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Consommation : inflation et pain “noir”

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  • Consommation : inflation et pain “noir”

    Le ministre du Commerce a promis, avant-hier, qu’“il n’y aura aucune augmentation du prix de la baguette de pain” en 2013. “La question ne se pose même pas”, a-t-il précisé, sur ce ton autoritaire propre à nos responsables, aimant bien à rappeler que leurs ukases ne se discutent pas.


    Mustapha Benbada ignore, peut-être, que ce sont les boulangers, eux-mêmes, qui ont décidé de porter le prix de la baguette de 8,50 dinars à 10 dinars. Le tarif en cours n’est déjà plus le tarif légal !

    Le prix de 8,50 était devenu irréaliste par le fait même que l’inflation galopante avait, depuis longtemps, banni la pièce de 0,50 centime de la circulation ; les boulangers ont ensuite dû compenser leur perte d’inflation en arrondissant à 10 dinars et en rognant sur le poids de la baguette. Quand bien même, de plus en plus de boulangeries ferment, et celles qui subsistent sont souvent prétextes à une activité de pâtisserie, quand d’autres inventent toutes sortes de pains “spéciaux”, pour mieux contourner la législation.

    Il y a une vraie question à plusieurs dimensions des prix à la consommation et la baguette ne devrait pas y jouer le rôle politique de l’arbre qui cache la forêt de la malnutrition nationale.


    Car, malheureusement, les ménages algériens, qui affectent 45% de leur budget à l’alimentation (entre 11 et 20% dans les pays euroméditerranéens, 40% au Maroc et 38% en Tunisie), mangent mal.

    L’alimentation des Algériens est très chère, peut-être même la plus chère du bassin méditerranéen. Mais sans être la plus riche. Selon une étude de l’Institut national de la santé publique (ENS 2005), la consommation quotidienne des Algériens est “trop faible” pour les fruits (0,6 fruit/jour au lieu de 2) et les légumes (0,8/jour au lieu de 3), et “faible” pour les laitages, les protéines animales et végétales (1,15/jour contre 2).

    La consommation de l’Algérien est cependant trop élevée pour les produits gras et sucrés (2,7/jour contre 1) et les céréales (3,8/jour contre 3). La subvention même de ces produits encourage, par une espèce d’effet d’élasticité-prix, la consommation de gras et de sucres et surtout de pain (qui ne manque pas de sucre) ! La politique nationale de subvention devrait être réévaluée, entre autres, à l’aune de son impact en termes de santé publique.

    Les autorités économiques et monétaires auraient, peut-être, mieux fait de combattre l’inflation, qui, en 2012 en particulier, avait frappé les produits agricoles frais (21% !), la viande de mouton (30% !), la viande de bœuf (8 ou 9%), la viande blanche (20% !).
    Cette inflation, de niveau global insupportable (8,9%), déséquilibre le régime alimentaire et la structure des dépenses, des plus faibles. Parce que ce sont ces derniers qui consacrent l’essentiel de leurs revenus à se nourrir, en laissant peu pour le confort, le loisir, la culture, le déplacement….

    Non, le soutien doctrinal au prix de produits dits “de première nécessité” n’est que politique de fuite en avant devant les vraies questions de modèle de consommation, de niveau de vie et de pouvoir d’achat. Ceci, sans compter que le soutien des prix ne constitue pas un élément de politique sociale rationnelle, qu’il est antiéconomique, et que sa durée en complique la
    sortie, nécessaire à terme. Mais, là, est une autre question.

    Par : Mustapha Hammouche- Liberté

  • #2
    il y a un réel dilemme concernant le prix de la baguette en ALGERIE , d'un coté c'est le produit de large consommation le plus sensible qui doit imperativement etre à la porté de tous, et de l'autre il est beaucoup trop gaspillé et de nos jours le blé tendre est une denrée qui se raréfie et qui prend de la valeur
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    VIVA POLISARIO

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