Les armes “morales” de l’islamisme : opportunisme et lâcheté
Par : Mustapha Hammouche
Le “Mujao”, une des bandes terroristes du Sahel, a fait savoir aux autorités françaises qu’il voulait négocier. Gageons que, pour cette fois-ci, ce n’est pas contre de l’argent qu’il proposera d’échanger l’otage français entre leurs mains. Les petits patrons du mouvement ont leur peau à sauver et leur peau n’a pas de prix.
Ce n’est pas parce qu’ils arrivent à recruter des écervelés qui bazardent leur vie pour “la cause” que les chefs terroristes seraient prêts à solder leur droit à la vie. Et leurs affaires. Parce que les entreprises terroristes sont aussi des affaires.
La cause islamiste n’en est pas une. Et les islamistes eux-mêmes commencent à s’en rendre compte du fait des répercussions de leur propre expérience. La cause n’en est pas une, parce qu’elle conçoit “la fin de l’Histoire” comme un monde islamique homogène et unifié. À l’irréalisme de l’objectif correspond la futilité des moyens : des bandes auto-enrôlées pour une cause tellement fictive qu’elle s’est mise à disposition de toutes les ambitions aventurières qui veulent bien s’en servir. Les plus lâches parmi les opportunistes de l’islamisme opteront d’emblée pour la version comme modéré et donc homologue comme antinomique avec le terrorisme par l’Occident démocratique. Disons que l’islamisme dit modéré serait une espèce d’arme politique conventionnelle, pour ceux qui décident de ce qui est politiquement — et universellement — correct.
Cela dit, il ne serait question, d’un fascisme, d’un nazisme ou même d’un communisme “modéré”. Ce qui est raffinement sémantique là-bas devient révisionnisme historique ici.
En Algérie, nous avons déjà enduré cette démarche qui tente de présenter la lâcheté du criminel acculé comme un acte de sursaut humanitaire. Le pouvoir algérien, à l’époque, a voulu imposer son arrangement avec l’AIS (Armée islamique du salut) comme le fruit d’une soudaine prise de conscience de leurs errements antinationaux et moraux par des chefs du groupe terroriste. Au point de les laisser poursuivre en justice un directeur de journal qui continuait à appeler des chefs de l’AIS par leur nom : des terroristes.
La lâcheté est la seconde arme des islamistes après le meurtre. Et la guerre au Mali est en train d’illustrer cette constante. À peine deux semaines après l’offensive française contre les groupes islamistes qui occupent le Nord-Mali, Ansar Eddine vient de se convertir en mouvement strictement politique prêt à en découdre avec les terroristes islamistes. Quand on se souvient de l’effort consenti par le pouvoir algérien pour déconnecter la question targuie de l’ambition islamiste, on est bien obligé de constater que la contre-offensive française a révélé une dissidence antiterroriste que les empressements diplomatiques algériens n’ont pas pu révéler. Il y a donc, à l’origine de ce “redressement” d’Ansar Eddine, forcément plus de lâcheté que de force de conviction.
L’islamisme n’est pas fort de ses tuteurs ; il est fort des aliénés suicidaires qu’il peut abuser et illusionner. Une de ces illusions réside d’ailleurs dans l’absurdité d’un islamisme “modéré”. Aussi audacieux que leurs desseins paraissent, les instigateurs des entreprises terroristes battent en retraite à la première riposte. La guerre du Mali est en train de la montrer : l’islamisme a besoin de ses deux ingrédients vitraux, l’opportunisme et la lâcheté.
M. H.
Liberté
Par : Mustapha Hammouche
Le “Mujao”, une des bandes terroristes du Sahel, a fait savoir aux autorités françaises qu’il voulait négocier. Gageons que, pour cette fois-ci, ce n’est pas contre de l’argent qu’il proposera d’échanger l’otage français entre leurs mains. Les petits patrons du mouvement ont leur peau à sauver et leur peau n’a pas de prix.
Ce n’est pas parce qu’ils arrivent à recruter des écervelés qui bazardent leur vie pour “la cause” que les chefs terroristes seraient prêts à solder leur droit à la vie. Et leurs affaires. Parce que les entreprises terroristes sont aussi des affaires.
La cause islamiste n’en est pas une. Et les islamistes eux-mêmes commencent à s’en rendre compte du fait des répercussions de leur propre expérience. La cause n’en est pas une, parce qu’elle conçoit “la fin de l’Histoire” comme un monde islamique homogène et unifié. À l’irréalisme de l’objectif correspond la futilité des moyens : des bandes auto-enrôlées pour une cause tellement fictive qu’elle s’est mise à disposition de toutes les ambitions aventurières qui veulent bien s’en servir. Les plus lâches parmi les opportunistes de l’islamisme opteront d’emblée pour la version comme modéré et donc homologue comme antinomique avec le terrorisme par l’Occident démocratique. Disons que l’islamisme dit modéré serait une espèce d’arme politique conventionnelle, pour ceux qui décident de ce qui est politiquement — et universellement — correct.
Cela dit, il ne serait question, d’un fascisme, d’un nazisme ou même d’un communisme “modéré”. Ce qui est raffinement sémantique là-bas devient révisionnisme historique ici.
En Algérie, nous avons déjà enduré cette démarche qui tente de présenter la lâcheté du criminel acculé comme un acte de sursaut humanitaire. Le pouvoir algérien, à l’époque, a voulu imposer son arrangement avec l’AIS (Armée islamique du salut) comme le fruit d’une soudaine prise de conscience de leurs errements antinationaux et moraux par des chefs du groupe terroriste. Au point de les laisser poursuivre en justice un directeur de journal qui continuait à appeler des chefs de l’AIS par leur nom : des terroristes.
La lâcheté est la seconde arme des islamistes après le meurtre. Et la guerre au Mali est en train d’illustrer cette constante. À peine deux semaines après l’offensive française contre les groupes islamistes qui occupent le Nord-Mali, Ansar Eddine vient de se convertir en mouvement strictement politique prêt à en découdre avec les terroristes islamistes. Quand on se souvient de l’effort consenti par le pouvoir algérien pour déconnecter la question targuie de l’ambition islamiste, on est bien obligé de constater que la contre-offensive française a révélé une dissidence antiterroriste que les empressements diplomatiques algériens n’ont pas pu révéler. Il y a donc, à l’origine de ce “redressement” d’Ansar Eddine, forcément plus de lâcheté que de force de conviction.
L’islamisme n’est pas fort de ses tuteurs ; il est fort des aliénés suicidaires qu’il peut abuser et illusionner. Une de ces illusions réside d’ailleurs dans l’absurdité d’un islamisme “modéré”. Aussi audacieux que leurs desseins paraissent, les instigateurs des entreprises terroristes battent en retraite à la première riposte. La guerre du Mali est en train de la montrer : l’islamisme a besoin de ses deux ingrédients vitraux, l’opportunisme et la lâcheté.
M. H.
Liberté
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