Au fur et à mesure que les débats s’intensifient, les différents acteurs politiques convergent vers la nécessité d’aller vers un consensus national et une période de transition. Tous, à en croire leurs discours, semblent conscients que c’est le seul et unique moyen de permettre à l’Algérie de sortir de la crise multiple à laquelle elle est confrontée.
Ce qui suggère que l’enjeu n’est plus l’élection présidentielle, mais bien l’après-17 avril, d’où la volonté des uns et des autres de se projeter, d’ores et déjà dans cette période si proche. A ce sujet, Mohamed Achir, enseignant-chercheur à l’université de Tizi-Ouzou, dira que deux scénarios sont possibles. Dans le premier, «on relève dans certaines déclarations émanant des partis boycotteurs (RCD, MSP, Ennahda, Jil Jadid, FJD et l’ex-chef du gouvernement A. Benbitour) des signaux révélateurs d’une volonté cachée tendant à imposer un changement de gré ou de force. Il n’est pas exclu, donc, qu’un mouvement radical d’envergure soit déclenché juste après le 17 avril 2014. Le front appelant au boycott pourra recourir à une marche dans la capitale en défiant le régime en place. Ça sera le début des affrontements. Un «changement» par la violone ou le chaos, implicitement choisi et souhaité par ceux qui tirent les ficelles à l’intérieur et à l’extérieur du pays», a-t-il analysé.
La deuxième hypothèse soulevée par l’universitaire s’articule autour d’une «autre perspective consensuelle [qui NDLR] s’imposera inévitablement suite à un blocage au niveau du système de pouvoir qui aggravera le dysfonctionnement des institutions de l’Etat et qui sera marqué en parallèle par l’exacerbation des revendications, voire la radicalisation des émeutes du front social.
Ce qui contraindra des composantes du système, avec l’implication indirecte de l’ANP, à un compromis avec l’opposition pacifique crédible à travers la mise en place de préalables nécessaires susceptibles d’enclencher une dynamique de dialogue inclusif menant vers la reconstruction progressive d’un consensus national qui inscrira les jalons d’une deuxième République », et de préciser, par ailleurs, qu’« une question reste posée : est-ce que les acteurs politiques et associatifs crédibles sont suffisamment organisés et fédérés en perspective de l’après-17 avril ? Il me semble que la politique de «wait and see» des acteurs crédibles qui se sont déjà exprimés pour un consensus national demeure insuffisante, car, faut-il le rappeler, le monde de la politique et du pouvoir est régi par la construction des rapports de force », a-t-il ajouté. A la salle Harcha, vendredi dernier, la coalition des cinq partis plus Benbitour qui appelle à boycotter l’élection présidentielle a donné l’impression de s’unir beaucoup plus contre le quatrième mandat du chef de l’Etat sortant que pour un minimum consensuel. L’ensemble des chefs qui ont eu à intervenir ont axé leur discours sur la fraude et leur volonté de faire barrage à Bouteflika, sans s’aventurer à parler de la période de transition, dont pourtant ils semblent et veulent s’inscrire.
En éludant cette question pour donner l’image d’un front uni, les états-majors des partis ont été quelque peu trahis par leurs bases qui, elles, ont brandi des slogans antinomiques, une façon de dire que ce n’est pas lors d’un meeting qu’une alliance sera scellée et qu’une plateforme sera établie.
Devant cette situation qui ne peut être que gênante, le leader du MSP, Abderrezak Mokri, propose aux militants et sympathisants des cinq partis un compromis à la tunisienne, ce qui s’apparente beaucoup plus à une hâblerie. La réussite du consensus dégagé par les voisins tunisiens, qui est donné comme exemple par certains acteurs algériens, ne peut être transposée sur le cas algérien. L’entente tunisienne s’est construite dans un premier temps sur la chute du régime en place, celui de Ben Ali qui avait fui le pays. Lorsque les Tunisiens sont sortis dans la rue, l’armée n’a pas été du côté du régime, mais avec le peuple, dans le respect de ses missions institutionnelles. Aussi, en Tunisie, la plupart des partis politiques sont autonomes et, malgré la répression, ils n’ont pas été cooptés par le pouvoir et leurs encadrements n’ont pas été annihilés.
La société civile, bien construite et très active, a eu à jouer un rôle considérable dans la mise en place d’un consensus, notamment la centrale syndicale, l’UGTT, qui n’a pas cédé et qui a continué à accompagner le processus depuis le début jusqu’à son couronnement. Les patrons ici étaient de la partie.
Enfin, il y a eu Ennahda qui, prise dans l’étau du terrorisme et de ce qui se déroulait sur le plan régional, avait fini par infléchir ses positions et céder devant les pressions tant internes qu’externes, ce qui a permis au final de dégager une constitution Consensuelle entre toutes les parties.
REPORTERS.DZ
Ce qui suggère que l’enjeu n’est plus l’élection présidentielle, mais bien l’après-17 avril, d’où la volonté des uns et des autres de se projeter, d’ores et déjà dans cette période si proche. A ce sujet, Mohamed Achir, enseignant-chercheur à l’université de Tizi-Ouzou, dira que deux scénarios sont possibles. Dans le premier, «on relève dans certaines déclarations émanant des partis boycotteurs (RCD, MSP, Ennahda, Jil Jadid, FJD et l’ex-chef du gouvernement A. Benbitour) des signaux révélateurs d’une volonté cachée tendant à imposer un changement de gré ou de force. Il n’est pas exclu, donc, qu’un mouvement radical d’envergure soit déclenché juste après le 17 avril 2014. Le front appelant au boycott pourra recourir à une marche dans la capitale en défiant le régime en place. Ça sera le début des affrontements. Un «changement» par la violone ou le chaos, implicitement choisi et souhaité par ceux qui tirent les ficelles à l’intérieur et à l’extérieur du pays», a-t-il analysé.
La deuxième hypothèse soulevée par l’universitaire s’articule autour d’une «autre perspective consensuelle [qui NDLR] s’imposera inévitablement suite à un blocage au niveau du système de pouvoir qui aggravera le dysfonctionnement des institutions de l’Etat et qui sera marqué en parallèle par l’exacerbation des revendications, voire la radicalisation des émeutes du front social.
Ce qui contraindra des composantes du système, avec l’implication indirecte de l’ANP, à un compromis avec l’opposition pacifique crédible à travers la mise en place de préalables nécessaires susceptibles d’enclencher une dynamique de dialogue inclusif menant vers la reconstruction progressive d’un consensus national qui inscrira les jalons d’une deuxième République », et de préciser, par ailleurs, qu’« une question reste posée : est-ce que les acteurs politiques et associatifs crédibles sont suffisamment organisés et fédérés en perspective de l’après-17 avril ? Il me semble que la politique de «wait and see» des acteurs crédibles qui se sont déjà exprimés pour un consensus national demeure insuffisante, car, faut-il le rappeler, le monde de la politique et du pouvoir est régi par la construction des rapports de force », a-t-il ajouté. A la salle Harcha, vendredi dernier, la coalition des cinq partis plus Benbitour qui appelle à boycotter l’élection présidentielle a donné l’impression de s’unir beaucoup plus contre le quatrième mandat du chef de l’Etat sortant que pour un minimum consensuel. L’ensemble des chefs qui ont eu à intervenir ont axé leur discours sur la fraude et leur volonté de faire barrage à Bouteflika, sans s’aventurer à parler de la période de transition, dont pourtant ils semblent et veulent s’inscrire.
En éludant cette question pour donner l’image d’un front uni, les états-majors des partis ont été quelque peu trahis par leurs bases qui, elles, ont brandi des slogans antinomiques, une façon de dire que ce n’est pas lors d’un meeting qu’une alliance sera scellée et qu’une plateforme sera établie.
Devant cette situation qui ne peut être que gênante, le leader du MSP, Abderrezak Mokri, propose aux militants et sympathisants des cinq partis un compromis à la tunisienne, ce qui s’apparente beaucoup plus à une hâblerie. La réussite du consensus dégagé par les voisins tunisiens, qui est donné comme exemple par certains acteurs algériens, ne peut être transposée sur le cas algérien. L’entente tunisienne s’est construite dans un premier temps sur la chute du régime en place, celui de Ben Ali qui avait fui le pays. Lorsque les Tunisiens sont sortis dans la rue, l’armée n’a pas été du côté du régime, mais avec le peuple, dans le respect de ses missions institutionnelles. Aussi, en Tunisie, la plupart des partis politiques sont autonomes et, malgré la répression, ils n’ont pas été cooptés par le pouvoir et leurs encadrements n’ont pas été annihilés.
La société civile, bien construite et très active, a eu à jouer un rôle considérable dans la mise en place d’un consensus, notamment la centrale syndicale, l’UGTT, qui n’a pas cédé et qui a continué à accompagner le processus depuis le début jusqu’à son couronnement. Les patrons ici étaient de la partie.
Enfin, il y a eu Ennahda qui, prise dans l’étau du terrorisme et de ce qui se déroulait sur le plan régional, avait fini par infléchir ses positions et céder devant les pressions tant internes qu’externes, ce qui a permis au final de dégager une constitution Consensuelle entre toutes les parties.
REPORTERS.DZ
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