2012-1985, au fond l’histoire n’est pas si dissemblable. En 1985, l’Algérie était au plus bas dans la recherche exploration. Baisse des revenus par les prix. Baisse par les quantités. La suite du cocktail est écrite dans une autre rubrique.


    El Watan

  • #2
    L'AS contrôle les économies de toutes les nations arabes.
    Un jour, liberté naîtra, volonté existera, conscience on aura, et enfin, la paix sera...

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