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Syrie. Des soutiens aux rebelles très intéressés

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  • Syrie. Des soutiens aux rebelles très intéressés

    La rébellion armée syrienne doit une part importante de ses succès à de précieux appuis, qui ont décidé la chute de Bachar al-Assad. Ces soutiens ont de nombreux projets pour la Syrie, bien éloignés de l'idée d'y installer la démocratie.




    Alors que les rebelles tiennent tête à l'armée régulière dans la ville d'Alep, au nord du pays, et contrôlent déjà une grande partie du nord et du centre de la Syrie, leurs besoins en armes, munitions, combattants, renseignements et moyens de communication sont toujours plus importants. Mais ils peuvent compter sur leurs nombreux soutiens, notamment le généreux Qatar et l'Arabie saoudite.

    Des moyens «colossaux»

    «Ces deux monarchies du Golfe (persique) mettent leurs moyens colossaux au service des rebelles, explique Fabrice Balanche, directeur du Groupe de recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient, situé à Lyon, et spécialiste de la Syrie. En plus des armes et de l'argent distribués aux groupes combattants, elles financent la formation de combattants djihadistes du nord de l'Afrique et du Moyen-Orient. Ils seraient déjà au nombre de 2.000 en Syrie. L'opposition armée bénéficie également de l'appui de la Turquie, qui met à sa disposition une précieuse base arrière et un important soutien logistique.»

    Au-delà de ces appuis régionaux, Gérard Chaliand, expert en conflits armés, considère que le grand professionnalisme, dont fait preuve la rébellion dans certaines de ses actions, trahit le support de forces spéciales, américaines, européennes ou même peut-être israéliennes. Ces soutiens ne sont pas que militaires et prennent des formes inattendues, comme en témoigne Fabrice Balanche.

    « Une nouvelle arme est apparue récemment, sous la forme d'un fonds financier alimenté par les capitaux du Golfe et destiné à retourner les cadres du régime.» Alors que les rebelles tentent de donner une image d'unité, il s'agit plutôt d'un agrégat de groupes armés relativement autonomes, en concurrence pour les financements et le matériel. Les bailleurs de fonds jouent de cette situation pour donner du poids aux groupes qui partagent leur vision politique, fortement teintée d'une lecture rigoriste de l'Islam sunnite.

    Vers une réorganisation de la région

    Ainsi, derrière les volontés affichées par les soutiens de la rébellion d'installer la démocratie en Syrie, se cache une volonté de réorganiser la région à leur profit. Dans un premier temps, il s'agit de casser l'axe Iran-Syrie-Hezbollah. L'Arabie saoudite est, en effet, l'ennemi juré du régime iranien pour des raisons idéologiques et d'influence sur le monde musulman.

    Le Qatar et l'Arabie saoudite, qui partagent les mêmes objectifs, obéissent également aux voeux de leur allié et protecteur américain. Installer un régime proche de l'Arabie saoudite et du Qatar en Syrie permettrait de sécuriser les approvisionnements énergétiques occidentaux et d'affaiblir le Hezbollah, ennemi le plus menaçant d'Israël. Par ailleurs, selon Fabrice Balanche, les raisons du soutien de la Turquie aux rebelles tiennent à «son projet de jouer un rôle primordial dans les relations internationales au Moyen-Orient, en devenant le bras armé des Américains».



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