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Cancer du sein : 17 substances chimiques à risque utilisées dans l’industrie et la vie courante

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  • Cancer du sein : 17 substances chimiques à risque utilisées dans l’industrie et la vie courante

    Une étude indépendante américaine fait le lien entre 17 produits chimiques du quotidien et les cancers du sein. Plusieurs composants, dont L’Usine Nouvelle publie la liste, sont utilisés par des industriels de la chimie, de la santé, de la pétrochimie ou encore de l’alimentaire…

    L’étude publiée lundi 12 mai dans la revue américaine Environmental Health Perspectives interpelle l’industrie dans son ensemble, et pas seulement la chimie. Les chercheurs de l’institut indépendant Silent Spring, dans le Massachusetts, mettent en cause 17 groupes de substances présentes dans l’environnement quotidien, que les femmes devraient éviter pour réduire les risques de cancer du sein. Ces composants provoqueraient des tumeurs cancéreuses des glandes mammaires chez les rats, et seraient également liés au cancer du sein chez les humains, affirment-ils.

    LES 17 SUBSTANCES CANCÉRIGÈNES "HAUTEMENT PRIORITAIRES"

    Problème : il s’agit de produits du quotidien, utilisés massivement dans l’industrie pour certains. L’Usine Nouvelle s’est procuré la liste de ces 17 groupes, que nous publions ci-dessous. Certains produits chimiques sont présents dans l’essence, le gasoil et autres substances d’échappement des véhicules (butadiène, benzène, nitroHAP), mais leur exposition peut aussi se retrouver dans l’industrie (synthèse du caoutchouc, raffinage du pétrole) ou dans les fumées de tabac (tout comme l’acrylamide et le styrène). D’autres composants sont utilisés notamment dans la production de plastiques (amines aromatiques, oxyde de propylène, retardateurs de flammes) ou de textile (acide perfluorooctanoïque comme anti-tâches)

    HORMONES POUR TRAITEMENTS CONTRACEPTIFS

    Plus inquiétant, plusieurs substances sont présentes dans l’alimentation (acrylamide, amines hétérocycliques dans la cuisson ou aromatiques dans l’agro-alimentaire, ochratoxine A), ou dérivent de désinfectants utilisés dans le traitement de l’eau potable (mutagène X). L’industrie médicale ne serait pas en reste, avec plusieurs composants mis en cause retrouvés dans des traitements pharmaceutiques (hormones dans les contraceptifs, mais aussi quatre agents de chimiothérapie, le diurétique Furosemide, l’antifongique Griseofulvin, plusieurs actifs anti-infectieux, et deux médicaments vétérinaires), voire dans certains implants mammaires (amines aromatiques), et un gaz utilisé dans la stérilisation d’équipements médicaux (éthylène). Enfin, des substances massivement utilisées dans le passé présenteraient toujours des risques d’exposition, comme les solvants organiques halogénés.

    LES CHIMISTES SENSIBILISÉS PAR REACH À CES PROBLÉMATIQUES

    A l’Union des Industries Chimiques (UIC), on estime qu’"il est encore trop tôt pour s’exprimer sur cette étude". Une Commission Santé-Environnement est chargée de se pencher sur ces sujets, qui "ne sont pas nouveaux". "Nous prenons déjà en compte un certain nombre de mesures pour éviter les risques, en premier lieu auprès des salariés qui peuvent être en contact avec certaines substances préoccupantes, explique une porte-parole. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les cancers sont des maladies complexes, plurifactorielles. Depuis quelques années, nous participons donc à des programmes européens de recherche sur l’amélioration des connaissances." Depuis l’instauration du règlement européen Reach, qui vise à diminuer l’impact des produits chimiques sur la santé humaine, les industriels doivent jouer la carte de la prudence. "Les substances les plus préoccupantes ne sont autorisées que pour cinq ans, avec une autorisation renouvelable. Lorsque vous mettez un produit sur le marché qui a nécessité une longue recherche, vous souhaitez qu’il ait un long cycle de vie, d’où des recherches approfondies sur son innocuité", assure-t-on à l’UIC.

    DES ALTERNATIVES DIFFICILES À TROUVER

    Le Bisphénol A, reconnu comme perturbateur endocrinien, est désormais interdit dans les biberons, et il le sera à partir de janvier 2015 dans les emballages alimentaires. La France décidera-t-elle de jouer à nouveau les pionniers, en interdisant tout ou partie des 17 groupes chimiques mis en cause dans l’étude ? Les chimistes se verraient alors obligés de jouer la carte de la substitution. "Cela fait partie de notre travail, mais ce n’est pas simple, on le voit pour le Bisphénol A : les substituts n’ont pas forcément les mêmes homologations, notamment pour le contact alimentaire, estime cette porte-parole. Et la problématique n’est pas de substituer pour substituer, si on se rend compte que dans dix ou quinze ans, les substituts auront les mêmes effets !" Si l’étude de Silent Spring est confirmée au cours des prochaines mois, l’industrie chimique, la première concernée, ne pourra pas rester sans réagir


    usine nouvelle
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