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Pétrole : les vrais déterminants du marché

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  • Pétrole : les vrais déterminants du marché

    La chute des cours pétroliers s'explique par la volonté de l'Arabie Saoudite d'instaurer des barrières à l'entrée sur le marché pétrolier sous forme de prix faible. Mais les cours de l'or noir sont aussi déterminés par la dynamique de l'offre, notamment de pétrole non conventionnel.

    Le marché pétrolier a connu des turbulences significatives depuis le début de l'été 2014. Ces turbulences sont liées à des facteurs conjoncturels mais aussi structurels. La fébrilité de la demande mondiale du pétrole liée à une conjoncture économique qui tourne au ralenti depuis plusieurs trimestres n'explique pas tout. Encore que cette variable contingente est en train d'évoluer. Les États-Unis et la Chine, les deux premiers gros pays consommateurs de pétrole avec respectivement en moyenne 18 et 10 millions de barils par jour, ont clôturé l'année 2014 avec des résultats macroéconomique spectaculaires. Les effets d'entrainements des deux locomotives ne vont pas tarder à se faire ressentir en Europe et en Asie, et, somme toute, sur le prix du pétrole.

    Un "équilibre coopératif"

    L'équilibre du marché est sensible à ce genre d'ajustements conjoncturels, ce qui explique les évolutions des deux derniers trimestres. En effet, le marché considère que la demande, insuffisante à cause de la crise, engendre une abondance de l'offre. Or, du point de vue de l'économie industrielle, le marché mondial du pétrole fonctionne en « équilibre coopératif ». L'offre dépend du cartel de l'OPEP qui fixe des quotas à l'ensemble de ses membres. L'Arabie Saoudite, leader du cartel, produit à lui seul un tiers des 30 millions de barils mis sur le marché quotidiennement par l'OPEP. Cette offre structurelle, structure justement, le fonctionnement du marché. L'OPEP ajuste les quotas pour atteindre un prix/baril cible. Les prix ayant atteint des niveaux record entre 2011 et le deuxième trimestre de 2014, l'organisation n'a pas eu à agir pour les stimuler.

    Le pétrole de schiste change la donne

    En ce sens, le marché du pétrole a les attributs d'un marché en équilibre selon le modèle de Nash : les acteurs ne sont pas incités à faire évoluer leur stratégie après avoir constaté celle de leurs concurrents. L'équilibre devient un équilibre de long terme. Or, l'apparition d'un produit de substitution à savoir le pétrole de schiste va changer la donne. Les deux produits appartiennent au même « marché pertinent ». Ils sont donc complétement substituables. Néanmoins, la comparaison s'arrête là. En effet, le pétrole conventionnel a un coût de revient très faible - certes variable entre les pays- mais globalement largement inférieur au coût de production du pétrole non conventionnel.

    La montée en puissance du pétrole non conventionnel

    Cette description, succincte, des conditions de l'offre et de la demande de pétrole peut donner lieu à deux lectures.
    Une interprétation convenue, qui consiste à dire que les pays les plus influents du cartel pratiquent un dumping par les coûts de production. Avec un objectif de disqualification des puits de pétrole de schiste et d'instauration de barrières à l'entrée sous forme de prix faible. Les déclarations tonitruantes du ministre Saoudien du pétrole, et chef de file de l'OPEP, n'ont fait que légitimer cette lecture.
    Une deuxième interprétation aurait pour objectif de se limiter aux fondamentaux du marchés, à savoir l'offre et la demande. La demande étant conjoncturelle, son impact va se ressentir en fonction de la dynamique de l'économie mondiale. La variable stratégique, aujourd'hui, étant l'offre. Elle est faite de plus en plus en dehors du cartel de l'OPEP. Ce qui bouscule l'équilibre coopératif. Le pétrole de schiste est produit, aujourd'hui, avec un coût de production compris, dans les meilleurs des cas, entre 40 et 50 dollars le baril. La marge opérationnelle n'a cessé de s'améliorer dans le secteur pour la simple raison que le progrès technique permet de réduire les coûts d'exploitation des forages de schiste. La tendance est à l'abondance relative des produits non conventionnels, mais aussi à une baisse tendancielle des coûts de production.

    L'inconnue des réserves

    Cette concurrence par les quantités à la Cournot (mathématicien Français, qui fut le premier à formaliser l'offre et la demande sur un marché, 1801-1877) va avoir un impact indéniable sur les prix. Il sera accentué par l'entrée de nouveaux acteurs et donc, de plus en plus, par une faible concentration sur la marché. L'offre se fera de plus en plus à l'extérieur du cartel. La variable inconnue de l'équation étant l'épineuse question des réserves des produits conventionnels mais aussi et surtout non conventionnels.

    la tribune fr
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