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Dis-moi ce que tu condamnes... !

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  • Dis-moi ce que tu condamnes... !

    Il suffit d'un conflit à nos frontières, avec ses dramatiques répercussions internes, pour que la situation se décante, et qu'on sache enfin qui est qui. Les évènements du Sahel, dans lesquels nous faisions semblant de ne pas être impliqués, alors que nous y étions empêtrés, nous révèlent à nous-mêmes à défaut de nous réveiller. Nous sommes donc confrontés à une coalition terroriste(1) financée et armée par des «pays frères» qui s'est littéralement emparée d'un pays voisin, le Mali. Il n'est pas besoin de lire dans le marc de café pour deviner ce qui pourrait advenir si par malheur le Mali tombait en entier dans l'escarcelle terroriste( 2).

    Sur ce, la France intervient militairement pour empêcher ces gens de s'emparer d'un pays et pour protéger ses intérêts stratégiques. Bien que n'ayant pas d'affinités particulières avec l'ancienne puissance coloniale, nos dirigeants acceptent le survol du territoire algérien par les avions français. C'est d'une logique irréfragable en vertu du postulat qui veut que les ennemis de nos ennemis soient nos amis, même à titre aléatoire et révocable à tout moment. Les positions et les choix sont clairs, et ils résultent de la première décision sensée, qui ait été prise depuis la très chère petite gâterie de la «Grande» mosquée.

    Puis, comme dans un scénario bien ficelé survient la prise d'otages d'In Aménas par un commando de terroristes, venus aussi de pays «frères». Sur une planète où règnent la logique et le bon sens, cette double agression à l'extérieur et à l'intérieur des frontières aurait dû susciter une réaction de cohésion nationale. Seulement voilà : nous avons toujours nos éternels combattants de l'arrière-garde qui proclament, après une ou deux virées parisiennes, qu'il y a là collusion avec l'ennemi héréditaire. Ils ont tous les droits de ne pas aimer la France, et nous n'avons aucune rancune à l'égard de leurs femmes et de leurs enfants qui continuent à l'aimer. C'est ça la relève des générations !

    Cependant, il faudra qu'on m'explique cette alliance inattendue, pour ne pas dire objective, entre les va-t-en-guerre des deux pays. Ceux d'en face tiraient, à partir des plateaux de télévision transformés en rampes de lancement de missiles, sur l'armée algérienne engagée sur le site gazier. Les tirailleurs locaux se déchaînaient contre les autorités qui avaient permis le «viol» de notre espace aérien par les avions de l'ex-puissance colonial (ist)e. Parmi ces protestataires et au sein de leurs clans familiaux, il y en a sans doute qui ont fait beaucoup plus qu'ouvrir des espaces à la pénétration de l'ex-occupant, mais ne versons pas dans le trivial.

    Récapitulons : nous avons donc l'Algérie, menacée sur sa frontière sud par un mouvement qui s'est créé pour et contre elle. Nos dirigeants, puisqu'il faut les appeler ainsi, autorisent le survol par les avions français de l'espace aérien algérien, ce qui est de bonne guerre en l'occurrence. Nos ennemis sont donc les terroristes qui guerroient au Mali, occupent ses villes et villages, et convertissent les habitants à la nouvelle religion qui coupe la main du voleur sauf quand c'est lui qui tient le bâton de commandement. Or, ces terroristes, coupeurs de mains et d'appétit, ont eux aussi des amis, aussi bien à Kouba qu'à Constantine. S'ils protestent contre la guerre que mène la France au Mali, avec l'aide de l'Algérie puisque c'est ainsi, c'est parce que les adversaires sont leurs amis.

    Or, dans la mouvance islamiste, les contingences terrestres, ainsi que les frontières nationales ne pèsent rien. Seul compte l'objectif suprême d'instaurer et d'imposer le califat en terre d'Islam, et si possible sur toute la terre, en attendant mieux. Ali Benhadj à Clairval, et Karadhaoui à Doha n'ont pas le même accent, ils ne vivent pas avec le même rythme conjugal, mais ils partagent le même rêve, ou le même cauchemar pour ceux qui les regardent.

    Ali Benhadj(3), toutefois, peut dire «toz» à l'Algérie, comme le font tous les leaders islamistes, avec leurs pays, conformément à leur programme politique. Allez donc interpeller Karadhaoui et mettez-le au défi de dire «toz» au Qatar, il s'y refusera absolument, parce qu'il sait qui tient le sceptre et délie les cordons de la bourse. Karadhaoui, en bon musulman, met en pratique le principe de vivre sa vie comme s'il avait l'éternité devant lui et de penser à sa mort, comme s'il allait mourir demain. Seulement, demain, il y pense de moins en moins.
    La surprise ou la demi-surprise nous vient en fait du président égyptien Morsi qui s'est enhardi à critiquer l'intervention de la France au Mali. Certes, il est de la même école que Karadhaoui, mais il n'en demeure pas moins que depuis l'indépendance de l'Algérie, on n'a pas entendu un président égyptien critiquer la France.

    Dans le même ordre d'idées, revoilà Tarik Ramadan, l'islamiste qui rassure la gauche laïque européenne. Dans un texte publié dans son «blog» et consacré à l'intervention française au Mali, il s'offre le luxe de condamner les factions «extrémistes», comme le mujao ou Ansar Dine, mais il observe un silence prudent sur leurs ressources idéologiques et financières. «Le nord du Mali est un révélateur qui donne la chair de poule : voilà un peuple qui chante sa libération politique, laquelle est associée à son nouvel enchaînement et étouffement économiques ; voilà des politiques et des intellectuels africains ou arabes qui sourient et applaudissent (conscients ou inconscients, naïfs, arrivistes ou compromis).» Comme nous sommes tout cela à la fois, nous aurons aussi la naïveté de croire que le Centre de recherche sur la législation et l’éthique islamiques (CILE), que dirige Tarik Ramadan à Doha, est tout à fait indépendant. Aussi indépendant qu'on peut l'espérer, s'agissant du Mali.


    (1) Il paraîtrait que l'usage du mot «islamiste» serait abusif, et comme je ne veux pas abuser, en établissant une dangereuse parenté, je m'en tiendrais là, cette fois-ci.
    (2) Idem
    (3) Étrange cette injonction de onze partis et groupuscules à Bouteflika. «Dégage !», lui disent-ils avec un profond irrespect, tout en saluant le rôle des forces armées. Étrange !


    Par Ahmed Halli- le Soir

  • #2
    ...

    Dites-moi ce que vous sollicitez...

    La cause et les problèmes, un conflit est-il seul à définir, à supporter, à distinguer…

    In Amenas est un « signal » réel et dramatique, parfois le détail d’une vie hérite des sens moins planétaires que d’ordinaire…

    Je disais pour le continent, mais rien n’empêche, A.N.A. Alliance Nord Africaine pour le commun d’un Maghreb entendu, jusqu’au Caire dites-vous de cette partie…au plutôt se relève-t-il chaque espérance, chaque reconnaissance, toutes cultures…

    Constatons : le Sahel et les frontières, l’ONU est-elle présente, représentative, complémentaire…il y eut bien tant et autres mains tendues…

    Il n’est pas des hommes à imposer, mais il est toutes choses à enseigner, les cultures se butent, les hommes se luttent, les rythmes humains sont-ils une cause libre, un droit emprisonné, une voie différente, à tout sort des vies et des natures…

    Nous revoilà par 5 états dont il ne peut, ni ne pourra, brutalement se critiquer la valeur des rencontres, au centre se tient l’équilibre neutre et nécessaire à toutes choses…

    L’Ethique est une source dont nul Etat ne devrait dénigrer, les domaines des recherches et des cultures n’étant pas toutes ni toujours extra lucides indépendamment...

    Salam, merci…




    ...Rester Humain pour le devenir de l'Homme... K.H.R.

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