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Syrie : nouvel échec à Lausanne sur Alep

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  • Syrie : nouvel échec à Lausanne sur Alep

    La dernière fois que l'hôtel Beau Rivage sur les rives du lac Léman a permis d'abriter un accord international, c'était en 1923. Le traité de Lausanne mettait fin à l'Empire ottoman. Samedi soir, après quatre heures et demie, les délégations convoquées par John Kerry au sujet d'Alep se sont séparées sans être parvenues au moindre compromis. Autour de la table, l'Américain entouré de son homologue russe, Sergueï Lavrov, et du chef de la diplomatie saoudienne faisaient face aux ministres des Affaires étrangères d'Iran et de Turquie, séparés par l'émissaire spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura.

    L'ultimatum de la Russie
    Une réunion est prévue dimanche à Londres. John Kerry rendra compte des travaux de Lausanne à ses pairs français, britannique et allemand. À quoi bon tout cela, se demandait-on d'ailleurs à Paris ces derniers jours à l'annonce de ce énième "sommet de la dernière chance" voulu par les États-Unis, alors que la Russie ne veut rien entendre qui ne corresponde à ses diktats.

    Moscou a mis son veto samedi 8 octobre à la résolution de rédaction française exigeant un arrêt total des bombardements sur Alep et les forces russes et syriennes ont continué à bombarder sans relâche les quartiers rebelles, notamment l'un des rares hôpitaux encore en service et qui a soigné ces dernières semaines plus de 300 enfants blessés par les raids aériens. Les Russes sont venus avec une forme d'ultimatum : que les quelques centaines de combattants de Fatah Al-Sham (l'ex-Front Al-Nosra, filiale d'Al-Qaida en Syrie) soient exfiltrés d'Alep afin qu'une aide humanitaire soit apportée aux 250.000 habitants soumis au siège. Une exigence partagée en partie par la Turquie, pays avec lequel les relations se sont dégelées depuis une nouvelle rencontre entre *Vladimir Poutine et le président turc *Erdogan, dimanche dernier.

    Les Russes prêts à reconquérir Alep "à n'importe quel prix"
    Hier soir à Lausanne, Ankara a appelé les rebelles syriens issus de l'opposition modérée et qui ont rejoint Fatah al-Sham à s'en dissocier. La Turquie veut mobiliser les rebelles combattant avec son armée dans l'opération anti-Daech Bouclier de l'Euphrate sur le sol syrien vers un nouvel objectif : Dabiq, un bastion symbolique de l'organisation islamiste, pour laquelle, selon une prophétie, la bataille finale des musulmans contre les "croisés" se déroulera.

    "Quelques idées intéressantes ont été entendues", a commenté brièvement Sergueï Lavrov comme s'il était devenu le seul filtre de ce qui est acceptable ou non. Il a évoqué la "nécessité" de parvenir à une solution politique en Syrie au plus tôt. Mais dans l'immédiat, c'est la reprise totale d'Alep qui compte pour lui. Selon les prévisions très pessimistes du directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les Russes y sont prêts, "à n'importe quel prix".

    François Clemenceau - Le Journal du Dimanche
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