Un jour, deux amis devisaient de la difficulté des temps à l’ombre d’un chêne ballotté et dans un endroit désert.
Le hasard amène en cet endroit un pauvre bûcheron, dont l’air, plein de bonhomie, annonçait une âme niaise.
Aussitôt, nos compères pensent à l’exploiter.
Le bûcheron marchait tranquillement, la tête baissée et tenant à la main la bride de son mulet qui happait, çà et là, une touffe de diss derrière son maître.
« Alerte ! dit l’un des compères à son compagnon, suis moi ! »
Et il se glisse près du mulet, lui enlève prestement la bride et se la passe autour du cou, tandis que l’autre saute en selle et disparaît.
Le bûcheron, qui ne s’était aperçu de rien, continuait son chemin sans penser à mal, quand, tout à coup, il sent une secousse ; il se retourne promptement, mais que voit-il ?
Un homme à la place de son mulet !
L’étonnement, la crainte glacent ses sens. Le larron ne lui laisse pas le temps de la réflexion et dit d’une voix lamentable :
« Combien je te dois de remerciement, ô toi qui, par tes vertus, es cause de ma délivrance ?
— Comment cela ? dit le bûcheron.
— Oui, reprend l’autre, pour me punir d’avoir insulté ma mère, Dieu m’avait changé en mulet ; mais il a eu pitié de moi, à cause de ton honnêteté.
Maintenant, je t’appartiens, fais de moi ce que tu voudras. »
Le bûcheron ne sait trop que répondre et dit au larron :
« Je ne puis te garder ; je suis pauvre, et, puisque Dieu t’a délivré, je n’ai garde d’aller contre sa volonté. Va retrouver ta mère »
A quelques jours de là, le bûcheron, s’étant rendu au marché voisin, rencontra son mulet qu’un individu mettait en vente.
Il resta un moment interdit, craignant de s’être trompé; puis, d’un air de compassion, il s’approcha de l’animal et lui dit bas à l’oreille :
« Tu as donc encore insulté ta mère ? »
Le hasard amène en cet endroit un pauvre bûcheron, dont l’air, plein de bonhomie, annonçait une âme niaise.
Aussitôt, nos compères pensent à l’exploiter.
Le bûcheron marchait tranquillement, la tête baissée et tenant à la main la bride de son mulet qui happait, çà et là, une touffe de diss derrière son maître.
« Alerte ! dit l’un des compères à son compagnon, suis moi ! »
Et il se glisse près du mulet, lui enlève prestement la bride et se la passe autour du cou, tandis que l’autre saute en selle et disparaît.
Le bûcheron, qui ne s’était aperçu de rien, continuait son chemin sans penser à mal, quand, tout à coup, il sent une secousse ; il se retourne promptement, mais que voit-il ?
Un homme à la place de son mulet !
L’étonnement, la crainte glacent ses sens. Le larron ne lui laisse pas le temps de la réflexion et dit d’une voix lamentable :
« Combien je te dois de remerciement, ô toi qui, par tes vertus, es cause de ma délivrance ?
— Comment cela ? dit le bûcheron.
— Oui, reprend l’autre, pour me punir d’avoir insulté ma mère, Dieu m’avait changé en mulet ; mais il a eu pitié de moi, à cause de ton honnêteté.
Maintenant, je t’appartiens, fais de moi ce que tu voudras. »
Le bûcheron ne sait trop que répondre et dit au larron :
« Je ne puis te garder ; je suis pauvre, et, puisque Dieu t’a délivré, je n’ai garde d’aller contre sa volonté. Va retrouver ta mère »
A quelques jours de là, le bûcheron, s’étant rendu au marché voisin, rencontra son mulet qu’un individu mettait en vente.
Il resta un moment interdit, craignant de s’être trompé; puis, d’un air de compassion, il s’approcha de l’animal et lui dit bas à l’oreille :
« Tu as donc encore insulté ta mère ? »
- (Cap. Villot, Moeurs, … de l’Algérie ; p. 110 ; Paris, 1871 ; in-8°).
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