Cette histoire que je transcris sur ce forum, est réelle ... elle relate le souvenir poignant de la perte la plus cruelle que j'ai vécue jusqu'à ce jour : celle de mon meilleur ami d'enfance :Malek (Allah yarahmou)..
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Comment pourrais-je jamais l'oublier ?
Mon défunt ami Malek était ce genre de garçon qu'on apprécie dès le premier contact: sympathique, jovial et d'une gentillesse incomparable..Il était , pour moi, un cadeau que la Providence a bien voulu m'offrir pour etre le plus dévoué et le plus intime de tous les amis que j'ai eu à connaitre durant mon existence...Très estimé par tous, aussi bien par ses voisins que par ses camarades de classe, il jouissait d'un statut enviable dans l'univers hiérarchisé des enfants...Malek et moi avions le meme age: il était mon ainé de quelques mois, étant entendu que nous naquimes,dans le meme quartier presque sous le meme toit ...A peine étions-nous en age de voir le monde qu'une solide amitié s"était forgée entre nous au point de dépasser le stade de la fraternité...Bien étrange destin qui, non seulement nous a unis dans le bel écrin bleu de l'amitié , a fait aussi que nous soyions tous deux orphelins de mère dès notre plus tendre enfance! Toutefois , cette similitude mise à part, je dois dire que j'étais mieux loti que mon défunt ami car ma maratre n'était autre qu'une cousine à mon père, donc de mon sang , et , par conséquent , elle me traita comme son petit cousin , pleine de prévenances qu'elle était toujours à mon égard...Malheureusement, tel n'était pas le cas pour mon pauvre ami que le destin a affligé d'une maratre qui le tyrannisait à longueur de journée , empoisonnant ainsi son existence d'orphelin infortuné...Elle le persécutait impitoyablement , cette maritorne qui nourrissait à son égard une haine viscérale.Elle était sans enfants et ne ratait jamais une occasion de tarabuster le pauvre petit Malek qui, privé d'affection et de tendresse, constamment rudoyé et maltraité par sa maratre, était de surcroit durement éprouvé par une maladie pulmonaire mal soignée qu'il avait contractée quelques mois seulement après la mort de sa mère...D'un aspect extérieur rébarbatif, Zineb , la maratre de Malek, était de nature acariatre , glaciale , sèche et ne faisait jamais le moindre effort pour paraitre un peu agréable ...Physiquement mal lotie , elle était longiligne, squelettique , avec un visage émacié aux pommettes saillantes et aux dents proéminentes ...Il n'est guère dans mon intention de brocarder le physique d'une créature de Dieu, ce qui est blasphématoire aux yeux de notre religion, mais il s'agit , pour moi,plutot de vilipender la bétise humaine et sa brutalité , notamment lorsque sa victime est un pauvre petit enfant
désarmé devant les aléas de la vie... Malek me racontait tout ...d'ailleurs nous n'avions pas de secret l'un pour l'autre ...Il me parlait chaque jour des inévitables brimades , privations de nourriture qu'elles lui faisait subir et des corvées domestiques auxquelles elle astreignait son corps frèle ,surtout les jours de repos...Le plus souvent , nous partagions le repas ensemble chez moi...Son père avait du intervenir maintes fois pour qu"elle soit plus clémente avec son fils...Etrangement, toutes les objurgations et les réprimandes que le père de Malek avait faites à sa femme, eurent l'effet d'un cautère sur une jambe de bois! Il en arriva meme à la tabasser, mais peine perdue, sa haine pour le petit s'était encore davantage exacerbée... Cette situation dramatique que vivait le pauvre enfant a tot fait de devenir un sujet de discussion chez les voisins qui en sont arrivés à se demander pourquoi M.Lamri, le père de Malek, persistait -t-il à garder comme épouse une femme qui martyrisait son unique fils! Ce n'est que bien plus tard que nous sumes que M.Lamri avait épousé cette femme stérile uniquement parce qu'il espérait qu'un jour elle hériterait de la fortune de son père...
Il faut dire que toutes les tribulations que cette femme faisait subir à mon cher ami n'étaient pas de nature à me laisser indifférent: je n'étais certes qu'un enfant, mais je nourrissais déjà à l'endroit de cette horrible femme un sentiment de répulsion et de dégout...je l'exécrais du plus profond de mon ame et lui souhaitais enfer et damnation! Mille et une questions se posaient à mon esprit et restaient sans réponses, car je ne pouvais admettre qu'un enfant en si bas age soit laissé entre les mains d'une femme qui aurait , à n'en pas douter , une pierre en guise de coeur qui battait dans sa poitrine ..Paradoxalement,je dois dire que cette mal-vie qui était devenue le bréviaire de mon ami, avait eu pour effet de resserrer encore davantage les liens de notre déjà solide amitié: nous étions souvent ensemble, nous nous asseyions à la mème table à l'école et , de temps à autre nous faisions une petite promenade sur la route d'El-Anasser...En cours de route, nous nous racontions des blagues, les potins de la classe, nous cueillions des mures et ,infailliblement, nous parlions de Zineb...Que dire de cette femme, sinon prier pour que le diable l'emportat ! et cela était devenu un jeu amusant pour nous, lorsqu'à chacune de nos promenades nous levions les mains au ciel pour dire (,en arabe bien sur):
Que Dieu lui crève les yeux ! - Amen
Que Dieu lui assourdisse les oreilles ! - Amen.
Que Dieu lui casse les dents ! - Amen.
Que Dieu ...................................., cette dernière prière nous faisait éclater de rire , et nous rentrions chez nous ....Une chose était absolument sure : Malek autant que moi , avions le sentiment d'etre très heureux ensemble.
........................................ A suivre .................................................
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Comment pourrais-je jamais l'oublier ?
Mon défunt ami Malek était ce genre de garçon qu'on apprécie dès le premier contact: sympathique, jovial et d'une gentillesse incomparable..Il était , pour moi, un cadeau que la Providence a bien voulu m'offrir pour etre le plus dévoué et le plus intime de tous les amis que j'ai eu à connaitre durant mon existence...Très estimé par tous, aussi bien par ses voisins que par ses camarades de classe, il jouissait d'un statut enviable dans l'univers hiérarchisé des enfants...Malek et moi avions le meme age: il était mon ainé de quelques mois, étant entendu que nous naquimes,dans le meme quartier presque sous le meme toit ...A peine étions-nous en age de voir le monde qu'une solide amitié s"était forgée entre nous au point de dépasser le stade de la fraternité...Bien étrange destin qui, non seulement nous a unis dans le bel écrin bleu de l'amitié , a fait aussi que nous soyions tous deux orphelins de mère dès notre plus tendre enfance! Toutefois , cette similitude mise à part, je dois dire que j'étais mieux loti que mon défunt ami car ma maratre n'était autre qu'une cousine à mon père, donc de mon sang , et , par conséquent , elle me traita comme son petit cousin , pleine de prévenances qu'elle était toujours à mon égard...Malheureusement, tel n'était pas le cas pour mon pauvre ami que le destin a affligé d'une maratre qui le tyrannisait à longueur de journée , empoisonnant ainsi son existence d'orphelin infortuné...Elle le persécutait impitoyablement , cette maritorne qui nourrissait à son égard une haine viscérale.Elle était sans enfants et ne ratait jamais une occasion de tarabuster le pauvre petit Malek qui, privé d'affection et de tendresse, constamment rudoyé et maltraité par sa maratre, était de surcroit durement éprouvé par une maladie pulmonaire mal soignée qu'il avait contractée quelques mois seulement après la mort de sa mère...D'un aspect extérieur rébarbatif, Zineb , la maratre de Malek, était de nature acariatre , glaciale , sèche et ne faisait jamais le moindre effort pour paraitre un peu agréable ...Physiquement mal lotie , elle était longiligne, squelettique , avec un visage émacié aux pommettes saillantes et aux dents proéminentes ...Il n'est guère dans mon intention de brocarder le physique d'une créature de Dieu, ce qui est blasphématoire aux yeux de notre religion, mais il s'agit , pour moi,plutot de vilipender la bétise humaine et sa brutalité , notamment lorsque sa victime est un pauvre petit enfant
désarmé devant les aléas de la vie... Malek me racontait tout ...d'ailleurs nous n'avions pas de secret l'un pour l'autre ...Il me parlait chaque jour des inévitables brimades , privations de nourriture qu'elles lui faisait subir et des corvées domestiques auxquelles elle astreignait son corps frèle ,surtout les jours de repos...Le plus souvent , nous partagions le repas ensemble chez moi...Son père avait du intervenir maintes fois pour qu"elle soit plus clémente avec son fils...Etrangement, toutes les objurgations et les réprimandes que le père de Malek avait faites à sa femme, eurent l'effet d'un cautère sur une jambe de bois! Il en arriva meme à la tabasser, mais peine perdue, sa haine pour le petit s'était encore davantage exacerbée... Cette situation dramatique que vivait le pauvre enfant a tot fait de devenir un sujet de discussion chez les voisins qui en sont arrivés à se demander pourquoi M.Lamri, le père de Malek, persistait -t-il à garder comme épouse une femme qui martyrisait son unique fils! Ce n'est que bien plus tard que nous sumes que M.Lamri avait épousé cette femme stérile uniquement parce qu'il espérait qu'un jour elle hériterait de la fortune de son père...
Il faut dire que toutes les tribulations que cette femme faisait subir à mon cher ami n'étaient pas de nature à me laisser indifférent: je n'étais certes qu'un enfant, mais je nourrissais déjà à l'endroit de cette horrible femme un sentiment de répulsion et de dégout...je l'exécrais du plus profond de mon ame et lui souhaitais enfer et damnation! Mille et une questions se posaient à mon esprit et restaient sans réponses, car je ne pouvais admettre qu'un enfant en si bas age soit laissé entre les mains d'une femme qui aurait , à n'en pas douter , une pierre en guise de coeur qui battait dans sa poitrine ..Paradoxalement,je dois dire que cette mal-vie qui était devenue le bréviaire de mon ami, avait eu pour effet de resserrer encore davantage les liens de notre déjà solide amitié: nous étions souvent ensemble, nous nous asseyions à la mème table à l'école et , de temps à autre nous faisions une petite promenade sur la route d'El-Anasser...En cours de route, nous nous racontions des blagues, les potins de la classe, nous cueillions des mures et ,infailliblement, nous parlions de Zineb...Que dire de cette femme, sinon prier pour que le diable l'emportat ! et cela était devenu un jeu amusant pour nous, lorsqu'à chacune de nos promenades nous levions les mains au ciel pour dire (,en arabe bien sur):
Que Dieu lui crève les yeux ! - Amen
Que Dieu lui assourdisse les oreilles ! - Amen.
Que Dieu lui casse les dents ! - Amen.
Que Dieu ...................................., cette dernière prière nous faisait éclater de rire , et nous rentrions chez nous ....Une chose était absolument sure : Malek autant que moi , avions le sentiment d'etre très heureux ensemble.
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