"Ce geste n'a pas une signification religieuse. Ils auraient aussi pu être de jeunes bouddhistes ou sikhs"
CITE DU VATICAN En lavant les pieds de deux jeunes musulmans, un garçon et une fille à la prison de Casal del Marmo, le pape François a fait un geste inédit. Marque de fraternité et de non discrimination, sa signification ne doit cependant pas être sur-évaluée, selon les experts.
"Ce n'est pas une rupture, ce n'est pas non plus une contradiction avec la doctrine: François n'est passé au-dessus d'aucune règle car le lavement des pieds est un rite mais n'a pas une valeur sacramentelle. Cela aurait été bien différent s'il avait donné la communion à un de ces jeunes", a commenté à l'AFP l'expert du Vatican Sandro Magister, en ajoutant que par définition, les célébrations dans les Eglises "sont ouvertes à tous".
Le pape François a reproduit un geste du Christ à ses apôtres. Il se trouvait dans une prison avec des jeunes de conditions, de nationalités et d'origines différentes, et il a voulu montrer simplement que l'amour du Christ, manifesté dans le lavement des pieds, n'avait pas de frontières.
"Ce geste n'a pas une signification religieuse. Ils auraient aussi pu être de jeunes bouddhistes ou sikhs. Il leur a lavé les pieds parce que c'étaient des gosses isolés, il n'a pas voulu faire de différences", affirme le vaticaniste Marco Tosatti de La Stampa.
Même s'ils considèrent le Christ comme un prophète, il n'est pas dit que tous les musulmans apprécient le geste du pape, alors que les imams sont très à cheval sur toute tentative des chrétiens d'attirer des musulmans vers leur religion. L'apostasie reste sévèrement punie en islam.
L'ancien cardinal et ex-archevêque de Buenos Aires Jorge Bergoglio avait déjà marqué l'importance qu'il accorde à des relations respectueuses avec l'islam dans l'homélie qu'il avait prononcée lors de sa messe d'installation.
Les autorités musulmanes, notamment l'université sunnite Al-Azhar du Caire, ont accueilli favorablement la démission de Benoît XVI et l'élection du pape argentin, en affirmant que les problèmes venaient de mauvaises relations avec le "pape allemand".
Mais la délégation musulmane était assez maigre à la messe d'inauguration, avec des personnalités de second rang, illustrant une défiance qui demeure depuis le discours du pape Benoît XVI à Ratisbonne en 2006, semblant associer islam et violence.
Après Ratisbonne, Benoît XVI avait multiplié les démarches pour exprimer son respect de l'islam, priant dans une mosquée à Istanbul. En septembre dernier, lors d'un voyage au Liban, il avait exhorté chrétiens et musulmans au Proche-Orient à coexister sans chercher à dominer les uns sur les autres.
Reste que les relations avec l'islam sont tendues en de nombreux endroits du monde, du fait de la montée de l'islamisme. Benoît XVI avait condamné tout fondamentalisme religieux, chrétien ou musulman et avait tendu la main à l'islam modéré, le pressant de clarifier sa position parfois ambiguë à l'égard de l'islam radical et violent.
La Dernière Heure 2013
CITE DU VATICAN En lavant les pieds de deux jeunes musulmans, un garçon et une fille à la prison de Casal del Marmo, le pape François a fait un geste inédit. Marque de fraternité et de non discrimination, sa signification ne doit cependant pas être sur-évaluée, selon les experts.
"Ce n'est pas une rupture, ce n'est pas non plus une contradiction avec la doctrine: François n'est passé au-dessus d'aucune règle car le lavement des pieds est un rite mais n'a pas une valeur sacramentelle. Cela aurait été bien différent s'il avait donné la communion à un de ces jeunes", a commenté à l'AFP l'expert du Vatican Sandro Magister, en ajoutant que par définition, les célébrations dans les Eglises "sont ouvertes à tous".
Le pape François a reproduit un geste du Christ à ses apôtres. Il se trouvait dans une prison avec des jeunes de conditions, de nationalités et d'origines différentes, et il a voulu montrer simplement que l'amour du Christ, manifesté dans le lavement des pieds, n'avait pas de frontières.
"Ce geste n'a pas une signification religieuse. Ils auraient aussi pu être de jeunes bouddhistes ou sikhs. Il leur a lavé les pieds parce que c'étaient des gosses isolés, il n'a pas voulu faire de différences", affirme le vaticaniste Marco Tosatti de La Stampa.
Même s'ils considèrent le Christ comme un prophète, il n'est pas dit que tous les musulmans apprécient le geste du pape, alors que les imams sont très à cheval sur toute tentative des chrétiens d'attirer des musulmans vers leur religion. L'apostasie reste sévèrement punie en islam.
L'ancien cardinal et ex-archevêque de Buenos Aires Jorge Bergoglio avait déjà marqué l'importance qu'il accorde à des relations respectueuses avec l'islam dans l'homélie qu'il avait prononcée lors de sa messe d'installation.
Les autorités musulmanes, notamment l'université sunnite Al-Azhar du Caire, ont accueilli favorablement la démission de Benoît XVI et l'élection du pape argentin, en affirmant que les problèmes venaient de mauvaises relations avec le "pape allemand".
Mais la délégation musulmane était assez maigre à la messe d'inauguration, avec des personnalités de second rang, illustrant une défiance qui demeure depuis le discours du pape Benoît XVI à Ratisbonne en 2006, semblant associer islam et violence.
Après Ratisbonne, Benoît XVI avait multiplié les démarches pour exprimer son respect de l'islam, priant dans une mosquée à Istanbul. En septembre dernier, lors d'un voyage au Liban, il avait exhorté chrétiens et musulmans au Proche-Orient à coexister sans chercher à dominer les uns sur les autres.
Reste que les relations avec l'islam sont tendues en de nombreux endroits du monde, du fait de la montée de l'islamisme. Benoît XVI avait condamné tout fondamentalisme religieux, chrétien ou musulman et avait tendu la main à l'islam modéré, le pressant de clarifier sa position parfois ambiguë à l'égard de l'islam radical et violent.
La Dernière Heure 2013
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